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Missak Manouchian entre au Panthéon mercredi

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
19 février 2024

Lieu :
Panthéon

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Missak Manouchien entre au Panthéon mercredi

Aux côtés de sa femme, Mélinée

80 ans jour pour jour après son exécution, Missak Manouchian, fusillé au Mont Valérien le 21 février 1944 avec 21 de ses camarades, va entrer au Panthéon ce mercredi 21 février,

Missak Manouchien entre au Panthéon mercredi

Aux côtés de sa femme, Mélinée

80 ans jour pour jour après son exécution, Missak Manouchian, fusillé au Mont Valérien le 21 février 1944 avec 21 de ses camarades, va entrer au Panthéon ce mercredi 21 février,

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Un couple au Panthéon

Comme l’indique la devise inscrite sur le fronton du Panthéon « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », Missak Manouchian est honoré par la République pour son engagement durant la guerre, inséparable de son attachement à la France. Missak et Mélinée Manouchian sont le quatrième couple à entrer au Panthéon comme l’ont été en leur temps les couples Marcellin et Sophie Berthelot (1907), Pierre et Marie Curie (1995), Simone et Antoine Veil (2018).

Ils rejoignent au Panthéon les résistants Félix Eboué (1949), Jean Moulin (1964), René Cassin (1987), Jean Monnet (1988) André Malraux (1996), les Justes de France (2007), Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay (2015) et Joséphine Baker (2021).

Un couple au Panthéon

Comme l’indique la devise inscrite sur le fronton du Panthéon « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », Missak Manouchian est honoré par la République pour son engagement durant la guerre, inséparable de son attachement à la France. Missak et Mélinée Manouchian sont le quatrième couple à entrer au Panthéon comme l’ont été en leur temps les couples Marcellin et Sophie Berthelot (1907), Pierre et Marie Curie (1995), Simone et Antoine Veil (2018).

Ils rejoignent au Panthéon les résistants Félix Eboué (1949), Jean Moulin (1964), René Cassin (1987), Jean Monnet (1988) André Malraux (1996), les Justes de France (2007), Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay (2015) et Joséphine Baker (2021).

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Né le 1er septembre 1906 au sein d'une famille paysanne arménienne dans le village turc d'Adyaman, Missak Manouchian a vécu son enfance dans le souvenir du massacre de 200.000 Arméniens entre 1894 et 1896. En 1915, ses parents font partie du million et demi d'Arméniens qui disparaissent dans le génocide perpétré par les autorités de l'Empire ottoman, son père mourant assassiné et sa mère de maladie dans une situation de famine. Hébergé dans une famille kurde, il est ensuite élevé avec son frère dans un orphelinat chrétien de Syrie, avant de rejoindre Marseille en 1924. Il y apprend la menuiserie, vit au jour le jour, tout en fréquentant les universités ouvrières fondées par la CGT. Embauché comme ouvrier tourneur aux usines Citroën du quai de Javel à Paris, il fonde avec des amis deux revues littéraires successives, Tchank (" L'Effort ") et Machagouyt (" Culture "). Adhérent au Parti communiste français à partir de 1934, membre du groupe arménien, il est rédacteur en chef du journal Zangou, qui tire son nom d'un fleuve de la région d'Erevan. Participant au mouvement Amsterdam-Pleyel contre la guerre, il approche Henri Barbusse et Romain Rolland. En tant que membre de l'Association des écrivains communistes, Manouchian correspond en outre avec les poètes arméniens Avétik Issahakian et Archag Tchobanian. Il siège à la direction d'un Comité de secours à l'Arménie fondé par le docteur Haïc Kaldjian et dissous en 1937. En 1938-1939, Manouchian entreprend une tournée des groupes de la diaspora arménienne implantés en France. Il est alors secrétaire de l'Union populaire arménienne qui tente de rassembler les Arméniens proches de l'expérience du Front populaire.

Né le 1er septembre 1906 au sein d'une famille paysanne arménienne dans le village turc d'Adyaman, Missak Manouchian a vécu son enfance dans le souvenir du massacre de 200.000 Arméniens entre 1894 et 1896. En 1915, ses parents font partie du million et demi d'Arméniens qui disparaissent dans le génocide perpétré par les autorités de l'Empire ottoman, son père mourant assassiné et sa mère de maladie dans une situation de famine. Hébergé dans une famille kurde, il est ensuite élevé avec son frère dans un orphelinat chrétien de Syrie, avant de rejoindre Marseille en 1924. Il y apprend la menuiserie, vit au jour le jour, tout en fréquentant les universités ouvrières fondées par la CGT. Embauché comme ouvrier tourneur aux usines Citroën du quai de Javel à Paris, il fonde avec des amis deux revues littéraires successives, Tchank (" L'Effort ") et Machagouyt (" Culture "). Adhérent au Parti communiste français à partir de 1934, membre du groupe arménien, il est rédacteur en chef du journal Zangou, qui tire son nom d'un fleuve de la région d'Erevan. Participant au mouvement Amsterdam-Pleyel contre la guerre, il approche Henri Barbusse et Romain Rolland. En tant que membre de l'Association des écrivains communistes, Manouchian correspond en outre avec les poètes arméniens Avétik Issahakian et Archag Tchobanian. Il siège à la direction d'un Comité de secours à l'Arménie fondé par le docteur Haïc Kaldjian et dissous en 1937. En 1938-1939, Manouchian entreprend une tournée des groupes de la diaspora arménienne implantés en France. Il est alors secrétaire de l'Union populaire arménienne qui tente de rassembler les Arméniens proches de l'expérience du Front populaire.

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À la déclaration de guerre en 1939, Missak Manouchian est arrêté et emprisonné. Son statut d’apatride et son engagement communiste (le Parti communiste sera dissout quelques semaines plus tard) le place dans la catégorie des « Indésirables » que le gouvernement Daladier veut voir interner. Pour obtenir sa libération, il déclare cesser toute activité militante et s’engage volontairement dans l’armée française. Il est alors affecté dans une unité stationnée dans le Morbihan. Il renouvelle sa demande de naturalisation en 1940, mais elle est de nouveau refusée. Fin juin 1941, il est interné au camp de Royallieu à Compiègne par les Allemands qui procèdent alors à des arrestations préventives dans les milieux communistes dans le contexte de l’opération Barbarossa. Libéré faute de charges, il reprend son activité militante et intègre la Main d’œuvre immigrée (MOI), structure créée par le Parti communiste pour encadrer les immigrés et les réfugiés arrivés en France dès la fin de la Première Guerre mondiale. Il devient sous le pseudonyme de « Georges » le responsable politique de la section arménienne, entre la fin 1941 et le début 1942.

À la déclaration de guerre en 1939, Missak Manouchian est arrêté et emprisonné. Son statut d’apatride et son engagement communiste (le Parti communiste sera dissout quelques semaines plus tard) le place dans la catégorie des « Indésirables » que le gouvernement Daladier veut voir interner. Pour obtenir sa libération, il déclare cesser toute activité militante et s’engage volontairement dans l’armée française. Il est alors affecté dans une unité stationnée dans le Morbihan. Il renouvelle sa demande de naturalisation en 1940, mais elle est de nouveau refusée. Fin juin 1941, il est interné au camp de Royallieu à Compiègne par les Allemands qui procèdent alors à des arrestations préventives dans les milieux communistes dans le contexte de l’opération Barbarossa. Libéré faute de charges, il reprend son activité militante et intègre la Main d’œuvre immigrée (MOI), structure créée par le Parti communiste pour encadrer les immigrés et les réfugiés arrivés en France dès la fin de la Première Guerre mondiale. Il devient sous le pseudonyme de « Georges » le responsable politique de la section arménienne, entre la fin 1941 et le début 1942.

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Un combattant dans Paris occupé

En février 1943, il est versé dans l’organisation clandestine Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI - branche militaire de la MOI), alors seul groupe résistant à mener des actions de lutte armée contre l’occupant à Paris. Il participe à sa première action armée le 17 mars 1943 à Levallois-Perret en attaquant à la grenade un groupe de soldats allemands. Nommé commissaire militaire de la région parisienne en août 1943, il a sous ses ordres une cinquantaine de militants. Les groupes de Manouchian mènent une trentaine d’opérations armées du mois d’août à la mi-novembre 1943, dont l’attentat contre le général allemand Julius Ritter, responsable en France de la réquisition de la main d’œuvre dans le cadre du Service du travail obligatoire.

 

Missak Manouchian est arrêté en région parisienne le 16 novembre 1943 par les brigades spéciales de la police française après une longue filature, alors qu’il avait rendez-vous avec le chef interrégional des FTP Joseph Epstein. Dans les jours qui suivent, les groupes des FTP-MOI sont massivement arrêtés et livrés aux Allemands.

Un combattant dans Paris occupé

En février 1943, il est versé dans l’organisation clandestine Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI - branche militaire de la MOI), alors seul groupe résistant à mener des actions de lutte armée contre l’occupant à Paris. Il participe à sa première action armée le 17 mars 1943 à Levallois-Perret en attaquant à la grenade un groupe de soldats allemands. Nommé commissaire militaire de la région parisienne en août 1943, il a sous ses ordres une cinquantaine de militants. Les groupes de Manouchian mènent une trentaine d’opérations armées du mois d’août à la mi-novembre 1943, dont l’attentat contre le général allemand Julius Ritter, responsable en France de la réquisition de la main d’œuvre dans le cadre du Service du travail obligatoire.

 

Missak Manouchian est arrêté en région parisienne le 16 novembre 1943 par les brigades spéciales de la police française après une longue filature, alors qu’il avait rendez-vous avec le chef interrégional des FTP Joseph Epstein. Dans les jours qui suivent, les groupes des FTP-MOI sont massivement arrêtés et livrés aux Allemands.

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Les autorités d’occupation allemande organisent en février 1944 un procès très médiatisé, notamment par « l’Affiche rouge », affiche xénophobe et antisémite qui vise à décrédibiliser l’action de ces résistants étrangers. Mais le placardage de plusieurs milliers d’exemplaires de cette affiche dans Paris occupé et la distribution de milliers de tracts qui les qualifient d’« armée du crime » a produit l'effet contraire. Loin de provoquer peurs et condamnations, elle éveille plutôt des manifestations de sympathie dans une partie de l’opinion publique.

 

Contrairement donc à l’effet attendu, cette affiche devient l'emblème de l’héroïsme et du courage des hommes et des femmes qui ont sacrifié leur vie pour libérer la France. Missak Manouchian est condamné à mort le 19 février 1944 avec vingt-deux de ses camarades. Les hommes sont fusillés, Olga Bancic est quant à elle déportée et guillotinée en Allemagne.

Les autorités d’occupation allemande organisent en février 1944 un procès très médiatisé, notamment par « l’Affiche rouge », affiche xénophobe et antisémite qui vise à décrédibiliser l’action de ces résistants étrangers. Mais le placardage de plusieurs milliers d’exemplaires de cette affiche dans Paris occupé et la distribution de milliers de tracts qui les qualifient d’« armée du crime » a produit l'effet contraire. Loin de provoquer peurs et condamnations, elle éveille plutôt des manifestations de sympathie dans une partie de l’opinion publique.

 

Contrairement donc à l’effet attendu, cette affiche devient l'emblème de l’héroïsme et du courage des hommes et des femmes qui ont sacrifié leur vie pour libérer la France. Missak Manouchian est condamné à mort le 19 février 1944 avec vingt-deux de ses camarades. Les hommes sont fusillés, Olga Bancic est quant à elle déportée et guillotinée en Allemagne.

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Fusillé au Mont-Valérien et « Mort pour la France »

Missak Manouchian, interné à la prison de Fresnes, adresse sa dernière lettre à Mélinée, qu’il signe Michel preuve de l’attachement qu’il porte à son pays d’accueil. Il s’y considère comme un soldat tombant pour la France tout en affirmant « n’avoir aucune haine contre le peuple allemand ». Missak Manouchian est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien à Suresnes avec la plupart de ses camarades et d’autres résistants. Les 22 hommes du groupe du groupe de Missak Manouchian ont refusé d’avoir les yeux bandés. Ils s’appelaient :

• Celestino Alfonso, Espagnol, ouvrier menuisier, 27 ans

• Joseph Bozcov, Hongrois, ingénieur chimiste, 38 ans

• Georges Cloarec, Français, ouvrier agricole, 20 ans

• Rino Della Negra, Français d’origine italienne, ouvrier d’usine, 19 ans

• Thomas Elek, Hongrois, étudiant, 18 ans

• Maurice Fingercwajg, Polonais, ouvrier tapissier, 19 ans

• Spartaco Fontano, Italien, tourneur, 22 ans

• Jonas Gedulgig, Polonais, ouvrier garnier, 26 ans

• Emeric Glasz, hongrois, mécanicien, 42 ans

• Léon Goldberg, Polonais, étudiant, 20 ans

• Szlama Grzywacz, polonais, ouvrier cordonnier, 35 ans

• Stanislas Kubucki, Polonais, ouvrier mouleur, 36 ans

• Cesare Luccarini, Italien, ouvrier du bâtiment, 22 ans

• Missak Manouchian, Arménien, tourneur, 37 ans

• Armenak Arpen Manoukian, Arménien, serrurier, 44 ans

• Marcel Rajman, Polonais, ouvrier tricoteur, 21 ans

• Roger Rouzel, Français, tourneur, 18 ans

• Antonio Salvadori, Italien, mineur, 24 ans

• Willy Szapiro, Polonais, ouvrier fourreur, 34 ans

• Amédéo Usseglio, Italien, ouvrier maçon, 32 ans

• Wolf Wajsbrot, Polonais, apprenti mécanicien, 19 ans

• Robert Witchitz, Français d’origine polonaise, employé, 18 ans

Fusillé au Mont-Valérien et « Mort pour la France »

Missak Manouchian, interné à la prison de Fresnes, adresse sa dernière lettre à Mélinée, qu’il signe Michel preuve de l’attachement qu’il porte à son pays d’accueil. Il s’y considère comme un soldat tombant pour la France tout en affirmant « n’avoir aucune haine contre le peuple allemand ». Missak Manouchian est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien à Suresnes avec la plupart de ses camarades et d’autres résistants. Les 22 hommes du groupe du groupe de Missak Manouchian ont refusé d’avoir les yeux bandés. Ils s’appelaient :

• Celestino Alfonso, Espagnol, ouvrier menuisier, 27 ans

• Joseph Bozcov, Hongrois, ingénieur chimiste, 38 ans

• Georges Cloarec, Français, ouvrier agricole, 20 ans

• Rino Della Negra, Français d’origine italienne, ouvrier d’usine, 19 ans

• Thomas Elek, Hongrois, étudiant, 18 ans

• Maurice Fingercwajg, Polonais, ouvrier tapissier, 19 ans

• Spartaco Fontano, Italien, tourneur, 22 ans

• Jonas Gedulgig, Polonais, ouvrier garnier, 26 ans

• Emeric Glasz, hongrois, mécanicien, 42 ans

• Léon Goldberg, Polonais, étudiant, 20 ans

• Szlama Grzywacz, polonais, ouvrier cordonnier, 35 ans

• Stanislas Kubucki, Polonais, ouvrier mouleur, 36 ans

• Cesare Luccarini, Italien, ouvrier du bâtiment, 22 ans

• Missak Manouchian, Arménien, tourneur, 37 ans

• Armenak Arpen Manoukian, Arménien, serrurier, 44 ans

• Marcel Rajman, Polonais, ouvrier tricoteur, 21 ans

• Roger Rouzel, Français, tourneur, 18 ans

• Antonio Salvadori, Italien, mineur, 24 ans

• Willy Szapiro, Polonais, ouvrier fourreur, 34 ans

• Amédéo Usseglio, Italien, ouvrier maçon, 32 ans

• Wolf Wajsbrot, Polonais, apprenti mécanicien, 19 ans

• Robert Witchitz, Français d’origine polonaise, employé, 18 ans

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