Un sur quatre devrait avoir honte !
juillet 27, 2023 | by Jean-Claude JUNIN
Un sur quatre devrait avoir honte !
Et ils se disent préoccupés par l’environnement !!!
la Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats de la 9eme édition de l’enquête estivale réalisée par Ipsos sur la façon dont les Français gèrent leurs déchets sur la route des vacances. Sont-ils aussi adeptes du tri lorsqu’ils partent en congés que dans leur vie quotidienne ? Leur arrive-t-il de jeter des déchets sur la route, dans la rue ou dans la nature, et pour quelles raisons ? Ont-ils conscience des conséquences de ces incivilités sur l’environnement ?
Pas vraiment…
Alors même que 88 % des Français se disent préoccupés par les problématiques liées à l’environnement, l’édition 2023 de l’enquête illustre la difficulté à faire évoluer leur comportement pour limiter leur impact environnemental. Pour la deuxième année consécutive, 27 % d’entre eux, soit plus d’1 sur 4, déclarent jeter leurs déchets par la fenêtre de leur véhicule lorsqu’ils circulent sur autoroute. Fait plus alarmant encore, cette pratique s’accroit paradoxalement chez les jeunes de moins de 35 ans, qui sont 42 % à avouer le faire – en hausse de 6 points par rapport à 2022. L’habitude de jeter des mégots par la fenêtre de la voiture, particulièrement préoccupante en cette période estivale au regard du risque d’incendie, régresse très légèrement, mais concerne toujours près d’1 fumeur sur 4 (24 % en baisse de 2 points). Ces comportements inciviques et dangereux entraînent des conséquences graves sur l’environnement ainsi que sur la sécurité des usagers et du personnel d’intervention, conséquences trop souvent négligées. Chaque jour, en moyenne, 25 tonnes de déchets sauvages sont ramassées le long des autoroutes par des agents autoroutiers.
« Jettomanie » : quand est-ce que cela s’arrêtera ?
Sur la voie publique également, les comportements des Français ne se sont pas améliorés depuis l’année dernière puisque 41 % des Français avouent jeter des déchets sur les trottoirs ou dans les rues. Quel que soit le type de déchets, les records sont atteints : déchet organique (33 %, +1), papier, mouchoir ou emballage (16 %, +2) et enfin bouteille en plastique ou canette (11 %, +1). La seule incivilité qui diminue est le jet de mégot de cigarette (35 % des fumeurs, -7 points).
Le comportement des moins de 35 ans s’est, là encore, nettement dégradé. Plus d’1 sur 2 (56 %, +4 points) admet jeter des déchets sur la voie publique et 50 % des fumeurs de moins de 35 ans (-1 point) avouent jeter des mégots dans la rue ou sur les trottoirs.
Un relâchement qui va de pair avec une moindre conscience des conséquences de ces comportements
La conscience que le jet de ses déchets par la fenêtre d’une voiture peut entrainer des risques importants a diminué nettement par rapport à 2022 en ce qui concerne :
Le risque de pollution des eaux et des sols (66 %, -7 points) ;
Les risques d’atteinte à la biodiversité (65 %, -6 points) ;
Les risques d’incendies (64 %, -5 points) ;
Le risque d’accidents affectant le personnel autoroutier qui doit les ramasser (59 %, -9 points).
Ou encore les risques d’accidents impliquant un autre véhicule (50 %, -7 points).
Logiquement, le niveau de conscience des risques de jeter des déchets par la fenêtre est encore plus préoccupant chez ceux qui avouent déjà le faire sur l’autoroute. A titre d’exemple, 50 % n’ont pas conscience que cela peut entraîner des incendies, tandis que 46 % ne voient pas en quoi cela peut avoir des risques pour la biodiversité !
Manque d’information ou mauvaise foi, les Français à qui il arrive de jeter des petits déchets sur l’autoroute pensent que ce n’est pas grave car le déchet se décompose rapidement et que cela ne perturbe pas la biodiversité (39 %) ou que personne ne sera gêné ou ne s’en rendra compte (26 %).
Le français, pas un paradoxe près ! en effet face à l’incivilité et aux comportements potentiellement dangereux de certains, les Français sont plus enclins à exprimer leur réprobation et prônent une plus grande sévérité
Même si les Français se sentent coupables (57 %) ou honteux (19 %) de jeter des déchets par la fenêtre de leur voiture, dans la rue ou dans la nature, ces sentiments négatifs ne suffisent pas à les faire changer de comportement. En revanche la présence d’un proche semble plus efficace puisque, selon eux, elle pourrait les amener à se retenir de jeter (82 %).
La majorité des Français se disent prêts à recadrer un proche qui jetterait des déchets : 72 % déclarent qu’ils feraient remarquer et expliqueraient leur désapprobation. Même constat pour le jet de mégot, face auquel 68 % des Français déclarent qu’ils feraient remarquer à leur proche à quel point leur geste est incivique et néfaste pour l’environnement.
Face à un inconnu, ils se montreraient aussi plus prompts à recadrer la personne qui jetterait un déchet sur la route.
32 % déclarent qu’ils le feraient (+4 points, c’est un record) tandis que 63 % avouent qu’ils seraient énervés mais n’interviendraient pas (le plus bas niveau jamais mesuré).
Source et crédit photos ; Vinci – Pixabay.
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