Le Cannes Yachting Festival s’est-il sabordé ?

Communiqué de la préfecture des Alpes Maritimes.

Le préfet des Alpes-Maritimes n’a, à aucun moment, interdit la tenue du Cannes Yachting Festival.

La société Reed Exhibition France a sollicité une autorisation, au titre de l'article 3 du décret 2020-860, pour l'organisation du Cannes Yachting Festival, du 8 au 13 septembre 2020, lui permettant de déroger à l'interdiction de tout rassemblement de plus de 5000 personnes.

Soucieux de préserver l’activité économique et touristique en garantissant la meilleure protection du public, au regard des contraintes sanitaires induites par le COVID, les services de l’État ont eu de nombreux échanges avec la société organisatrice, afin de garantir la tenue de cet événement dans les meilleures conditions possibles.

L’organisateur finalisait un projet devant réunir 15 000 participants sur le Vieux Port et le Port Canto de Cannes.

Le vendredi 14 août, l’organisateur communiquait un protocole sanitaire à la préfecture, en demandant qu’une décision soit rendue « au plus tard le 17 août ». Le préfet, compte tenu de la sensibilité du dossier et des enjeux sanitaires liés aux évolutions en cours, a dès le dépôt du dossier, mobilisé les services et notamment l’ARS qui ont travaillé à l’analyse du protocole les samedi 15 et dimanche 16 août. Malgré des délais extrêmement réduits, le 17 août, une réunion de travail était organisée par la sous-préfète de Grasse pour examiner le protocole sanitaire proposé par les organisateurs. Il a été mentionné lors de cet échange que l’examen d’une autorisation de déroger à la jauge maximale de 5000 personnes en un espace défini devrait être réévalué en cas d’évolution de la situation sanitaire, et que ce risque devait être pris en compte par la société Reed dans sa décision de tenir la manifestation.

Depuis le 17 août, les indicateurs sanitaires se sont rapidement dégradés dans le département des Alpes-Maritimes, et une nouvelle réunion a été demandée par le préfet avec la société Reed Exhibition et la ville de Cannes pour revoir le dossier à l'aune de ces données.

Il a été alors proposé par les services de l’État, dans l’objectif de garantir la tenue de cette manifestation, plusieurs préconisations visant à réduire le risque d'une contamination massive, et à renforcer les mesures sanitaires:

•          étendre les horaires d'ouverture du salon

•          n'accepter les visiteurs que sur réservation

•          réserver le salon aux professionnels

•          séparer en deux sites et événements distincts les parties voiles et moteur, en admettant ainsi une jauge de 5000 personnes par site

•          mettre en place un sens unique de progression pour éviter les croisements sur le site, et donc les risques de contamination

•          organiser des tests RT-PCR pour tous les exposants, le caractère mondial de l’événement – et la provenance internationale des exposants – renforçant le risque d’une circulation du virus provenant de pays tiers.

L’organisateur a exprimé lors de la dernière réunion présidée à Cannes par le préfet le 20 août, en présence des services de la ville, sa décision de ne pas mettre en œuvre ces préconisations et son souhait de maintenir sa demande de dérogation initiale.

Dès lors, et au regard du contexte sanitaire actuel, le taux d’incidence du COVID étant passé au-delà du seuil d’alerte de Santé Publique France, il n’était pas possible au préfet d’accorder une telle dérogation.

Si la reprise économique, le soutien de l’activité touristique et la défense des entreprises restent un objectif majeur pour le représentant de l’État, la conjoncture sanitaire et l’impérieuse nécessité de garantir au public une protection adaptée ont conduit le préfet à adopter une position qui rendait possible l’organisation de cette manifestation importante, tout en protégeant les citoyens.

La société Reed a donc pris la décision d’annuler le festival, malgré l’action de la préfecture, des services de l’État et de ceux de la ville de Cannes pour aboutir à une solution partagée.