Mixité sociale des collèges :
l'écart se creuse entre les établissements privés et publics
Dans une note publiée en juillet 2023, le ministère de l'éducation nationale dresse un état des lieux de la mixité sociale au collège à la rentrée 2022. Si la ségrégation parmi les établissements publics tend à diminuer, les disparités entre les secteurs public et privé augmentent.
L'écart de composition sociale se creuse entre les collèges publics et privés. C'est le constat d'une note de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sur l' évolution de la mixité sociale des collèges datée de juillet 2023. La ségrégation sociale "désigne le constat selon lequel les établissements scolaires accueillent des populations très différentes selon le milieu social". Un niveau élevé de l'indicateur de ségrégation montre que les collèges s’éloignent "fortement de la composition sociale moyenne sur le territoire, et sont donc très différents les uns des autres."
Un écart plus important entre collèges publics et privés
En septembre 2022, l'étude montre que les enfants d’ouvriers ou d’inactifs (milieu défavorisé) représentent :
34,7% des élèves au collège ;
plus de 58,8% des effectifs dans un dixième des collèges les plus défavorisés ;
moins de 11,9% dans un dixième des collèges les plus favorisés.
La ségrégation parmi les collèges publics continuer de baisser au niveau national (surtout à partir de 2018). À l'inverse, les écarts de composition sociale sont "croissants" entre secteurs public et privé.
Le secteur privé scolarise de plus en plus d’élèves de milieu favorisé :
41,7% des élèves du secteur privé sous contrat sont de milieu social très favorisé (19,5% dans le public) ;
16% des élèves du secteur privé sont de milieu défavorisé contre 40% des élèves du secteur public.
Des différences entre départements
Les différences entre départements varient notamment selon le niveau de ségrégation "entre communes et quartiers, du poids du secteur privé et des inégalités économiques". Depuis 2014, la ségrégation a sensiblement diminué dans une vingtaine de départements, essentiellement dans le Nord et l’Ouest. À l'inverse, elle a augmenté dans une trentaine de départements, plutôt situé dans la moitié sud (hausse marquée des écarts entre public et privé).
Dans les départements "les plus urbains", la ségrégation est la plus forte (Paris et Hauts-de-Seine, par exemple), ce qui est dû en partie à la ségrégation résidentielle et à une importante concurrence entre établissements.
Source : vie-publique.fr – Publication du 23 août 2023
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