A l’ombre des géants

A l’ombre des géants

Les arbres exceptionnels…

Les monuments qu'ils soient civils, religieux ou défensifs sont régulièrement mis à l'honneur lors de visites guidées ou de conférences. Il existe cependant un patrimoine végétal que l'on évoque moins et qui pourtant mérite toute notre attention. Principalement constitué d'arbres exceptionnels, cet héritage patrimonial émaille les parcs, les jardins privés ou publics et les forêts du pays grassois.

Quid de l'arbre remarquable

Il s'agit d'un arbre présentant un caractère remarquable par son âge, ses dimensions, la forme du tronc et des fondations, son intérêt dendrologique, la rareté de l'essence, ses références historiques ou l'existence de coutumes, légendes ou pratiques religieuses associées. Ce spécimen exceptionnel constitue à la fois un patrimoine naturel et culturel. Dans le cas présent, on peut étendre son intérêt sur la perception d'un site. Ainsi, un arbre quelconque en forêt prendra un tout autre intérêt s'il se trouve isolé au milieu d'un champ, sur une colline, à l'intersection de deux chemins ou sur la place du village. Son implantation au regard de son environnement proche est également à souligner : il peut constituer une niche écologique, un refuge, un point de repère pour certaines espèces, comme les chauves-souris par exemple.

Sur la route de Saint-Vallier, s'élève au milieu d'une clairière, un magnifique chêne bicentenaire, dont les frondaisons s'étalent horizontalement.

Ces arbres remarquables ont pu se développer grâce à une situation au départ favorable : espace libre, ensoleillement, sol profond et présence d'un autre milieu humide. Les branches charpentières se développent horizontalement alors qu'en forêt, elles s'élèvent vers le haut, cherchant la lumière.  Aujourd'hui ces superbes arbres sont souvent menacés par la végétation qui les envahit. Les branches basses se retrouvant à l'ombre, meurent faute de photosynthèse.

Les arbres exceptionnels du Jardin des Plantes

Jusqu'au XVIII^e siècle la présence de l'arbre dans la ville sur l'espace public est rare. L'étroitesse des rues et des places générées par le parcellaire urbain du Moyen-Âge, rend impossible les plantations d'arbres d'ornement. Il faut attendre que les villes sortent de leurs remparts pour que soient aménagés des cours, des boulevards et autres avenues avec des arbres d'alignement.

À Grasse, dès 1861, le jardin des Plantes devient un lieu de promenade sanitaire pour la population locale et les hivernants qui profitent de cet espace aéré.

Ce parc public a été aménagé dans le goût du XIX^e siècle. Les arbres sont nombreux et certains remontent à la création du jardin.

L'impressionnant palmier Washingtonia filifera à croissance très rapide et aux palmes filaires, se dresse de toute sa hauteur au cœur du jardin.

L'arbre aux 40 écus, plus connu sous le nom de Ginkgo biloba, originaire de Chine, déploie son feuillage doré.

Un patrimoine végétal qu'il convient absolument de préserver !

La dendrologie, du grec dendron signifiant " arbre ", et logos signifiant " discours, science " est la science de reconnaissance et classification des arbres.

En illustration quelques arbres remarquables repéré et photographié par Éric Etrillard

Couverture : Chêne blanc ou Quercus alba route de Saint-Vallier.

1. Chêne blanche dont les branches basses ont séché
2. Murier blanc ou Morus alba à Montauroux
3. Chêne vert ou Quercus ilex. A proximité du vieux pont de Tournon
4. Cyprès de Provence ou Cupressus sempervirens
5. Palmier ou Washington filifera du jardin des Plantes
6. Arbre aux 40 écus ou Ginko biloba du jardin des Plantes
7. Chêne vert remarquable envahi par la végétation avec ses branches basses qui séchent
8. Sequoia sempervirens du Palais de justice à Grasse