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« Poisson d’avril » : histoire d’une tradition

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
1 avril 2024

Lieu :
La minute de culture générale

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« Poisson d’avril » : histoire d’une tradition

C’est probablement du changement de datation opéré sous Charles IX, qui fait commencer l’année en janvier et plus en mars, que vient l’origine des blagues du premier jour d’avril, l’hypothèse la plus souvent retenue est assez logique : du VIIe siècle jusqu’en 1564 et l’édit de Roussillon du roi Charles IX, l’année commence, en France, le 25 mars. le chancelier Michel de l’Hospital, qui prépare l’édit de Roussillon, reprend la logique utilisée par l’empereur du Saint-Empire romain germanique Charles Quint et qui sera généralisée dans le reste du monde chrétien par le pape Grégoire XV en 1622, en faisant débuter l’année au premier jour de janvier. Or, une tradition assez établie – héritée des usages à Rome, où on baptisait ces présents « étrennes », en l’honneur de la déesse Strena – amenait les Français à se faire des cadeaux pour célébrer le passage de l’année, à la période du 25 mars au 1er avril. Et c’est elle qui sera maintenue, mais « pour rire ». On commence donc à s’offrir des cadeaux, qui deviendront peu à peu de faux présents, puis des canulars et des blagues pour marquer ce « faux » nouvel an.

« Poisson d’avril » : histoire d’une tradition

C’est probablement du changement de datation opéré sous Charles IX, qui fait commencer l’année en janvier et plus en mars, que vient l’origine des blagues du premier jour d’avril, l’hypothèse la plus souvent retenue est assez logique : du VIIe siècle jusqu’en 1564 et l’édit de Roussillon du roi Charles IX, l’année commence, en France, le 25 mars. le chancelier Michel de l’Hospital, qui prépare l’édit de Roussillon, reprend la logique utilisée par l’empereur du Saint-Empire romain germanique Charles Quint et qui sera généralisée dans le reste du monde chrétien par le pape Grégoire XV en 1622, en faisant débuter l’année au premier jour de janvier. Or, une tradition assez établie – héritée des usages à Rome, où on baptisait ces présents « étrennes », en l’honneur de la déesse Strena – amenait les Français à se faire des cadeaux pour célébrer le passage de l’année, à la période du 25 mars au 1er avril. Et c’est elle qui sera maintenue, mais « pour rire ». On commence donc à s’offrir des cadeaux, qui deviendront peu à peu de faux présents, puis des canulars et des blagues pour marquer ce « faux » nouvel an.

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Au début du XXème siècle, les cartes du premier avril mettaient en scène des poissons accompagnés de messages d’affection. De nos jours, le 1er avril est synonyme de blagues et canulars : qui n’a jamais entendu la fameuse expression « Poisson d’avril ! » après s’être fait accrocher un poisson en papier dans le dos ? Au début du XXème siècle, les poissons étaient pourtant loin d’avoir cette signification humoristique. De nombreuses cartes postales illustrées et décorées fleurissaient pour le 1er avril, représentant des poissons dans de multiples situations et environnements. Ces poissons étaient ainsi symboles d’amour et d’amitié ! Sur de nombreux modèles de cartes postales anciennes, un enfant, un homme ou une femme, voire un couple, étaient mis en scène offrant un poisson. Le tout accompagné d’un message sympathique ou d’un poème imprimé sur le recto, marquant l’affection de l’expéditeur :

Au début du XXème siècle, les cartes du premier avril mettaient en scène des poissons accompagnés de messages d’affection. De nos jours, le 1er avril est synonyme de blagues et canulars : qui n’a jamais entendu la fameuse expression « Poisson d’avril ! » après s’être fait accrocher un poisson en papier dans le dos ? Au début du XXème siècle, les poissons étaient pourtant loin d’avoir cette signification humoristique. De nombreuses cartes postales illustrées et décorées fleurissaient pour le 1er avril, représentant des poissons dans de multiples situations et environnements. Ces poissons étaient ainsi symboles d’amour et d’amitié ! Sur de nombreux modèles de cartes postales anciennes, un enfant, un homme ou une femme, voire un couple, étaient mis en scène offrant un poisson. Le tout accompagné d’un message sympathique ou d’un poème imprimé sur le recto, marquant l’affection de l’expéditeur :

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Mais pourquoi le poisson ?

L’origine du « poisson d’avril » est plus disputée. Dans son Dictionnaire des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, paru en 1842, le grammairien Pierre-Marie Quitard tente de synthétiser diverses hypothèses dont entre-autres :

- Le jour de pêche : la saison de pêche commençait au début d’avril, mais les poissons étaient alors peu nombreux et difficiles à attraper. Le « poisson d’avril » insaisissable serait donc une allusion « à la coutume d’attraper des gens simples et crédules en leur offrant un appât qui leur échappe comme le poisson, en avril, échappe aux pêcheurs ».

- Une allusion à Jésus : autre hypothèse, émise, selon Pierre-Marie Quitard, par le grammairien du XVIIe siècle Fleury de Bellingen : le poisson d’avril renverrait à la passion du Christ, et à son renvoi « d’Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de Pilate à Hérode, et d’Hérode à Pilate ». Les saynètes médiévales jouaient ce renvoi d’autorité en autorité, mais auraient remplacé la figure de Jésus par celle du poisson pour ne pas l’offenser, le poisson étant, par ailleurs un symbole utilisé par les premiers chrétiens. Ou – mais M. Quitard doute de cette hypothèse – il serait une déformation du terme « passion ».

 

 

 

Me reconnaissez-vous ? Je n’oserais le croire, Si votre cœur jaloux, N’avait tant de mémoire

Mais pourquoi le poisson ?

L’origine du « poisson d’avril » est plus disputée. Dans son Dictionnaire des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, paru en 1842, le grammairien Pierre-Marie Quitard tente de synthétiser diverses hypothèses dont entre-autres :

- Le jour de pêche : la saison de pêche commençait au début d’avril, mais les poissons étaient alors peu nombreux et difficiles à attraper. Le « poisson d’avril » insaisissable serait donc une allusion « à la coutume d’attraper des gens simples et crédules en leur offrant un appât qui leur échappe comme le poisson, en avril, échappe aux pêcheurs ».

- Une allusion à Jésus : autre hypothèse, émise, selon Pierre-Marie Quitard, par le grammairien du XVIIe siècle Fleury de Bellingen : le poisson d’avril renverrait à la passion du Christ, et à son renvoi « d’Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de Pilate à Hérode, et d’Hérode à Pilate ». Les saynètes médiévales jouaient ce renvoi d’autorité en autorité, mais auraient remplacé la figure de Jésus par celle du poisson pour ne pas l’offenser, le poisson étant, par ailleurs un symbole utilisé par les premiers chrétiens. Ou – mais M. Quitard doute de cette hypothèse – il serait une déformation du terme « passion ».

 

 

 

Me reconnaissez-vous ? Je n’oserais le croire, Si votre cœur jaloux, N’avait tant de mémoire

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Tags :

Histoire

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