30 décembre 1896, exécution de José Rizal.
Il joua un rôle important dans la lutte pour l'émancipation du peuple philippin pendant la colonisation espagnole
José Rizal, né le 19 juin 1861 à Calamba dans la province de Laguna (Philippines) et mort fusillé le 30 décembre 1896 à Manille, est un poète, romancier, et artiste philippin (également médecin, chirurgien ophtalmologue, et linguiste). Il joua un rôle important dans la lutte pour l'émancipation du peuple philippin pendant la colonisation espagnole, ce qui lui valut d'être exécuté à 35 ans.
Il est aujourd'hui commémoré aux Philippines comme héros national.
Issu d'une riche famille philippine sino-tagale, José Rizal fit ses études de médecine à Manille. Il fréquenta également les meilleures universités européennes. Lors de ses nombreux voyages, il acquiert une formation de chirurgien ophtalmologiste, obtient des diplômes en philosophie et apprend plusieurs langues. Il est hyperpolyglotte et ne maîtrise pas moins de 23 langues, dont l'allemand, l'hébreu, l'arabe le sanskrit. Il a traduit Schiller en tagalog et, lors de son séjour en Allemagne, il a illustré les célèbres histoires de Max und Moritz, de Wilhelm Busch.
Dirigeant du Mouvement de propagande des étudiants philippins d'Espagne, il signe des articles pour le journal La Solidaridad de Barcelone en collaboration avec Marcelo H. del Pilar et Graciano Lopez Jaena, et propose des réformes démocratiques pour les Philippines. Il suggère notamment qu'elles soient considérées comme une province à part entière de l'Espagne et qu'elles soient représentées aux Cortes, le parlement espagnol. Il écrit plusieurs livres en espagnol, qui critiquent sévèrement le pouvoir religieux dans son pays. Il porte la langue espagnole au sommet de sa richesse, tout en l'augmentant du vocabulaire originaire des îles. Ses livres, interdits à leur parution, circulèrent d'abord clandestinement.
Rizal milite et participe à des sociétés secrètes et revient aux Philippines. Il y fonde la 3 juillet 1892 la Ligue philippine, une organisation visant à promouvoir sur l'archipel ses idées progressistes et réformistes. Les autorités espagnoles arrêtent Rizal le 6 juillet 1892 et l'exilent dans l'île de Mindanao au sud du pays, à Dapitan. Pendant ses années d'exil, il fonde une école, enseigne les langues et les techniques agricoles. Il achète des terrains et cultive une immense plantation mettant en œuvre des techniques modernes. Il poursuit son activité de médecin et pratique de nombreuses opérations chirurgicales dans sa spécialité, l'ophtalmologie. En 1896, alors que la guerre civile se déclenche, Rizal se désolidarise des révolutionnaires dont il stigmatise l'insuffisance intellectuelle et les méthodes. Toujours surveillé par les autorités espagnoles, l'écrivain sent le danger se rapprocher à la suite des implications de son nom dans les projets du Katipunan. Il cherche dès lors à quitter le pays et s'engage pour servir en tant que médecin volontaire, à Cuba où sévit une épidémie de fièvre jaune. Il bénéficie du soutien des loges maçonniques et du gouverneur général des Philippines, Blanco, qui favorise son départ.