Les Chafarcanis, un rêve d'Orient
Aux origines des tissus imprimés provençaux du 16e au 19e siècle.
Les chafarcanis, étoffes à petits motifs en deux couleurs, très souvent à dominante rouge ou bleue (garance et indigo) sont des toiles teintes importées des Indes du levant et de Perse depuis le XVIe et produites à Marseille (ville des dominotiers, imprimeurs sur papiers et cartes à jouer) à partir de 1648 grâce aux arméniens. A l’époque l'Europe ne connaissait que les motifs tissés. Ce sera l'engouement pour les teintes vives, les fleurs un peu " bizarres", le décor rempli et le fond clair. Molière fera dire au bourgeois gentilhomme : « je me suis fait faire cette indienne-ci, les gens de qualité en ont ». L’initiative fondatrice semble être l’œuvre du cartier Benoît Ganteaume, qui s’associe alors avec un graveur sur bois, Jacques Baville, pour imprimer des toiles de coton brutes du Levant. Les Arméniens ne s’est pas contenté d’assurer le succès d’un transfert de technologies. Ils ont aussi étoffé le secteur et permis la création d’ateliers de fabrication plus importants.
Les marchands arméniens arrivés à Marseille pour travailler dans le commerce de la soie ont vite compris tous les bénéfices qu’ils pouvaient retirer d’un investissement dans l’indiennage.