Jeannot Mancini : le souvenir des objets oubliés
mars 11, 2025 | by Jean-Claude JUNIN

Jeannot Mancini : le souvenir des objets oubliés
Par Maxime Gheron-Dufour étudiant à l’EDJ de Nice.
Né à Opio et résident de Châteauneuf-Grasse depuis plus de 60 ans, Jeannot Mancini a grandi dans les champs. La nature et la Provence ont rythmé son enfance. C’est donc, tout naturellement, qu’il est aujourd’hui passionné par ces domaines. Avec sa fidèle acolyte Marie-Claude, ils s’occupent de la Maison des objets oubliés*. Un musée dans lequel divers objets du passé provençal meublent chaque recoin.
Dans une ancienne chapelle d’environ 60 mètres carrés à Châteauneuf, Jeannot Mancini veille sur plus de 1000 objets anciens. Avec sa collaboratrice Marie-Claude Léouffre, ils entretiennent la Maison des objets oubliés, aussi appelée Musée de San Bastian. Ici, chaque objet raconte une histoire, un fragment de la vie d’autrefois.
Né à Opio, Jeannot Mancini vit à Châteauneuf depuis plus de 60 ans. Il est aujourd’hui retraité, mais son amour pour la Provence ne s’estompe pas avec le temps. Cet attachement ne se limite pas simplement au paysage. «Je parlais le provençal avant de parler français», explique-t-il. Issu du milieu agricole, il a passé son enfance dans les champs, aux côtés de son père. «Quand j’étais petit, dès que j’avais du temps libre, j’étais avec mon père dans les champs.» Jusqu’à ses 14 ans, il travaille la terre et développe une passion pour la nature, le terroir et ses traditions.
L’histoire du musée
C’est cet amour des traditions qui le pousse à ouvrir le musée des objets oubliés. Tout commence grâce à un ami de Jeannot, lui aussi émerveillé par les objets anciens. «Il me disait toujours : il faudrait qu’on fasse un musée», se souvient le retraité. Mais au début des années 2000, cet ami s’éteint. Sa femme, respectant ses volontés, lègue l’ensemble de sa collection à la mairie pour que son projet prenne vie. Le maire d’antan propose alors à Jeannot et Marie-Claude de reprendre la collection et d’ouvrir ce musée. Déjà complices au sein d’un groupe folklorique, ils acceptent, à condition qu’un local leur soit attribué.
Ainsi naît la Maison des objets oubliés. D’abord centrée sur les pièces léguées, la collection grandit rapidement. Jeannot et Marie-Claude y ajoutent leurs propres objets familiaux. La générosité locale a fait le reste : «Les gens ont été généreux, on a des objets d’Antibes, d’Opio et d’un peu partout.» Aujourd’hui, les deux acolytes ne comptent plus les objets : «Il faudrait faire un tri, mais nous en avons plus d’un millier», s’accordent-ils. Le musée déborde, un troisième étage sert de réserve afin de pouvoir stocker tous les ustensiles. «Au départ, tout était bien agencé. Nous avions trié par thème. Maintenant, avec les objets qui se rajoutent et qui s’accumulent, on est débordés.»
Malgré cela, leur passion les empêche de refuser un nouveau don lorsque l’occasion se présente.
Un passionné tout simplement
Chaque morceau d’histoire a son importance. Jeannot a tout de même ses préférences. Il affectionne particulièrement un tarare. Cette machine servait à séparer le blé de son enveloppe, un clin d’œil à son enfance dans les champs. Il apprécie aussi sa pièce la plus ancienne. C’est une statue en bois de saint Marc, datant du XVe siècle. Il l’avait récupérée dans une chapelle de Châteauneuf, avec l’aide de Marie-Claude. «Ça me tenait à cœur d’avoir cette statue dans le musée», se félicite-t-il.
Passionnés et bénévoles, Jeannot et son amie consacrent une bonne partie de leur temps à préserver ces fragments d’histoire. Ils n’ont jamais rien acheté. Chaque pièce du musée est un don, appartenant désormais à la mairie. Ils ne comptent pas leur énergie pour entretenir ces pièces du passé et ouvrir les portes du musée tous les jeudis.
Plus qu’un simple conservateur d’objets, Jeannot Mancini est une mémoire du passé provençal. Dans son musée, le temps semble presque figé. Pourtant, il vibre bien au rythme des histoires qu’il partage.
Permanence
Tous les jeudis de 15 à 18h.
Possibilité de visite sur rendez-vous pour les groupes en contactant :
Jeannot 06 10 53 03 15
ou Marie-Claude 06 19 73 36 19
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