Maxime Coullet et Paul Truc racontent la Libération

Maxime Coullet et Paul Truc racontent la Libération   

Rédigé par Éric Etrillard

     Maxime Coullet, maire honoraire de Saint-Cézaire-sur-Siagne, petit-fils de l'instituteur du village et enseignant lui-même, a une douzaine d'années quand la commune est occupée d'abord par les Italiens, puis par les Allemands, avant d'être libérée le 23 août 1944. Paul Truc, qui réside à l'usine électrique, est alors âgé de sept ans. Tous deux se souviennent de la Libération comme si c'était hier.

     Le 23 août au matin, les Américains font leur entrée au village, avec à leur tête, le capitaine Brandt, heureux de pouvoir remercier ceux qui l'ont recueilli et aidé. Maxime Coullet, évoque l'arrivée des Alliés traversant la commune, avant de poursuivre leur chemin vers la cité des Parfums et les villes du littoral, Cannes, Antibes et Nice : "le village était vraiment en fête et l'on ressentait un grand soulagement d'être enfin libéré de l'occupant après tous ces mois de privations et de contraintes."

Joie, dignité et émotion

     Ces moments de liesse ont été endeuillés par la mort de trois jeunes résistants ayant sauté sur une mine qu'ils tentaient de désamorcer sur le chemin de la Stèle : Edmond Roux, Ferdinand Koblatz et Antoine Colmars. Léon Roux, chargé de missions par les troupes Alliées fut tué par l'occupant au cours d'une reconnaissance.  Paul Truc se souvient très bien d'Edmond : " Il habitait de l'autre côté du tunnel, dans une maison où résidaient quatre familles. Notre logement se trouvait dans la grande demeure ouvrière. Edmond était un fils unique et nous savions qu'il était dans la Résistance. "

     Avant la Libération, des tirs contre les Allemands qui surveillaient l'usine avaient eu lieu, depuis la route de Mons. Et Paul de se rappeler avoir croisé à plusieurs reprises les deux autres F.T.P (Francs-tireurs, Partisans), Antoine Colmars et Ferdinand Koblatz qui parlait peu car il était tchécoslovaque. Ce dernier, enrôlé de force dans la Wehrmacht, avait déserté pour rejoindre les résistants du camp Valcelli.  " Quand nous avons appris leur mort, lors de l'opération de déminage qu'ils avaient menée, nous avons été bien tristes car nous étions proches de la famille Roux, à l'image des autres locataires de l'usine. " Pour mémoire, le village faisait partie, suite au débarquement, de la ligne de défense allemande.  Ce sont les hommes du 517ème Parachute Infantery Régiment qui ont libéré le village en fin de journée. Les combats causèrent la mort de cinq parachutistes américains, onze soldats allemands, quatre maquisards et une civile. La Libération s'est déroulée dans la dignité et l'émotion.

Photo 1  Soldats italiens avec les enfants du village en 1942

Photo 2  Edmond Roux

Photo 3 Stèle sur le lieu où les trois résistants ont sauté sur une mine

Photo 4 Le capitaine Brandt et le soldat Thomas recueillis par les habitants du village quelques jours avant la Libération

Photo 5 : Paul Truc et Maxime Coullet