Alerte tsunami à l’aéroport !
juin 21, 2022 | by Jean-Claude JUNIN
Alerte tsunami à l’aéroport !
Exercice de gestion de crise
Les « vieux Maralpins » n’ont pas oublié le dramatique tsunami du 16 octobre 1979 dit « de l’aéroport de Nice* » du à un effondrement des fonds sous-marins au large, et qui avait provoqué la mort de onze personnes. Afin d’être mieux préparé à ses catastrophes naturelles, le département des Alpes-Maritimes, qui est exposé au risque de tsunamis provoqués par des séismes majeurs survenus au large des côtes françaises, italiennes et du Maghreb, a effectué un exercice de gestion de crise ce lundi pour simuler une alerte tsunami à l’aéroport Nice Côte d’Azur. L’objectif de cet exercice était à la fois de tester les dispositifs de réponse à ce risque et le plan d’urgence de l’aéroport.
En cas de tsunami, plusieurs fronts de mer, notamment à Cannes, Golfe-Juan, Antibes et Menton, seraient concernés avec des hauteurs d’eau pouvant dépasser 2 mètres et pénétrant dans les terres sur plusieurs centaines de mètres !
Modélisation du tsunami de Nice en 1979
Simulation menée dans le cadre du projet ALDES
Pour les côtes méditerranéennes, le phénomène de tsunami se caractérise par sa rapidité et un court délai d’alerte : un tsunami généré par un séisme en mer Ligure toucherait les Alpes-Maritimes en seulement 15 à 20 minutes. Le centre d’alerte aux tsunamis (CENALT) est chargé de surveiller les forts séismes et les tsunamis et d’alerter les autorités en 15 minutes. Comme dans les autres départements exposés à un risque tsunami non négligeable, des exercices doivent donc être organisés chaque mois dans les Alpes-Maritimes pour s’assurer du bon fonctionnement des dispositifs d’alerte. Ils associent la préfecture, la zone sud, le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours, ainsi que les communes une fois par trimestre. L’objectif de cet exercice était à la fois de tester les dispositifs de réponse à ce risque et le plan d’urgence de l’aéroport.
La programmation annuelle des exercices organisés par la préfecture vise à améliorer la préparation à la gestion de crise pour des risques de différente nature. Après l’exercice de ce lundi et un autre exercice, simulant un accident sur le réseau routier qui s’est tenu en mars, les prochains exercices planifiés pour 2022 simuleront une attaque terroriste, un accident ferroviaire et un attentat de type «NRBCE».
* Le 16 octobre 1979, à 13h57, à l’embouchure du fleuve Var, une partie de la plateforme de remblaiement qui devait prolonger sur la mer les pistes de l’aéroport de Nice s’effondre. Elle entraine avec elle 15 ouvriers et du matériel (quatre camions, deux grues). Ce chantier était alors considéré comme le plus grand chantier de travaux publics d’Europe. Neuf ouvriers trouvent la mort dans l’accident. L’effondrement a été provoqué par une avalanche sous-marine. Le glissement a provoqué une vague de 2,5 à 3 mètres qui frappa le littoral entre le port de la Salis et Antibes et occasionna des dégâts importants ainsi que la mort d’une commerçante d’Antibes. Une centaine de maisons ont été envahies par les flots. Une dizaine de voitures ainsi qu’une centaine d’embarcations ont été projetées sur les quais.
L'intensité du tsunami fut telle qu'il parvint à sectionner deux câbles de communication et/ou d’alimentation à 80 et 110 kilomètres de la côte, et à plus de 2000m de profondeur. C'est dire la violence de l'évènement qui aurait pu entraîner des répercussions jusqu'en Corse.
Crédit photo : La Mouette laurentine
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