Planter les forêts de demain,
mai 10, 2022 | by Jean-Claude JUNIN

Planter les forêts de demain,
Un défi face au dérèglement climatique !
Les sécheresses successives mettent à l’épreuve les forêts françaises. En créant des « îlots d’avenir », l’Office national des forêts (ONF) cherche à donner leur chance à des essences qui, demain, sauront résister aux climats plus chauds et secs, et par là, à augmenter les chances de pérennisation de la forêt.
Ainsi, l’ONF a proposé à la commune de Tournefort de réaliser un essai de diversification de nouvelles essences. A l’automne 2022, du Pin brutia sera planté. Cette espèce apparaît adaptée aux conditions de sécheresse à venir, modélisées par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, organisme intergouvernemental qui a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation). Le choix d’une essence de reboisement doit être raisonné en fonction des contraintes climatiques qui apparaîtront successivement durant la vie du boisement. Malgré les incertitudes sur les modèles climatiques, il est nécessaire d’anticiper au mieux les effets directs et indirects des changements climatiques tels que la fréquence accrue et la durée plus longue des sécheresses et l’augmentation des températures.
Le Pin brutia est une espèce voisine mais distincte du Pin d’Alep, que l’on trouve dans la partie orientale du pourtour méditerranéen, très majoritairement en Turquie. Comme le Pin d’Alep, c’est une espèce pionnière, qui fructifie tôt et abondamment (forte régénération après les incendies). Après le Pin d’Alep, le Pin brutia est le pin méditerranéen le plus résistant à la sécheresse. Moins sensible au froid que le Pin d’Alep, il constitue un bon candidat dans les stations de moyenne altitude où le Pin noir et le Pin sylvestre sont en difficulté face au changement climatique.
La forêt communale de Tournefort
La forêt communale de Tournefort est majoritairement peuplée de Pin sylvestre avec une présence de feuillus (Erables à feuilles d’obier). À ce jour, l’avenir des pins est plus qu’incertain ! Cette expérimentation de reboisement en zone de basse montagne sera menée sur 0,5 hectare. Ce lieu a été choisi car une récolte de bois a été d’ores et déjà effectuée il y a une vingtaine d’années. Les pins avaient été laissés au sol pour favoriser la venue de semis naturels, malheureusement sans succès.
Si la plantation de Prin butia s’avère concluante, une éventuelle augmentation de la zone de plantation pourra être envisagée.
Les résultats et les enseignements tirés de ces projets viendront nourrir l’adaptation de la gestion forestière, en sus de devenir de vraies nouvelles forêts résistantes au climat futur. Ils seront aussi communiqués au public afin que chacun puisse suivre comment évolue et est géré notre patrimoine forestier communal et national commun.
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