le gouvernement mise sur un reconfinement localisé
juillet 14, 2020 | by Jean-Claude JUNIN
Craignant un effondrement économique, le gouvernement mise sur un reconfinement localisé en cas de deuxième vague
Le Covid-19 n'est toujours pas une histoire ancienne. Le Conseil scientifique prévient qu'une deuxième vague devrait probablement survenir en France entre octobre et novembre. Cette fois, le gouvernement miserait sur un plan de reconfinement ciblé et localisé, bien loin du confinement de mars que "socialement et économiquement", la France ne "supporterait pas". Si les entreprises sont focalisées pour l'instant sur la relance de leur activité, l'Exécutif les presse d'anticiper cette prochaine déferlante.
"Il y aura une deuxième vague, pour nous cela ne fait aucun doute", a clairement tranché sur BFM TV le Professeur Druais, membre du Conseil scientifique.
Si ce dernier table sur une deuxième vague en octobre ou novembre, il souligne que son évolution dépendra de nos comportements. "En fonction de nos attitudes, il peut apparaître et proliférer plus ou moins vite. Nous sommes les acteurs de la lutte contre le virus, et les comptables des résultats qu’il y aura à la sortie de l’été", prévient-il. Face à la situation, Jean Castex, le nouveau Premier ministre, a annoncé qu’un plan de reconfinement était "prêt".
Mais cette fois, pas question de confiner l’ensemble des Français. Il s’agira d’un reconfinement "ciblé". "On ne va pas faire un plan de reconfinement comme nous avions fait celui du mois de mars. (…) On ne supporterait pas économiquement et socialement un reconfinement absolu et généralisé. Nous allons cibler. Et c’est le rôle de l’État d’anticiper", a expliqué sur RMC l’ancien Monsieur déconfinement du gouvernement. Plusieurs de nos voisins européens ont déjà pris cette voie. Les autorités catalanes, en Espagne, ont ainsi décidé de mettre sous cloche la ville de Lerida, à 150 km de Barcelone. Tout comme la Galice où 70 000 habitants sont de nouveau confinés. À Lisbonne, au Portugal, ce sont plusieurs quartiers qui sont contraints à l’isolement.
L'État presse les entreprises de faire des stocks de masques
Du côté des entreprises, la préparation d’un potentiel nouveau confinement n’est encore pas la priorité selon plusieurs fédérations professionnelles. Mais le gouvernement les presse d’anticiper, notamment sur la disponibilité de masques. L’Élysée veut éviter que le couac lié au manque de protection du premier confinement ne se reproduise. "Nous préparons la rentrée et il y a un risque de re-circulation du virus (…), et nous demanderons aux entreprises de prévoir 10 semaines de stocks de masques, avec un petit rappel du fait que nous avons désormais des producteurs français”, a déclaré la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, le 1er juillet, lors d’une audition au Sénat.
Rappelons que la France fait partie des trois pays, avec l’Italie et l’Espagne, les plus touchés par la récession en Europe. Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, le PIB français pourrait ainsi reculer de 10,6 % cette année et ce, sans compter l’impact d’une deuxième vague. Une deuxième vague, cette fois sociale, liée aux licenciements et aux pertes d’emplois est en tout cas déjà en cours. L’exécutif prépare un plan de relance pour la fin de l’été mais le chef d’État a déjà prévu que la rentrée économique serait "difficile".
Source : Marina Fabre, © 2020 Novethic – © Crédit photo : JODY AMIET AFP – ©Adobe Stock – ©Reuters
RELATED POSTS
View all