Les Chafarcanis, un rêve d’Orient
janvier 13, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Les Chafarcanis, un rêve d'Orient
Aux origines des tissus imprimés provençaux du 16e au 19e siècle.
Les chafarcanis, étoffes à petits motifs en deux couleurs, très souvent à dominante rouge ou bleue (garance et indigo) sont des toiles teintes importées des Indes du levant et de Perse depuis le XVIe et produites à Marseille (ville des dominotiers, imprimeurs sur papiers et cartes à jouer) à partir de 1648 grâce aux arméniens. A l’époque l'Europe ne connaissait que les motifs tissés. Ce sera l'engouement pour les teintes vives, les fleurs un peu " bizarres", le décor rempli et le fond clair. Molière fera dire au bourgeois gentilhomme : « je me suis fait faire cette indienne-ci, les gens de qualité en ont ». L’initiative fondatrice semble être l’œuvre du cartier Benoît Ganteaume, qui s’associe alors avec un graveur sur bois, Jacques Baville, pour imprimer des toiles de coton brutes du Levant. Les Arméniens ne s’est pas contenté d’assurer le succès d’un transfert de technologies. Ils ont aussi étoffé le secteur et permis la création d’ateliers de fabrication plus importants.
Les marchands arméniens arrivés à Marseille pour travailler dans le commerce de la soie ont vite compris tous les bénéfices qu’ils pouvaient retirer d’un investissement dans l’indiennage.
Cette action des techniciens et des marchands arméniens dans la densification de l’indiennage à Marseille a enfin suscité des reconversions d’activités parmi les locaux qui étaient en relation avec eux. Par ses réseaux commerciaux, Marseille deviendra un espace relais entre les Echelles du Levant et le Nord de l’Europe en matière d’indiennes…
D'autres centres de production arriveront par la suite dans toute la Provence : Avignon, Aix, Nîmes, Montpellier, Aubenas …
Votre soutien nous est plus que jamais indispensable :
2€, 5€, ou plus : soutenez GrasseMat’.Info votre journal de proximité.
RELATED POSTS
View all