16 août 1870, drame de Hautefaye
août 16, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Fait divers criminel survenu le 16 août 1870 lors d'une foire dans le village de Hautefaye en Dordogne (France), lors duquel Alain de Monéys, un jeune notable des environs, a été frappé puis supplicié et enfin brûlé vif par la foule.
Cette affaire se situe dans le contexte de la guerre de 1870 et des passions exacerbées qu'elle a provoquées dans la population de ce petit village. À la suite d'un simple malentendu, Alain de Monéys a en effet été pris pour un Prussien, ce qui a entraîné son lynchage. Le caractère barbare de l'événement a été encore amplifié par des rumeurs — à la suite de propos attribués au maire — sur des actes de cannibalisme qui auraient été commis par les villageois. Parmi les vingt-et-un accusés de cet assassinat, les quatre principaux responsables ont été condamnés à mort et un autre aux travaux forcés à perpétuité.
Plusieurs ouvrages ont été consacrés à cette affaire. Pour l'écrivain Georges Marbeck, elle symbolise le meurtre ritualisé du bouc émissaire, alors que pour l'historien Alain Corbin, les raisons tiennent davantage à la haine des paysans envers la noblesse.
This case takes place in the context of the war of 1870 and the exacerbated passions it provoked in the population of this small village. Following a simple misunderstanding, Alain de Monéys was indeed taken for a Prussian, which led to his lynching. The barbaric nature of the event was further amplified by rumors – following remarks attributed to the mayor – about acts of cannibalism allegedly committed by the villagers. Among the twenty-one accused of this assassination, the four main leaders were sentenced to death and another to forced labor for life.
Several books have been devoted to this case. For the writer Georges Marbeck, it symbolizes the ritualized murder of the scapegoat, while for the historian Alain Corbin, the reasons relate more to the hatred of the peasants towards the nobility.
L'affaire se déroule en août 1870, un mois après la déclaration de guerre à la Prusse par la France, le 15 juillet 1870. Plusieurs incidents ont lieu. À quelques jours près, à Châtellerault, un employé des chemins de fer est molesté pour avoir été soupçonné d'être un espion à la solde de l’ennemi. Ces inquiétudes et ces rumeurs font partie des bruits qui se propagent dans le village et sur le foirail, lors de la foire annuelle aux bestiaux de Hautefaye. Cette manifestation, occasion de réunion et de négoce pour les habitants du village et des communes voisines, est en outre affectée par les conséquences de la sécheresse qui frappe la région en 1870. La victime, Alain Romuald de Monéys d'Ordières, est le fils d'Amédée de Monéys, ancien maire de Beaussac. Il gère le domaine du château de Brétanges situé entre Hautefaye et Beaussac. Célibataire, âgé de 32 ans, il a été, du fait de sa constitution physique, exempté des obligations militaires, et par conséquent de la conscription qui survient en 1870 à la suite de la menace prussienne. Cependant, ayant manifesté le désir de s'engager pour son pays, il a fait lever cette immunité et prévoit de partir bientôt pour le front de Lorraine. Il est membre du conseil municipal de Beaussac depuis 1865 et premier adjoint de la commune. Sa famille possède 80 hectares de terres à Hautefaye. C'est au titre de gérant du domaine qu'il se rend à la foire de Hautefaye le 16 août 1870.
Les principaux responsables du drame, désignés comme tels par la justice, sont des habitants de Hautefaye et des villages voisins, venus à la foire.
The affair takes place in August 1870, one month after the declaration of war on Prussia by France, on July 15, 1870. Several incidents take place. A few days later, in Châtellerault, a railway employee was molested for being suspected of being a spy in the pay of the enemy. These concerns and these rumors are part of the rumors that spread in the village and on the fairground, during the annual cattle fair in Hautefaye. This event, an occasion for meeting and trading for the inhabitants of the village and neighboring towns, was also affected by the consequences of the drought which hit the region in 1870. The victim, Alain Romuald de Monéys d'Ordières, was the son of Amédée de Monéys, former mayor of Beaussac. He manages the Château de Brétanges estate located between Hautefaye and Beaussac. Single, aged 32, he was, because of his physical constitution, exempted from military obligations, and consequently from conscription which occurred in 1870 following the Prussian threat. However, having expressed the desire to commit to his country, he had this immunity lifted and plans to leave soon for the Lorraine front. He has been a member of the municipal council of Beaussac since 1865 and first deputy of the commune. His family owns 80 hectares of land in Hautefaye. It was as manager of the estate that he went to the Hautefaye fair on August 16, 1870.
The main responsible for the drama, designated as such by the courts, are inhabitants of Hautefaye and neighboring villages, who came to the fair.
Alain de Monéys arrive sur les lieux de la foire de Hautefaye, vers deux heures de l'après-midi, après la fuite de Camille de Maillard. Peu après son arrivée à la foire, Monéys voit s'approcher des paysans armés de bâtons. S'enquérant de la situation, il apprend d'un colporteur nommé Brethenoux et surnommé « le Mexicain » (car il a participé à la campagne du Mexique), que son cousin, Camille de Maillard, a crié « À bas Napoléon ! Vive la République ! » Refusant de croire les propos de Brethenoux, Monéys accompagne le paysan sur le lieu de l'incident afin de vérifier si d'autres témoins confirment les faits. Parmi ceux-ci se trouvent : Le Cussou, Pinard, Mazière, les frères Campot et Buisson, qui, tous, confirment les dires de Brethenoux. Le groupe se rassemble alors autour d'Alain de Monéys qui continue de défendre son cousin.
Malgré les tentatives pour dissiper le malentendu et démontrer sa bonne foi, Alain de Monéys se retrouve entouré par les paysans de plus en plus hargneux. L'un d'eux, Buisson, crie : « C'est un Prussien, il faut le pendre, il faut le brûler ! » Les frères Campot portent les premiers coups ; c'est l'acte qui précipite le déclenchement de l'agression collective. Se protégeant des coups, criant « Vive l'empereur ! » afin de calmer l'assemblée, Alain de Monéys se trouve vite débordé et malmené. L'abbé Saint-Pasteur, curé de Hautefaye, intervient, un pistolet à la main, pour le secourir. Mais, face à la détermination des agresseurs et sentant que lui-même va être exposé à la fureur grandissante du groupe, il se réfugie dans le presbytère. Il tente une diversion en proposant aux paysans de l'accompagner pour boire à la santé de l'empereur, ce qu'une partie d'entre eux acceptent de faire
Interviennent alors Philippe Dubois et Georges Mathieu, le neveu du maire du village, qui tentent de soustraire Monéys aux assauts répétés des paysans ; eux aussi submergés par la multitude, ils ne réussissent pas à mettre à l'abri le noble déjà atteint par des coups de sabots, de bâtons et d'aiguillons. Ils veulent le faire entrer dans la maison du maire, Bernard Mathieu, mais ce dernier en interdit l'entrée de peur que les forcenés y fassent irruption et brisent sa vaisselle…
Dès lors, l'intention de faire durer le supplice avant la mise à mort d'Alain de Monéys est effective. Chambord harangue le groupe : « Avant de faire périr le Prussien, il faut le faire souffrir ». Les tortionnaires ménagent des moments de répit à la victime avant de revenir à la charge. Il est traîné dans le local qui sert d'atelier au maire, qui est aussi maréchal-ferrant. Les assaillants l'attachent fortement avec des sangles sur le travail à ferrer, tandis qu'il est violemment frappé au visage et aux jambes à coups de sabot et de bâton par Bouillet dit « Déjeunat ». Corbin indique que peu d'éléments sur cet épisode ont pu ressortir des interrogatoires et des témoignages. Se rendant à la foire pour rejoindre son maître, Pascal, le serviteur des Monéys, alerté par les cris et prévenu par Georges Mathieu et Dubois, accourt pour délivrer Alain de Monéys de l'atelier, profitant de l'absence temporaire des assaillants. Le retour du groupe fait cependant échouer la nouvelle tentative de secours. À nouveau battu, Monéys est alors atteint à la tête par un coup très violent que Piarrouty lui assène avec sa balance à crochet, et que certains témoins croient mortel.
Sur l'insistance des protecteurs de la victime, le maire propose de le faire entrer dans son étable à moutons. Alain de Monéys est mis à l'abri et soigné par Dubois. L'acte d'accusation mentionne qu'à cet instant : « il se crut cependant sauvé. Il voulait qu'on achetât une barrique de vin pour faire donner à boire à ceux qui le poursuivaient ». Mais la pression extérieure du groupe mené par Chambord finit par avoir raison de la porte, qui cède au moment où Monéys, sur les conseils de Dubois, essaie d'échanger ses vêtements pour une blouse pour tenter de fuir en passant inaperçu.
Les frères Campot se saisissent de la victime et la livrent aux paysans, dont la violence atteint son paroxysme. Selon des témoins, la tête d'Alain de Monéys est « comme un globe de sang ». Il est porté vers le foirail, mais Dubois tente de le faire entrer dans l'auberge. L'aubergiste ferme la porte sur la cheville de la victime qui commence à entrer et qui s'effondre sous la douleur. Il est considéré comme mort, mais dans un sursaut inattendu, les témoins le voient se relever de lui-même, se diriger vers une grange pour prendre un pieu et le pointer vers le groupe des forcenés. Jean Campot réussit sans difficulté à désarmer Monéys et retourner le pieu contre la victime qui se traîne sous une charrette. Aussitôt Monéys extirpé, Pierre Buisson lui porte, avec le pieu, un coup à la nuque qui, pour les témoins, est le coup mortel. Dès cet instant, selon toute vraisemblance, c'est sur un moribond, voire un cadavre, que la foule s'acharne, chacun voulant participer à la curée qui dure environ dix minutes. Corbin indique qu'à part le crochet de Piarrouty et une fourche, aucune arme tranchante, ni couteau ni hache, n'a été utilisée. Après les coups portés sur la dépouille, Mazière et Jean Campot prennent chacun une jambe de la victime dans l'intention de l'écarteler, mais ils ne réussissent qu'à le déchausser…
Alain de Monéys arrives at the scene of the Hautefaye fair, around two o'clock in the afternoon, after Camille de Maillard has fled. Shortly after his arrival at the fair, Monéys saw peasants approaching, armed with sticks. Inquiring about the situation, he learns from a peddler named Brethenoux and nicknamed "the Mexican" (because he participated in the Mexican campaign), that his cousin, Camille de Maillard, shouted "Down with Napoleon!" Long live the Republic ! Refusing to believe Brethenoux's words, Monéys accompanied the peasant to the scene of the incident in order to check whether other witnesses confirmed the facts. Among these are: Le Cussou, Pinard, Mazière, the brothers Campot and Buisson, all of whom confirm what Brethenoux said. The group then gathers around Alain de Monéys who continues to defend his cousin.
Despite attempts to clear up the misunderstanding and demonstrate his good faith, Alain de Monéys finds himself surrounded by increasingly surly peasants. One of them, Buisson, shouts: "He's a Prussian, he must be hanged, he must be burned!" The Campot brothers strike the first blows; it is the act that precipitates the outbreak of collective aggression. Protecting themselves from blows, shouting "Long live the Emperor!" in order to calm the assembly, Alain de Monéys quickly finds himself overwhelmed and manhandled. Father Saint-Pasteur, parish priest of Hautefaye, intervenes, pistol in hand, to help him. But, faced with the determination of the aggressors and feeling that he himself will be exposed to the growing fury of the group, he takes refuge in the presbytery. He tries a diversion by proposing to the peasants to accompany him to drink to the health of the emperor, which some of them agree to do
Then intervene Philippe Dubois and Georges Mathieu, the nephew of the mayor of the village, who try to save Monéys from the repeated attacks of the peasants; they too, overwhelmed by the multitude, they were unable to shelter the nobleman who had already been hit by the blows of hooves, sticks and goads. They want to let him into the house of the mayor, Bernard Mathieu, but the latter forbids entry for fear that the madmen will burst in and break his dishes…
From then on, the intention to prolong the torture before Alain de Monéys was put to death was effective. Chambord harangues the group: “Before killing the Prussian, you have to make him suffer”. The torturers spare the victim moments of respite before returning to the charge. He is dragged into the room which serves as a workshop for the mayor, who is also a farrier. The assailants tied him tightly with straps to the work to be shoed, while he was violently beaten in the face and legs with hoofs and sticks by Bouillet, known as “Déjeunet”. Corbin indicates that few elements on this episode were able to emerge from the interrogations and the testimonies. Going to the fair to join his master, Pascal, the servant of the Monéys, alerted by the cries and warned by Georges Mathieu and Dubois, runs to deliver Alain de Monéys from the workshop, taking advantage of the temporary absence of the assailants. The return of the group, however, causes the new rescue attempt to fail. Beaten again, Monéys was then hit in the head by a very violent blow that Piarrouty dealt him with his hook scales, and which some witnesses believed to be fatal.
At the insistence of the victim's protectors, the mayor offers to let him into his sheep barn. Alain de Monéys is sheltered and cared for by Dubois. The indictment mentions that at this moment: “he thought he was saved, however. He wanted us to buy a barrel of wine to give drink to those who were pursuing him”. But the outside pressure from the group led by Chambord ends up getting the better of the door, which gives way when Monéys, on the advice of Dubois, tries to exchange his clothes for a blouse in an attempt to escape unnoticed.
The Campot brothers seize the victim and deliver her to the peasants, whose violence reaches its climax. According to witnesses, Alain de Monéys' head is "like a globe of blood". He is carried to the fairground, but Dubois tries to get him into the inn. The innkeeper closes the door on the victim's ankle who begins to enter and collapses in pain. He is considered dead, but in an unexpected start, the witnesses see him get up on his own, go to a barn to take a stake and point it towards the group of madmen. Jean Campot succeeded without difficulty in disarming Monéys and turning the stake against the victim who was dragging himself under a cart. As soon as Monéys was extirpated, Pierre Buisson struck him, with the stake, a blow to the back of the neck which, for the witnesses, was the fatal blow. From this moment, in all likelihood, it is on a dying person, even a corpse, that the crowd is bent on, each wanting to participate in the quarry which lasts about ten minutes. Corbin indicates that apart from Piarrouty's hook and a pitchfork, no edged weapon, neither knife nor ax, was used. After the beatings on the remains, Mazière and Jean Campot each take one of the victim's legs with the intention of quartering him, but they only manage to take his shoes off…
Deux jours après les faits, la presse régionale se fait l'écho du drame. Le Charentais du 18 août, puis Le Nontronnais du 20, parlent d'actes de sauvagerie, de barbarie, Le Nontronnais utilisant le terme de « cannibales » pour qualifier les paysans. La presse nationale, avec Le Moniteur universel du 23 août, relate également le drame. Les gendarmes de Nontron, dépêchés sur les lieux et dans le voisinage, procèdent aux premières arrestations. Une cinquantaine de personnes sont interpellées et interrogées par le juge Marchenaud. Le 19 août, Charles Boreau-Lajanadie, procureur général de la cour impériale de Bordeaux, se déplace sur les lieux du meurtre et se charge de l'instruction de l'affaire.
Le 18 septembre, les prévenus quittent la prison de Nontron pour Périgueux afin d'être informés des charges retenues contre eux lors de la session extraordinaire des assises prévue pour le 26 septembre, mais celle-ci est ajournée et renvoyée au 18 octobre. Une proclamation est rédigée par Alcide Dusolier afin de dissiper des rumeurs d'amnistie dont les prévenus auraient bénéficié en raison de la proclamation de la République. Le procès se déroule du 13 au 21 décembre 1870 au palais de justice de Périgueux, sous la présidence du juge Brochon, et connaît une grande affluence. Le 21 décembre, après délibération du jury, la cour condamne Chambord, Buisson, Piarrouty et Mazière à la peine de mort. La justice ordonne que l'exécution se déroule sur la place publique de Hautefaye. Jean Campot bénéficie d'une erreur du jury (les circonstances atténuantes furent acquises à six voix au lieu des sept exigées), et se voit condamné à une peine de travaux forcés à perpétuité au bagne de Nouvelle-Calédonie. Les autres accusés sont condamnés, pour les plus lourdes peines à huit ans de travaux forcés, et pour les plus légères à un an de prison. L'un des accusés, Thibaud Limay dit Thibassou, est acquitté mais, en raison de son jeune âge, envoyé en maison de correction jusqu'à ses vingt ans. Le 25 décembre, quelques jours après la fin du procès, l'ancien maire de Hautefaye, Bernard Mathieu — probablement pris de remords — meurt en Charente, l'échafaud est dressé le matin du 6 février dans la halle aux bestiaux…
Two days after the events, the regional press echoed the tragedy. The Charentais of August 18, then Le Nontronnais of the 20, speak of acts of savagery, barbarism, Le Nontronnais using the term "cannibals" to qualify the peasants. The national press, with Le Moniteur universelle of August 23, also reports the tragedy. The Nontron gendarmes, dispatched to the scene and to the neighborhood, made the first arrests. About fifty people were arrested and questioned by Judge Marchenaud. On August 19, Charles Boreau-Lajanadie, Attorney General of the Imperial Court of Bordeaux, travels to the scene of the murder and takes charge of the investigation of the case.
On September 18, the defendants left Nontron prison for Périgueux to be informed of the charges against them during the extraordinary session of the assizes scheduled for September 26, but this was adjourned and postponed to October 18. A proclamation is written by Alcide Dusolier in order to dispel rumors of amnesty from which the defendants would have benefited because of the proclamation of the Republic. The trial took place from December 13 to 21, 1870 at the Périgueux courthouse, under the presidency of Judge Brochon, and was very crowded. On December 21, after deliberation by the jury, the court condemns Chambord, Buisson, Piarrouty and Mazière to the death penalty. Justice orders that the execution take place in the public square of Hautefaye. Jean Campot benefited from a jury error (the mitigating circumstances were won by six votes instead of the seven required), and was sentenced to life imprisonment in prison in New Caledonia. The other accused are condemned, for the heaviest sentences to eight years of forced labor, and for the lightest to one year of prison. One of the defendants, Thibaud Limay dit Thibassou, was acquitted but, because of his young age, sent to a house of correction until he was twenty. On December 25, a few days after the end of the trial, the former mayor of Hautefaye, Bernard Mathieu – probably remorseful – died in Charente, the scaffold was erected on the morning of February 6 in the cattle hall…
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