5 juillet 1830, L’expédition d'Alger
Campagne militaire livrée de juin à juillet 1830 par la France contre la régence d'Alger. Alger était, au XIXe siècle, un état autonome de l'Empire ottoman, capturé par Barberousse en 1516.
Le roi de France, Charles X, et le président du Conseil, le prince de Polignac, prennent la décision d'entreprendre une expédition militaire dans le Nord de l'Afrique au printemps 1830, au plus tard le 11 avril, date de l'ordonnance nommant le comte de Bourmont commandant en chef du corps expéditionnaire. Cette décision relève de raisons tenant autant à la politique intérieure du royaume de France qu'à la dégradation de ses relations avec la régence d'Alger.
Elle débute le 14 juin, date à laquelle le corps expéditionnaire français débarque sur la presqu'île de Sidi-Ferruch.
Elle prend fin 21 jours plus tard, le 5 juillet, date à laquelle, après plusieurs batailles, le dey d'Alger, Hussein, signe à El Biar un acte de reddition, la capitulation d'Alger. Puis les troupes françaises entrent dans la ville le 9 juillet : Alger est prise.
Elle constitue le premier épisode de la conquête de l'Algérie par la France.
L'armée ottomane s'est particulièrement mal préparée à l'expédition française, le dey surestimant sa propre puissance, ne fit appel qu'à la moitié des troupes dont il disposait.
Débarquement de Sidi-Ferruch (14 juin 1830)
De son côté, Hussein Dey avait rassemblé une armée hétéroclite s'appuyant sur la milice janissaire et renforcée par les contingents fournis par les beys d'Oran, de Constantine et du Titteri. Son commandement a été confié à l'agha Ibrahim. Selon les sources, les estimations concernant l'effectif total de cette armée varient de 30 000 à 50 000 hommes. Cependant, cette armée s'était particulièrement mal préparée à l'expédition française. Le dey, surestimant sa propre puissance, ne fit appel qu'à la moitié des troupes dont il disposait.
Bataille de Staoueli (19 juin 1830)
Une seconde bataille a lieu le 19 juin. Les troupes françaises sont restées dans l'immobilisme sur leur tête de pont dans l'attente du matériel de siège, qui tarde à arriver, et pendant ce temps, les troupes de la Régence se renforcent, s'établissent au campement de Staoueli et consolident leurs lignes face aux Français de quelques batteries au centre de leurs positions. L'attaque qu'ils déclenchent le 19 juin au point du jour est repoussée au bout de quelques heures par les Français, qui s'emparent de l'artillerie turque et du campement de Staoueli, où ils s'établissent.
Bombardements d'Alger (1er et 3 juillet 1830)
La flotte française entreprend de bombarder la ville d'Alger en soutien des troupes débarquées, le 1er juillet, et à nouveau le 3 juillet. La flotte échange avec les batteries côtières de vives canonnades, mais à peu près hors de portée. Quelques jours plus tard, le général Valazé, commandant le génie, qui visitait les forts, ironisait, disant « qu'il se chargeait de réparer, pour 7 francs 50 centimes, toutes les avaries causées par la marine aux fortifications ».
Siège du fort de l'Empereur (3 juillet 1830)
Le 29 juin, les troupes françaises arrivent en vue du fort de l'Empereur, une forteresse ottomane qui couvre Alger au sud. Le creusement des tranchées pour le siège du fort est commencé dès le 30, et le 3 juillet dans la journée, toutes les batteries de l'artillerie de siège sont mises en place. Le 4 juillet vers 4 h du matin, le général de La Hitte, commandant l'artillerie, donne l’ordre d'ouvrir le feu à toutes les batteries la fois ; la riposte turque dure aussi vivement que l'attaque pendant 4 h, mais à dix heures, les feux du château s'éteignent, tous ses merlons détruits n'offrant plus aucun abri aux canonniers, presque toutes les pièces étant démontées, l'intérieur dévasté par les bombes et les obus. Au moment où l'ordre est donné de battre la forteresse en brèche, une énorme explosion pulvérise la grosse tour au centre du fort de l'Empereur : les Turcs, abandonnant le fort, avaient mis le feu aux poudres.
Devant la kasbah, les troupes françaises découvrent une pyramide de têtes de soldats coupées, conformément aux instructions du dey qui payait une somme à qui en rapportait une.
Les Français s'emparent du fort et tiennent désormais à leur merci la kasbah et la ville d'Alger
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