Les Réserves Biologiques Du Var

Les Réserves Biologiques Du Var

En cette période de pré-déconfinement, les habitudes automnales sont quelque peu modifiées.

Aujourd’hui, la forêt s’invite chez vous pour aborder la thématique des réserves biologiques.

La surface actuelle varoise en réserve biologique est de 3960 hectares, surface plaçant le Département du Var dans le peloton de tête en métropole. Les quatre réserves créées et gérées : Aiguines, Catchéou, Valbelle et Les Maures, font 3328 hectares. Les projets d’extension de la Sainte-Baume et de l’Estérel s’appuient sur d’anciennes réserves existantes de 632 hectares, soit 3959 hectares de réserves créées dans le Var. Les extensions concernent 1968 hectares supplémentaires, soit un total envisagé de 5928 hectares.

Si l’ONF prend en compte la préservation de l’environnement dans la gestion courante des forêts publiques, il s’avère que dans certains cas, la valeur écologique remarquable de certains sites suscite le besoin d’une protection réglementaire renforcée et d’une gestion spécifique. C’est là que peut intervenir la création de réserves biologiques, statut de protection fort associé à un objectif prééminent de conservation d’un patrimoine naturel exceptionnel.

Entre les réserves biologiques dirigées (RBD) et intégrales (RBI), il n’y a pas de hiérarchie de statuts mais des objectifs différents et complémentaires :

– Les RBD concernent des milieux ou espèces remarquables et nécessitant en général une conservation active : création ou entretien de milieux ouverts tels que landes ou pelouses, travaux de gestion hydraulique pour maintenir ou restaurer des zones humides, lutte contre des espèces exotiques envahissantes.

 – Les RBI sont des espaces témoins voués à la libre évolution des forêts. Les RBI sont à la fois des observatoires de la dynamique naturelle sur le long terme, notamment dans le contexte des changements climatiques, et des conservatoires d’une biodiversité plus rarement rencontrée dans les forêts gérées (insectes et champignons liés au bois mort, etc.).

La RBI des Maures, située en forêt domaniale des Maures, a été créée en 2008. D’une superficie de 2500 hectares, il s’agit de la plus vaste réserve biologique de France métropolitaine. En RBI des Maures, en 2020, ont été réalisés le rapport de l’étude chiroptères sur l’intérêt des peuplements feuillus pour les chauve-souris forestières, des visites de prospection des lépidoptères diurnes dans les milieux ouverts, un inventaire des coléoptères saproxyliques et un dossier de candidature à la Liste verte de l’UICN (Union internationale pour la Conservation de la nature). Seize espèces de chiroptères ont été détectées dans la réserve biologique ou à proximité entre 2018 et 2019. Deux nouvelles espèces pour le site : le Murin d’Alcathoe et la Barbastelle d’Europe, portent le nombre total de chiroptères connus sur le site à dix-neuf, avec le Murin de Bechstein qui n’a pas été de nouveau détecté. En 2020, trente-neuf espèces de lépidoptères ont été recensées sur la zone d’étude.

Le Comité consultatif des réserves biologiques du Var a permis d’évoquer le projet de gestion en réseau de mares temporaires en RBD de Catchéou et les actions en faveur de deux espèces de la trame turquoise : le Pélobate cultripède et la Cistude d’Europe. Ce projet est mené sur une initiative de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse sur une période d’octobre 2019 à décembre 2022. Parmi les actions réalisées à ce jour, on note la description du réseau de mares, les mesures des hauteurs d’eau et Ph/conductivité, la description de ripisylves, les inventaires Pélobate cultripède et Cistude d’Europe et le repérage de mares cupulaires.

En RBD d’Aiguines, un rapport sur l’inventaire initial des chiroptères a été publié. Un focus sur les forêts matures pour un inventaire des bryophytes sera réalisé en 2021.

27 réserves biologiques existent en Région Sud, ce qui représente plus de 10 000 hectares de réserves créées et plus de 8000 hectares en projet !