Dans une interview parue dans la tribune Côte d’Azur, Nathalie Beurgaud et Thierry Troin, (respectivement vice-bâtonnier et bâtonnier au barreau de Nice), expliquent comment ils préparent une reprise, forcément difficile car doublement impactée pour une profession, qui même confinée, peaufine son grand retour.
Pour les avocats, une crise a chassé l'autre. "Nous avons fermé l'Ordre, la bibliothèque, la Maison de l'Avocat" soulignent Thierry Troin, (bâtonnier) et Nathalie Beurgaud (vice-bâtonnier), les deux seuls à être restés sur le terrain côté Barreau. Depuis quinze jours, quatre collaborateurs ont repris le travail sur les 14 que compte l'Ordre niçois. "Nous ferons repartir la machine tout doucement, bien sûr sur le principe du volontariat" appuie le bâtonnier Troin, désormais pourvu sur le volet sanitaire, masques, gel, gants, acheminés par la municipalité.
Et la grève ? "Suspendue, comme la réforme, il nous fallait assurer la défense des plus démunis devant les conséquences de cette crise. Le groupe de défense pénale a repris du service dès le 23 mars, avec réorganisation complète du service. Il a bien sûr fallu se mettre d'accord sur un processus sanitaire…" Aujourd'hui, une salle spéciale, à l'hygiène respectée, est à leur disposition. "Depuis un mois, nous ne faisons que du pénal d'urgence, avec trois ou quatre audiences par semaine de cinq à six dossiers, sur des problèmes de liberté, et en visioconférence côté prévenus."
Du service minimum, mais nécessaire, voire essentiel. "Et quelques rares référés au civil, motivés par l'urgence là-encore." Une organisation qui perdure depuis un mois, et la profession le sait, la justice sera touchée jusqu'en septembre par les conséquences des crises passées. "D'où, du côté des cabinets, la multiplication des dépôts de dossiers par mail aux magistrats, et également par dépôts papier sans plaidoirie." C'est aussi une question de survie. Les référés sur Menton, Nice, Grasse suivront donc la voie dématérialisée, avec développement à tous les contentieux. "A partir du 11 mai, je pense que des audiences seront fixées, dans un format réduit."
Pour l'heure, et sur demande du bâtonnier, les cabinets sont toujours fermés au public, priorité est donnée au télétravail, en attendant l'embouteillage de dossiers à venir, prévisible.
Source retrouvez l’article complet d’Isabelle Auzias sur : https://tribuca.net/
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