
dans les centres d’appels d’urgence de la police et de la gendarmerie.
Geste citoyen ou dénonciation gratuite ?
Dans chaque groupement de gendarmerie, le constat est le même. "Au départ, ça part souvent d’un conflit de voisinage. On sent que les gens ont peur. Ils dénoncent, ils connaissent les compositions des familles, ils ne sont pas dupes. Habituellement, on n'a pas ça". Chaque centre opérationnel reçoit encore une quinzaine d’appels de délation par jour contre plus de 50 au début du confinement. Pour chacun d’eux, les gendarmes se déplacent et verbalisent si l’infraction est constatée.
Certes, la dénonciation est dans certains cas ordonnée par la loi. Mais faut-il pour autant encourager ceux qui décrochent le téléphone dans le cadre du confinement ?
Difficile de trancher la question. Globalement, les forces de l'ordre restent prudentes. Pas question de blâmer les Français ni de les inviter ouvertement à se "balancer". D'autant que le sujet reste sensible. Les parallèles historiques ne manquent pas, certains n'hésitant pas à y voir une référence aux heures les plus sombres du pays.
Illustration : Une « bouche de lion », boîte aux lettres pour les dénonciations anonymes au palais des Doges, à Venise (Italie). Traduction de l'inscription dans la pierre : « Dénonciations secrètes contre toute personne qui dissimule des faveurs ou des services, ou qui cherche à cacher ses vrais revenus »
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