Portrait : Victor Tuby, héros et artiste Cannois aux multiples facettes
janvier 6, 2021 | by Alex PITTAVINO

C’est dans le château de Fouery, le 8 juin 1888, que Victor Tuby est né. Fils de François Tuby, avocat et conseiller municipal, rien ne semble indiquer un destin hors des sentiers pour le jeune Cannois. Après avoir commencé l’école à La Bocca, son lieu de naissance, le jeune homme rejoint l’institut Stanislas. Fils d’une famille assez aisée et ancrée dans la région depuis plusieurs décennies, Victor, après l’obtention de son baccalauréat, va commencer une licence en droit. En 1904, il s’inscrit à l’Ecole des beaux-arts de Paris. Il est évident que Victor Tuby a un talent pour l’art et plus particulièrement la sculpture. Durant 8 ans, il suit les cours de Jean-Antoine Injalbert, grand sculpteur français, mais c’est surtout Frédéric Mistral qui va l’interpeller. Signe précoce d’une curiosité sans limite, Victor aime et apprécie toutes les formes d’art. C’est après son service militaire à Aix-en-Provence que le jeune Cannois découvre le « Félibrige ». Il devient alors le disciple de Frédéric Mistral tout en continuant de pratiquer sa passion, la sculpture.
Un héros de la première guerre mondiale…
Coupé dans son élan. Alors que son talent n’attend qu’à être exploité, Victor va comme tous les garçons de son âge, devoir partir au front. Mobilisé lors du 1er conflit mondial en tant que sous-lieutenant, il se serait distingué au Bois-le-Prêtre, sur les hauteurs des côtes de Moselle. C’est avec le 112e puis le 312e régiment d’infanterie qu’il défend notre patrie. Malheureusement, il en revient blessé avec le grade de capitaine, la Croix de guerre et, plus tard, en 1934, la Légion d’honneur. Rien que ça.
…mais pas seulement…
En 1922, alors âgé de 34 ans, il organise le congrès du Félibrige, « la Santo Estello ». C’est un véritable succès. Grâce à cela, il arrive à mettre en avant la bravade de Saint-Tropez (fête patronale organisée tous les mois de mai à Saint-Tropez) et à réintroduire le costume provençal dans les processions dès 1930. Entre-temps, après avoir épousé Suzanne Clément, il s’installe au Suquet. Les murs du moulin Forville, ancien moulin à huile, sont désormais sa demeure. C’est ici que l’Académie provençale de Cannes voit le jour. La trace laissée par Victor est immense. L’homme pluridisciplinaire se démarque tant par ses sculptures présentes dans toute la région (monuments aux morts de Saint-Raphaël, Sainte-Maxime, Le Cannet, Allos, La Bocca…) que par son amour pour la poésie, la musique mais également les sciences. À l'aide de sa mythique Rosengart (marque automobile de l’époque) il sillonne les routes de la région à la recherche de réponse et inspiration. Il décède à Tulle le 31 décembre 1945. Inhumé au cimetière du Grand Jas à Cannes, on peut aujourd’hui retrouver sa célèbre Rosengart ainsi que son atelier de sculpteur et d’artiste-peintre dans son ancienne bâtisse, devenue le musée Victor-Tuby.
Crédit photo : Archives municipales de la ville de Cannes, Musée Victor-Tuby.
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