À la recherche du câlin idéal pour les bébés
juin 13, 2020 | by Jean-Claude JUNIN
À la recherche du câlin idéal pour les bébés
Première étude à avoir pu mesurer l’effet physiologique d’un câlin avec un bébé, elle pourrait aider à la détection de l’autisme …
En ces temps de distanciation sociale face à la pandémie de coronavirus, les gestes tendres ont du plomb dans l’aile. Des scientifiques japonais ont néanmoins cherché la recette du câlin parfait pour les nourrissons. Son secret ? Ne pas être trop serré.
Une équipe de chercheurs de l’université Toho, à Tokyo, ont mesuré l’effet apaisant de câlins prodigués par des parents à leurs enfants en bas âge, en prenant en compte des degrés d’intensité différents. Ils ont ensuite réalisé les mêmes tests avec des personnes inconnues des bébés, afin de comparer les résultats à ceux obtenus avec leurs parents.
Gros ou petit câlins ?
En étudiant le rythme cardiaque de l’enfant et la pression dans les mains des adultes via des capteurs, les chercheurs ont pu comparer les réactions du bébé lorsqu’ils étaient simplement tenus, ou lors d’un câlin avec une pression moyenne, ou encore lorsqu’ils étaient serrés fort. Selon les résultats de l’étude, publiés dans la revue scientifique Cell, les bébés étaient plus apaisés par un câlin à pression moyenne qu’en étant simplement tenus, alors que l’effet apaisant diminuait durant un câlin « serré ».
Durant l’expérience, les câlins duraient vingt secondes maximum, les scientifiques ayant estimé qu’il était « quasiment impossible d’éviter les sautes d’humeur d’un enfant durant un câlin d’une minute ou plus ». Sans grande surprise, des nourrissons de plus de 125 jours étaient plus apaisés si le câlin venait d’un parent plutôt que d’une femme inconnue.
L’ensemble des éléments a permis aux chercheurs de conclure que le câlin parfait devait provenir d’un parent et ne pas être trop serré.
Détection de l’autisme
Câliner son bébé fait aussi du bien aux parents, qui ont montré des signes d’apaisement visibles lors des tests de l’étude. Lorsqu’une personne prend une autre dans ses bras, son corps sécrète une hormone, l’ocytocine, surnommée « l’hormone du bonheur », qui procure un sentiment de bien-être. Cependant, les chercheurs assurent que la durée des câlins durant leurs tests était trop courte pour que cette hormone ait pu jouer un rôle.
Selon eux, leur étude est la première à avoir pu mesurer l’effet physiologique d’un câlin avec un bébé. Ils estiment qu’elle pourra aider à faire progresser les connaissances sur le lien parent-enfant ainsi que sur la psychologie infantile. D’après un de ses auteurs, Hiromasa Funato, l’étude pourrait même servir dans la détection précoce de l’autisme. « Les enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme [TSA] ont des difficultés d’intégration sensorielle et de reconnaissance sociale », a-t-il expliqué.
« Par conséquent, notre simple étude sur les câlins peut être utilisée dans la détection précoce des fonctions autonomes (non soumises au contrôle volontaire), de l’intégration sensorielle et du développement d’une reconnaissance sociale chez des enfants issus de familles à risque pour le TSA », selon Hiromasa Funato.
Source AFP.
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