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Boteh, Beautés Cachemire

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
28 avril 2022

Lieu :
Musée provençal du costume et du bijou

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Boteh, Beautés Cachemire

Musée provençal du costume et du bijou de Grasse

Jusqu’au 2 octobre 2022 venez visiter cette superbe exposition !

Le Musée Provençal du Costume et du Bijou a souhaité pour son 25e anniversaire, partager un pan essentiel de ses collections en suivant le voyage extraordinaire d’un motif né en Orient et venu s’enraciner dans le cœur des Provençaux jusqu’à faire partie de son patrimoine et de son identité au XXIe siècle.

Les 7 salles du musée accueillent l’histoire des châles tissés en laine, originaires de l’Inde septentrionale puis de ceux tissés en France par les plus grandes manufactures à Nîmes, Lyon ou Paris.

Ces châles étaient reconnaissables par leurs motifs appelés « Boteh ». Également connus sous le nom de palmette, ils se retrouvent déclinés tout au long du XIXe siècle sur les costumes des Provençales. Silhouettes et châles se confrontent dans le parcours de cette exposition, démontrant l’évolution des modes française et provençale et l’utilisation de ces motifs.

Cette exposition permet de découvrir un ensemble choisi pour sa diversité d’une centaine de pièces dont plusieurs dizaines de fichus en coton imprimés, des robes, des jupes, des gilets d’homme et des châles de laine tissés ou imprimés, des étoles et des robes d’intérieurs ou de grossesse.

Le parcours de cette exposition démarre dans l’univers de Joséphine de Beauharnais, et les silhouettes peintes par Jacques-Louis David avec une mise en avant de cet accessoire indispensable aux élégantes du début du XIXe siècle, jusqu’aux XXe siècle et début du XXIe siècle, en présentent des robes et accessoires de mode qui perpétuent l’usage de ce vocabulaire décoratif si marquant dans l’histoire du textile.

Boteh, Beautés Cachemire

Musée provençal du costume et du bijou de Grasse

Jusqu’au 2 octobre 2022 venez visiter cette superbe exposition !

Le Musée Provençal du Costume et du Bijou a souhaité pour son 25e anniversaire, partager un pan essentiel de ses collections en suivant le voyage extraordinaire d’un motif né en Orient et venu s’enraciner dans le cœur des Provençaux jusqu’à faire partie de son patrimoine et de son identité au XXIe siècle.

Les 7 salles du musée accueillent l’histoire des châles tissés en laine, originaires de l’Inde septentrionale puis de ceux tissés en France par les plus grandes manufactures à Nîmes, Lyon ou Paris.

Ces châles étaient reconnaissables par leurs motifs appelés « Boteh ». Également connus sous le nom de palmette, ils se retrouvent déclinés tout au long du XIXe siècle sur les costumes des Provençales. Silhouettes et châles se confrontent dans le parcours de cette exposition, démontrant l’évolution des modes française et provençale et l’utilisation de ces motifs.

Cette exposition permet de découvrir un ensemble choisi pour sa diversité d’une centaine de pièces dont plusieurs dizaines de fichus en coton imprimés, des robes, des jupes, des gilets d’homme et des châles de laine tissés ou imprimés, des étoles et des robes d’intérieurs ou de grossesse.

Le parcours de cette exposition démarre dans l’univers de Joséphine de Beauharnais, et les silhouettes peintes par Jacques-Louis David avec une mise en avant de cet accessoire indispensable aux élégantes du début du XIXe siècle, jusqu’aux XXe siècle et début du XXIe siècle, en présentent des robes et accessoires de mode qui perpétuent l’usage de ce vocabulaire décoratif si marquant dans l’histoire du textile.

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Au XVIIIe siècle en France, le goût pour l’Orient s’exprime dans les jardins et les châteaux, le mobilier et la vaisselle, le papier et le décor peint, et s’invite aussi dans le costume et la parure. Par le biais des foires, des colporteurs et des voyages que facilite l’amélioration des voies de communication, les modes se diffusent dans toutes les provinces, dont la Provence où la vogue des étoffes colorées dites « indiennes » domine déjà largement. Les fleurs exotiques et imaginaires des impressions indiennes puis occidentales vont connaître un concurrent direct dans les dernières années du siècle avec l’apparition d’un motif appelé « cachemire ». Celui-ci est emprunté au répertoire graphique des châles indiens éponymes, alors tissés avec le duvet des chèvres des hauts plateaux d’Asie ou du Tibet.

Leur tissage unique, qualifié d’« espoliné », requiert deux à trois hommes par métier et demande, pour un châle, dix-huit à trente-six mois de travail. Le motif cachemire est une déclinaison de celui de la palmette ou boteh. Le boteh, sorte de feuille lancéolée recourbée au sommet, est un motif bien connu dans l’Iran safavide (1501-1722) et dans l’Inde moghole (1526-1857). Sa forme unique semble avoir plusieurs significations, évoquant, pour certains, une goutte, une larme de Bouddha, la frondaison d’un cyprèset, pour d’autres, la langue de feu de l’antique Zarathoustra.

La production exceptionnelle de ces châles est d’abord réservée aux sultans. Par la suite, ils sont exportés dans tout le Levant et introduits en Europe à la fin du XVIIIe siècle par l’Angleterre qui annexe cette partie tant convoitée de l’Inde, puis sous le Directoire et le Consulat après la campagne d’Égypte. Châles et étoles venus du Cachemire sont très vite adoptés par les femmes de la bonne société qui, rappelons-le, sont principalement vêtues à l’époque de robes de mousseline légère et transparente, dans le goût de l’antique.

Au XIXe siècle, l’engouement est tel que l’industrie textile française se lance, quelques années après l’Angleterre et l’Écosse, avec la célèbre ville de Paisley, dans la reproduction de ces grands châles. Les métiers à la tire et métiers Jacquard déjà utilisés pour la soierie sont adaptés à Nîmes, à Paris et à Lyon, villes qui vont se faire une spécialité de cette production. La création d’écoles de dessin favorise l’invention permanente de nouveaux motifs et le développement des grands magasins et de la presse de mode font connaître à ces étoffes un succès sans limites.

Leur coût parfois exorbitant ne fait pas reculer les femmes du XIXe siècle, ardemment désireuses de posséder un de ces châles précieux. Pour répondre à la très forte demande, les manufactures françaises reprennent les graphismes de boteh cachemire en vogue, les font évoluer, les déclinent et en imaginent des milliers de formes nouvelles. L’Alsace et l’Angleterre deviennent rapidement deux importants centres pour ces motifs orientalisants, désormais imprimés au lieu d’être tissés, procédé bien plus rentable par sa rapidité d’exécution et qui permet un renouvellement à la saison des créations. Les robes accueillent à leur tour les chaudes couleurs des palmettes ondulantes. Rapidement toutes les manufactures d’impression sur étoffes produisent à l’infini de nouveaux dessins et développent durant près d’un siècle des modèles de fichus, d’étoles, de châles, ou de tissus au mètre pour la mode ou le décor.

Pas une région de France, pas un costume traditionnel ou une tenue de mode n’échappent à la tendance. En Provence, les jupons piqués, les jupes et les robes, les caracos, les fichus ou encore les vêtements d’hiver comme les capes et les visites arborent ces motifs venus du nord de l’Inde et du Levant.

Enfin le XXe siècle relance la production des tissus imprimés, notamment en Provence dans les dernières manufactures encore en activité. Le succès des étoffes fabriquées dans le sud de la France, légères, confortables et chatoyantes, réadaptant les motifs indiens du siècle précédent, est si grand qu’il finit par faire oublier l’origine orientale de leur décor et donne même naissance au terme générique de « tissu provençal » pour désigner un coton imprimé à motifs colorés de boteh cachemire.

Musée Provençal du Costume et du Bijou

2. rue Jean Ossola

06130 Grasse

Entrée libre

Au XVIIIe siècle en France, le goût pour l’Orient s’exprime dans les jardins et les châteaux, le mobilier et la vaisselle, le papier et le décor peint, et s’invite aussi dans le costume et la parure. Par le biais des foires, des colporteurs et des voyages que facilite l’amélioration des voies de communication, les modes se diffusent dans toutes les provinces, dont la Provence où la vogue des étoffes colorées dites « indiennes » domine déjà largement. Les fleurs exotiques et imaginaires des impressions indiennes puis occidentales vont connaître un concurrent direct dans les dernières années du siècle avec l’apparition d’un motif appelé « cachemire ». Celui-ci est emprunté au répertoire graphique des châles indiens éponymes, alors tissés avec le duvet des chèvres des hauts plateaux d’Asie ou du Tibet.

Leur tissage unique, qualifié d’« espoliné », requiert deux à trois hommes par métier et demande, pour un châle, dix-huit à trente-six mois de travail. Le motif cachemire est une déclinaison de celui de la palmette ou boteh. Le boteh, sorte de feuille lancéolée recourbée au sommet, est un motif bien connu dans l’Iran safavide (1501-1722) et dans l’Inde moghole (1526-1857). Sa forme unique semble avoir plusieurs significations, évoquant, pour certains, une goutte, une larme de Bouddha, la frondaison d’un cyprèset, pour d’autres, la langue de feu de l’antique Zarathoustra.

La production exceptionnelle de ces châles est d’abord réservée aux sultans. Par la suite, ils sont exportés dans tout le Levant et introduits en Europe à la fin du XVIIIe siècle par l’Angleterre qui annexe cette partie tant convoitée de l’Inde, puis sous le Directoire et le Consulat après la campagne d’Égypte. Châles et étoles venus du Cachemire sont très vite adoptés par les femmes de la bonne société qui, rappelons-le, sont principalement vêtues à l’époque de robes de mousseline légère et transparente, dans le goût de l’antique.

Au XIXe siècle, l’engouement est tel que l’industrie textile française se lance, quelques années après l’Angleterre et l’Écosse, avec la célèbre ville de Paisley, dans la reproduction de ces grands châles. Les métiers à la tire et métiers Jacquard déjà utilisés pour la soierie sont adaptés à Nîmes, à Paris et à Lyon, villes qui vont se faire une spécialité de cette production. La création d’écoles de dessin favorise l’invention permanente de nouveaux motifs et le développement des grands magasins et de la presse de mode font connaître à ces étoffes un succès sans limites.

Leur coût parfois exorbitant ne fait pas reculer les femmes du XIXe siècle, ardemment désireuses de posséder un de ces châles précieux. Pour répondre à la très forte demande, les manufactures françaises reprennent les graphismes de boteh cachemire en vogue, les font évoluer, les déclinent et en imaginent des milliers de formes nouvelles. L’Alsace et l’Angleterre deviennent rapidement deux importants centres pour ces motifs orientalisants, désormais imprimés au lieu d’être tissés, procédé bien plus rentable par sa rapidité d’exécution et qui permet un renouvellement à la saison des créations. Les robes accueillent à leur tour les chaudes couleurs des palmettes ondulantes. Rapidement toutes les manufactures d’impression sur étoffes produisent à l’infini de nouveaux dessins et développent durant près d’un siècle des modèles de fichus, d’étoles, de châles, ou de tissus au mètre pour la mode ou le décor.

Pas une région de France, pas un costume traditionnel ou une tenue de mode n’échappent à la tendance. En Provence, les jupons piqués, les jupes et les robes, les caracos, les fichus ou encore les vêtements d’hiver comme les capes et les visites arborent ces motifs venus du nord de l’Inde et du Levant.

Enfin le XXe siècle relance la production des tissus imprimés, notamment en Provence dans les dernières manufactures encore en activité. Le succès des étoffes fabriquées dans le sud de la France, légères, confortables et chatoyantes, réadaptant les motifs indiens du siècle précédent, est si grand qu’il finit par faire oublier l’origine orientale de leur décor et donne même naissance au terme générique de « tissu provençal » pour désigner un coton imprimé à motifs colorés de boteh cachemire.

Musée Provençal du Costume et du Bijou

2. rue Jean Ossola

06130 Grasse

Entrée libre

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