Dans deux entretiens accordés à Variety et au Figaro, Thierry Frémaux ouvre des pistes sur les réflexions actuellement menées. Première piste : celle d'une alliance avec la Mostra de Venise qui pour l'instant tient bon sur ses dates du 2 au 12 septembre tout en restant inquiète quant à une évolution plus dans le temps de la pandémie.
Alors que le report du Festival de Cannes entre fin juin et début juillet tombe à l’eau et que les sections parallèles (La Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique et l’ACID) n’auront pas lieu cette année, le délégué général du célèbre festival continue de chercher des alternatives pour "soutenir la relance économique de toute l’industrie, à l’échelle mondiale". Festival décalé à l’automne ? Alliances avec d’autres festivals dédiés au cinéma ? Une chose est sûre, l’événement mondial n’aura pas lieu à travers un écran.
"Comme nous l’avons déjà précisé, il n’y aura pas de festival virtuel. Ça n’aurait aucun sens sachant ce que représente le Festival de Cannes, réitère Thierry Frémaux dans les colonnes de Variety. Il n’y aura pas de festival plus court ou avec moins de sections non plus. Si le festival finit par avoir lieu, ce sera en pleine possession de son image et de ses ressources, cela voudra dire que la vie a gagné." Et d’ajouter : "Ce ne sera pas cet été, c’est certain. Depuis lundi matin, nous avons pris acte que le festival ne pourra pas se dérouler en juillet. Aujourd’hui, on ne peut pas nous projeter à court terme : les festivals qui ont lieu à l’automne pourraient tous être annulés, ou bien on pourrait commencer à y voir plus clair avec l’arrivée de l’été, ce qui nous permettrait d’envisager les mois à venir avec perspective."
"On peut imaginer une édition de Cannes 2020 qui nous permettrait d’accompagner et de promouvoir des films que nous avons vu et que nous verrons jusqu’à la fin de juin, poursuit-il. Il y a de superbes films qui arrivent de partout dans le monde ; nous devons et nous souhaitons les mettre en lumière afin que ces derniers puissent être mis au contact du public au moment de leur sortie, cet automne." Plusieurs pistes commencent donc à se dessiner. Reste à savoir comment évoluera la crise mondiale.
Un label Cannes2020 pour valoriser les films retenus
Autre piste qu'ouvre l'entretien au Figaro : celle d'un label "Cannes2020" remplaçant "Sélection officielle" dénomination qui implique que le Festival soit organisé "normalement". Thierry Frémaux souhaite y associer les sections parallèles (Quinzaine des Réalisateurs, Semaine de la Critique et ACID) qui, elles ont annulé carrément l'édition 2020.
"Ce label permettrait de valoriser les films qu’on a vus et de s’y retrouver dans le dédale que sera l’organisation de leur sortie à l’automne. On nous envoie de partout des films magnifiques et il est de notre devoir – et notre envie ! – de les aider à exister et à retrouver le public. Car la Sélection ne s’est jamais arrêtée, les films sont là, nous en verrons jusqu’à fin juin !", explique au Figaro Thierry Frémaux qui tient à contribuer au chantier de reconquête du cinéma et de ses salles durement touchées aujourd'hui.
Le Marché du Film en version numérique du 22 au 26 juin
Concernant une version digitale (la solution qu'a retenue le Festival d'animation d'Annecy), Thierry Frémaux en repousse l'idée une nouvelle fois. "Cannes est une fête, un rassemblement, un jugement collectif, un impact. Des projections, des hourras, des sifflets, etc. Quand un film est montré sur la Croisette, il est acclamé, il est récompensé, il est vendu, acheté, distribué. Souvenons-nous de Parasite", déclare-t-il au Figaro.
En revanche, il n'en est pas de même pour le marché du film qui, comme le MIPTV, va jouer le digital. Le marché du film va ainsi proposer du 22 au 26 juin (les dates de report du Festival qui avaient été envisagées) une version numérique de son activité de vente-achat pour les professionnels. Pour le délégué général, c'est d'ailleurs la première étape de ce redéploiement de Cannes2020. D'autres étapes devraient sortir des réflexions en cours.
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