La mission CO2M
juillet 21, 2023 | by Jean-Claude JUNIN
La mission CO2M
Quel rapport avec Mathieu Chedid ? Aucun je vous rassure…
Nous vous avons récemment présenté Laurent Blanot, chef de projet chez ACRI-ST dans le cadre d’un reportage sur la mission CO2M*, https://grassemat.info/sciences/2023-07-19/la-tete-dans-les-etoiles-pour-mieux-regarder-la-terre voici donc comme promis, et avec les explications scientifiques et de vulgarisations, d’ACRI-ST, une présentation de ce programme oh combien ! important pour notre avenir, et notre survie…
*CO2M (acronyme de Copernicus Anthropogenic Carbon Dioxide Monitoring)
Laurent Blanot nous explique, avec des mots loin des « mots du dimanche incompréhensibles » en quoi consiste ce programme primordial.
L.B. : La mission CO2M est la contribution spatiale Européenne à un programme mondial d’inventaire des sources d’émission du CO2, gaz à effet de serre. Son rôle est de détecter et suivre les émissions anthropiques de CO2 (principal gaz à effet de serre produit par les humains et responsable du réchauffement climatique) dans l'atmosphère terrestre.
Il s'agit d'une mission de type "télédétection", c'est à dire qu'on observe la terre à distance depuis un satellite situé en orbite autour de la terre en dehors de l'atmosphère terrestre ; L'analyse détaillées de la lumière collectée par l'instrument (i.e. la lumière du soleil réfléchie ou diffusée par l'atmosphère et le sol terrestre puis atteignant le satellite) permet de remonter aux caractéristiques de l'atmosphère terrestre dont la concentration en gaz à effet de serre.
Trois instruments seront embarqués sur le même satellite et observeront en même temps la même scène :
– l'instrument principal ("CO2i", pour CO2 instrument): un spectromètre permettant de mesurer le CO2 dans l'atmosphère ainsi que le méthane CH4 (autre gaz à effet de serre) et le dioxyde d'azote NO2 (traceur du caractère anthropogénique* du CO2).
– un imageur de nuage ("CLIM" pour CLoud IMager) pour détecter la présence de nuage pour filtrer/éliminer certaines données de l'instrument principal (l'estimation du CO2 se fait mal en présence de nuages)
– un polarimètre** ("MAP" pour "Multi Angle Polarimeter) permettant de déterminer la quantité d'aérosols ainsi que de caractériser leur type, ceci afin d'améliorer la qualité de restitution du CO2 par l'instrument principal. En effet cette dernière est très dépendante de la connaissance du contenu de la scène en aérosol.
Il y aura au moins deux satellites positionnés en orbite basse (environ 700 km) permettant de couvrir tout le globe à l'échelle de quelques jours. Des cartes de concentration de CO2 pourront ainsi être tracées tout au long de la mission afin de mettre en évidence les principales zones (pays/régions/villes) émettrices de CO2 sur le globe.
Le lancement est prévu pour fin 2025/début 2026. Ce lancement est fortement contraint par le prochain « inventaire global » des gaz à effet de serre européen (« global stocktake » en anglais) prévu pour 2027.
Ces données spatiales sont couplées à des mesures « in situ » et à des modèles physiques de l’atmosphère et de la manière dont les gaz sont transportés depuis l’échelle régionale jusqu’à l’échelle du globe en passant par l’échelle Européenne. Elles permettront d’établir des cartes et des indicateurs qui viendront évaluer la pertinence et l’impact des politiques de réduction de gaz à effet de serre (e.g les accords de Paris lors de la COP21).
Mais quel est le rôle d’Acri-St dans cette étude ?
Rassurez-vous cela fera l’objet d’un projet article ! En attendant un petit clin d’œil à -M- …
Désolé pour la pub, mais difficile d'y échapper… Mais le clip vaut le coup d'être visionné !
*Le qualificatif anthropogénique s'emploie pour expliquer que les résultats constatés sont dus à l'activité humaine. L'Homme est donc la cause d'un phénomène anthropogénique.
** Un polarimètre est un instrument de laboratoire utilisé pour déterminer l'angle d'activité optique d'une lumière polarisée passant à travers un échantillon de liquide ou solide.
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