Albert Sabin, le silence du bienfaiteur
septembre 1, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Albert Sabin, le silence du bienfaiteur
L’homme de bien qui ne demandait rien…
La Poliomyélite a hanté l’humanité depuis des millénaires, tuant et mutilant de nombreux enfants. Pendant la première moitié du vingtième siècle, ces épidémies faisaient encore des ravages. Si la maladie est pratiquement éradiquée aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à l’américain Albert Bruce Sabin*, qui a développé un vaccin oral extrêmement efficace contre toutes les variantes de la polio. Pour parvenir à ses fins, il est parvenu à mettre en place une collaboration avec l’URSS en pleine guerre froide. Et pour qu’un maximum de personnes puissent profiter d’un vaccin bon marché, il a refusé de breveter sa formule et l’a mise gratuitement à la disposition du public. D’après l’OMS, ce sont plus de 16 millions de personnes qui auraient échappé à la paralysie grâce à la vaccination…
Il a refusé de breveter son vaccin, renonçant ainsi à toute exploitation commerciale par les laboratoires, afin que son bas prix garantisse la diffusion la plus large possible de son traitement. Il n’a pas gagné un sou de ce vaccin et a continué par la suite de vivre de son salaire de professeur.
À l’heure où un autre vaccin fait tant couler d’encres, et où les intérêts financiers autour de ces flacons du précieux élixir semblent si élevés puisse-t-il servir de modèle…
*Albert Saperstejn est né le 26 août 1906 à Białystok, ville polonaise faisant alors partie de l’Empire Russe. En 1921, il arrive à New York en compagnie de ses parents, et devient citoyen américain en 1930. C’est à cette occasion qu’il change son nom en Albert Bruce Sabin. Il commence à étudier la dentisterie, mais oblique ensuite vers la médecine, et développe un vif intérêt pour la recherche sur les maladies infectieuses. Diplômé de l’université de New York en 1931, il commence tout de suite ses recherches sur la polio, qui provoque régulièrement des épidémies aux Etats Unis et dans le monde.
En 1939 il emménage à Cincinnati, dans l’Ohio, et démontre que le virus de la polio ne se développe pas uniquement dans les tissus nerveux, mais également dans les intestins. C’est cette découverte qui servira plus tard à l’élaboration de son vaccin.
Albert Sabin souhaite que son vaccin puisse être diffusé le plus largement possible. Il décide donc de ne pas déposer de brevet, et refuse toute licence commerciale. Il fait le choix de donner les souches de virus qu’il utilise pour ses vaccins à l’OMS, afin que celle-ci les partage le plus largement possible. Sabin n’a rien gagné sur le développement du vaccin…
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