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Une saison déjà bien amputée !

mai 6, 2020 | by Jean-Claude JUNIN

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Contraints de fermer leurs portes, le 14 mars dernier, les parcs d’attractions de Provence attendent une décision officielle pour démarrer une saison déjà bien amputée. Les propriétaires de sites gardent à l’esprit une éventuelle réouverture à la mi-juillet, mais dans quelles conditions ? En France, le marché des parcs de loisirs génère plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires et attire 40 millions de visiteurs chaque année.


Fermés depuis le 14 mars, les parcs de loisirs ne devraient pas rouvrir avant la mi-juillet. Une décision qui ampute déjà une large partie de la saison de ces sites qui, pour la plupart, ouvrent en général pour les vacances de Pâques et font l’essentiel de leur chiffre d’affaires entre juillet et août. « Nous avons déjà perdu environ 30 % de notre chiffre d’affaires annuel », souligne ainsi Mathijs Bembom, propriétaire du parc OK Corral (CA : 8 M€), situé près de Cuges-les- Pins, dans les Bouches-du-Rhône, qui fêtera ses 55 ans en 2021.

Vers des contraintes sanitaires lourdes


Créé en 1966, le parc d’attractions s’étend sur plus de 15 hectares et emploie 35 permanents, auxquels viennent s’ajouter près de 150 saisonniers durant l’été. « Actuellement, 90 % des permanents sont au chômage partiel. Nous n’avons conservé que quelques personnes dans la partie administrative et d’autres pour s’occuper de nos animaux (le parc compte une cinquantaine de chevaux et une vingtaine d’oiseaux, NDLR). Nous sommes dans l’expectative des mesures gouvernementales. Nous savons que les rassemblements publics ne vont pas être à l’honneur pendant un moment, mais un parc d’attractions est différent d’un festival. Le public n’est pas entassé dans une salle, nous sommes en plein air et il y a une multiplicité des activités… Nous sommes actuellement en train d’étudier ce qui peut être organisé. Mais tout dépend aussi des conditions. Quand les gens vont dans un parc d’attractions, c’est pour s’amuser. S’ils doivent porter des masques ou des gants, si les contraintes sont trop lourdes, la reprise sera difficile », poursuit le patron d'OK Corral.

L'incertitude des jauges


« Au Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac), dont Mathijs Bembom.est l’administrateur et qui regroupe un réseau de 500 entreprises, nous étudions toutes les possibilités. Mettre de la distance dans les files d’attente, ce n’est pas impossible à faire mais il nous faut du personnel. Nous devons savoir quand nous allons vraiment pouvoir rouvrir et avec quelle jauge… »


Démarche similaire pour Aqualand, à Saint-Cyr-sur-Mer, dans le Var, qui emploie 3 permanents et recrute chaque été 130 personnes, en majorité des étudiants, pour les 85 jours d’ouverture du parc. « Par l’intermédiaire du Snelac, nous avons fait remonter des idées pour recevoir nos visiteurs dans les meilleures conditions sanitaires. Nous proposons ainsi de limiter le nombre de places de parking pour respecter les mesures de distanciation. Pour réguler chaque jour le nombre de nos visiteurs, nous préconisons l’achat de billets datés sur le web. Nous installerons aussi des bandes de distanciation sociale au sol, que ce soit aux entrées et dans les files d’attente. Pour notre parc aquatique, le recours au masque semble compliqué, sauf s’il existe une possibilité d’avoir des masques lavables. Nous devrons aussi prévoir un nettoyage systématique des accessoires dans les attractions. Dans tous les cas, nous devrons être efficaces dans un temps imparti très court entre l’annonce du gouvernement et l’ouverture effective », explique Michel Moenner, directeur du parc Aqualand, qui accueille entre 3 000 et 5 000 personnes par jour.

Des investissements remis en cause ?


Un parc d’attractions n’est ouvert que huit mois dans l’année. Durant cette période, il doit ainsi encaisser la trésorerie qui va lui permettre de payer ses salaires et ses charges sur toute l’année. « Nous avons sollicité un prêt garanti par l’État, et nous devrions l’obtenir. Ce dispositif est essentiel pour les entreprises. En revanche, nous devrons commencer à le rembourser dans un an, en avril 2021. Dans le cadre de notre activité, c’est trop tôt. Nous avons déjà perdu 30 % de notre chiffre d'affaires annuel. Si nous rouvrons en capacité réduite, nous ne pourrons pas avoir assez de trésorerie pour passer l’hiver prochain, d’autant plus que dès la réouverture du parc nous devrons commencer à rembourser… », explique le propriétaire d’OK Corral.


Source Didier Gazanhes https://www.lejournaldesentreprises.com/

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