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le serment du jeu de Paume

juin 20, 2024 | by Jean-Claude JUNIN

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Le serment du Jeu de Paume est un engagement solennel d’union pris le 20 juin 1789 à la salle du Jeu de paume, à Versailles, par 300 députés du tiers état, auxquels s'associent certains députés du clergé et de la noblesse lors des états généraux de 1789.


Réunis dans la salle du Jeu de paume, située no 1 rue du Jeu de paume, au cœur du quartier Saint-Louis, à Versailles (Yvelines) et autrefois dédiée au jeu de paume, ils firent le serment de ne pas se séparer avant l’élaboration d’une Constitution. Cet engagement, dénué d'existence juridique dans le cadre de l'Ancien Régime prévalant encore, a un fort impact symbolique et politique, qui en fait un moment décisif de la Révolution française. Il témoigne aussi d'un transfert de souveraineté et de sacralité, du roi à la Nation.


Préfigurant la souveraineté nationale et la séparation des pouvoirs, il amènera la réunion des trois ordres (noblesse, clergé, tiers état) en une « Assemblée nationale constituante », dont sera issue l'abolition des privilèges (4 août 1789), la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789), et les grands principes de la Constitution (fin 1791).


Le Serment est un moment clef de la Révolution française et l'une des principales journées révolutionnaires de l’ « année sans pareille ».

serment du jeu de Paume; révolution française; députés; Mirabeau

Le 20 juin 1789 au matin, sous prétexte de réparations à faire pour la prochaine séance, les gardes interdisent aux députés du tiers état l’accès à la salle de l’hôtel des Menus Plaisirs, où se tenaient les états généraux. Sous la menace d'une dissolution voire d'une arrestation, mais conscients de leurs forces, les députés souhaitent poursuivre leurs travaux. Guillotin suggère la salle du Jeu de paume, de la rue Saint-François à Versailles. Les députés du Tiers s'y rendent, suivis par une foule enthousiaste mais outragée par la fermeture de la salle. Le député Jean-Joseph Mounier sûrement marqué par le souvenir de celui tenu dans la salle du Jeu de paume du château de Vizille lors de la Réunion des états généraux du Dauphiné, propose de prononcer un serment. Bevière, député de Paris, s’empresse de rédiger la célèbre formule « de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ».

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Ce texte est lu par Jean-Sylvain Bailly. Il ne s’agit rien moins que d’emporter la décision des hésitants et de les contraindre en quelque sorte à aller de l’avant. Ce serment est voté à l’unanimité moins une voix, celle de Martin-Dauch. Constituant les premières pages de ce qui allait devenir le journal officiel de la République, le serment paraphé est retranscrit par deux secrétaires. L’Assemblée autorise en outre ceux qui étaient absents le 20 au Jeu de paume à contresigner le serment. Le 22 juin, sur ordre du roi, la salle est fermée comme celle des états. Le clergé de la cathédrale Saint-Louis de Versailles ouvre alors ses portes aux députés du Tiers et le serment est renouvelé et signé par un grand nombre de députés du clergé ainsi que par deux députés de la noblesse. Cette pétition ouvre une véritable révolution juridique. Le 20 juin au soir, la séance du club breton compte plus de 150 membres dont le duc d'Aiguillon.

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Le 23 juin, le Tiers montre sa volonté de tenir son serment. Prenant la parole devant l’Assemblée, Louis XVI casse les décisions du Tiers et interdit aux trois ordres de siéger en commun. Il promet pourtant quelques réformes (égalité devant l’impôt, abolition de la taille, des corvées, des lettres de cachet, etc.) et conclut en enjoignant aux représentants de se retirer.


Le souverain parti, les gardes semblent vouloir disperser par la force les députés du Tiers qui refusent d’obéir. Quelques députés de la noblesse, dont La Fayette, mettent la main à l’épée. C’est à ce moment que Mirabeau aurait prononcé la fameuse phrase, dont plusieurs versions existent : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes ! » Sur proposition de Mirabeau, l'Assemblée décrète que ses membres sont inviolables…

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