Les bienfaits méconnus du scoutisme

Les bienfaits méconnus du scoutisme

Une étude inédite éclaire un siècle de service à la société française   

     Le scoutisme, né en France sous l'impulsion du père Jacques Sevin au début du XXe siècle, représente bien plus qu'une activité de plein air pour des milliers de jeunes. Un siècle après ses débuts, cette méthode d'éducation intégrale continue de façonner des citoyens responsables et solidaires. Une étude récente, réalisée par l'IFOP et soutenue par plusieurs organismes scouts, vient mesurer pour la première fois l'impact réel du scoutisme sur la société. Selon cette enquête, qui inclut des données quantitatives et qualitatives, le scoutisme forme des individus plus altruistes, engagés dans des activités bénévoles et investis dans leur communauté. L'étude met également en lumière des traits de caractère cultivés chez les scouts, tels que l'autonomie, la capacité à gérer des équipes, et le sens du service, qui se traduisent par un engagement durable dans la vie.

      L'histoire du scoutisme en France commence en 1920, lorsque le père Jacques Sevin, jésuite et pionnier du mouvement, s'inspire du modèle fondé par Robert Baden-Powell en Angleterre. Sevin adapte alors cette méthode en intégrant des dimensions spirituelles et morales propres à la culture catholique française, donnant naissance à l'Association des Scouts de France. Le mouvement s'étend rapidement dans tout le pays, accueillant des jeunes de toutes origines sociales, et se diversifie avec l'apparition des Éclaireuses et Éclaireurs, des Scouts musulmans de France.

      Au fil des décennies, le scoutisme en France a connu de nombreuses évolutions, se modernisant sans perdre ses valeurs fondatrices : la vie en plein air, la camaraderie, et la formation au leadership. De nos jours, il reste un vivier inestimable de compétences et de valeurs qui profitent à la société dans son ensemble. L'étude IFOP confirme cet héritage en montrant comment l'expérience scoute façonne des adultes engagés, capables d'assumer des rôles clés dans la vie

     L'étude montre que le scoutisme influence de manière positive sur les compétences sociales et professionnelles de ses anciens membres. En effet, 88 % des anciens scouts ont attiré l'attention que leur passage dans le mouvement a renforcé leur sens des responsabilités et 72 % affirment que le scoutisme a favorisé leur implication citoyenne et bénévole à l'âge adulte. Plus encore, le rapport met en avant le rôle du scoutisme dans le développement de qualités telles que la gestion d'équipe, l'autonomie et l'esprit d'initiative. Ces compétences sont jugées particulièrement utiles dans le cadre professionnel, où les anciens scouts se distinguent souvent par leurs capacités à travailler en groupe et à prendre des décisions éclairées.

     Un autre aspect essentiel de cette étude concerne l'intégration des valeurs scoutes dans la vie quotidienne. L'enquête souligne que les anciens scouts continuent d'incarner dans leur vie d'adulte des principes de solidarité, de respect de l'environnement, et de service à autrui, des valeurs au cœur du programme éducatif scout. Ainsi, une majorité des participants indique que ces valeurs les ont guidées dans leurs choix professionnels et personnels, particulièrement dans les métiers du social, de l'éducation, et de la santé, secteurs où l'on retrouve une forte proportion d'anciens scouts.

     Enfin, l'étude examine l'impact du scoutisme sur l'engagement associatif et communautaire. Selon les résultats, les anciens scouts sont deux fois plus susceptibles de participer à des actions de bénévolat ou d'être membres d'associations que le reste de la population française. Leurs expériences scoutes semblent les avoir sensibilisés de manière durable à l'importance de s'impliquer dans la société, qu'il s'agisse d'activités locales ou de projets à plus grande échelle.

Résultats clés :

Renforcement des compétences sociales et professionnelles :

88 % des anciens scouts estiment que le scoutisme a significativement amélioré leur sens des responsabilités. Ce chiffre témoigne de l’impact profond des méthodes pédagogiques du scoutisme sur la gestion d’équipe, la prise d’initiative et l’autonomie.

77 % des participants affirment que le scoutisme les a aidés à développer des capacités à travailler en groupe, un atout précieux dans la vie professionnelle.

58 % des anciens scouts occupent aujourd'hui des postes à responsabilité, contre une proportion plus faible dans le reste de la population. Ce chiffre montre que l’expérience scoute favorise l’accès à des fonctions de leadership.

72 % des anciens scouts déclarent s’être engagés dans des activités bénévoles ou associatives après leur passage dans le mouvement, un taux bien plus élevé que chez ceux n’ayant jamais pratiqué le scoutisme. Cela démontre une continuité dans le sens du service et de l’engagement communautaire inculqué dès l'enfance.

L’enquête souligne que les anciens scouts sont deux fois plus enclins à participer activement à la vie associative locale ou nationale.

Transmission de valeurs durables :

     L’étude met en avant que 69 % des scouts jugent que les valeurs acquises, telles que le respect de l'environnement, la solidarité et l’entraide, influencent encore leur quotidien et leurs choix personnels ou professionnels.

     Les anciens scouts sont également très représentés dans les métiers du social, de l’éducation et de la santé, domaines où l'altruisme et l'esprit de service sont des qualités essentielles.

Sensibilité écologique accrue :

     62 % des anciens scouts disent avoir un lien fort avec la nature et agissent pour sa protection. Le scoutisme, avec son lien direct à la nature et à la vie en plein air, semble avoir un rôle important dans le développement d’une conscience écologique active.

Méthodologie :

     L’étude IFOP repose sur un questionnaire en ligne, combinant des données quantitatives et qualitatives recueillies auprès d’individus ayant été scouts à différents moments de leur vie, incluant différentes branches du scoutisme (Scouts et Guides de France, Scouts Musulmans de France, Éclaireuses et Éclaireurs de France, etc.). Le panel a permis d’analyser l’impact du scoutisme à travers plusieurs générations et contextes sociaux.

     Cette enquête est la première à fournir une analyse aussi détaillée et chiffrée des bienfaits du scoutisme pour la société française. Elle met en évidence que les valeurs inculquées durant l’enfance et l’adolescence dans ce mouvement se répercutent positivement sur la vie adulte, tant au niveau personnel que collectif.

     Jacques Sevin, né à Lille le 7 décembre 1882 et mort à Boran-sur-Oise le 19 juillet 1951, est un prêtre jésuite français déclaré vénérable par le pape Benoît XVI le 10 mai 2012.

     Il est l'un des cofondateurs, en 1920, avec le chanoine Cornette et d'autres pionniers, des Scouts de France, ainsi que de l’Office international des Scouts catholiques.

     En 1944, Jacques Sevin fonde une congrégation religieuse contemplative et missionnaire, la Sainte-Croix de Jérusalem, dont la spiritualité propre a puisé ses sources principales dans la famille ignatienne et le scoutisme. Cette congrégation, appliquant les valeurs pédagogiques prônées par Jacques Sevin, est tout particulièrement engagée dans l'éducation des jeunes. Elle exerce également son apostolat au-delà des frontières françaises : en Terre sainte, au Tchad et au Chili.

     En 1950, Jacques Sevin fête son jubilé de 50 ans de vie religieuse. Un an après, il meurt à l'issue d'une messe, tenant son crucifix en disant « Lui, c'est mon compagnon ! ».

     Jacques Sevin écrit en 1920 les paroles françaises de la célèbre ballade écossaise Auld Lang Syne sous le titre désormais connu des francophones : Ce n'est qu'un au revoir dont le refrain est :

Ce n'est qu'un au revoir, mes frères,

Ce n'est qu'un au revoir !

Oui, nous nous reverrons, mes frères,

Ce n'est qu'un au revoir.

« Seigneur Jésus, apprenez-nous à être généreux, à vous servir comme vous le méritez, à donner sans compter, à combattre sans souci des blessures, à travailler sans chercher le repos, à nous dépenser sans attendre d'autre récompense que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté. Amen. »

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Photo de couverture : 1972, 1ere Chantilly, scout d’Europe, en regardant bien, 52 ans après, vous me reconnaitrez peut-être….

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