Logo Grasse Mat'

6 septembre 2024

Logo Grasse Mat'

L'information positive du pays de Grasse historique

← Accueil

4 juin 1629, naufrage du Batavia

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
4 juin 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

Photo principale de l'article
Article picture

Le Batavia est un Retourschip (ou Indiaman) néerlandais qui fut affrété par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en direction des Indes néerlandaises et qui fit naufrage à proximité de l'Australie le 4 juin 1629. Les survivants de la catastrophe débarquèrent sur l'archipel des Abrolhos de Houtman, et furent victimes d'un des plus horribles massacres connus du XVIIe siècle. Toutes causes de mort réunies, seul un tiers des passagers et hommes d'équipage survécut à ce drame.

Créée en 1602, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales est à cette époque, la plus puissante des compagnies européennes exploitant les richesses de l'Asie. Elle entretient une importante flotte et dispose de véritables pouvoirs régaliens dans les comptoirs qu'elle occupe militairement. Batavia (actuelle Jakarta, en Indonésie) en est le point névralgique pour le commerce des épices. Chaque année, la compagnie y envoie trois flottes : fin octobre, début décembre et fin avril.

Le Batavia est un trois-mâts construit en 1628, armé de 30 canons, une coque longue de 56 mètres et une capacité de 1 200 tonnes.

Le Batavia est un Retourschip (ou Indiaman) néerlandais qui fut affrété par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en direction des Indes néerlandaises et qui fit naufrage à proximité de l'Australie le 4 juin 1629. Les survivants de la catastrophe débarquèrent sur l'archipel des Abrolhos de Houtman, et furent victimes d'un des plus horribles massacres connus du XVIIe siècle. Toutes causes de mort réunies, seul un tiers des passagers et hommes d'équipage survécut à ce drame.

Créée en 1602, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales est à cette époque, la plus puissante des compagnies européennes exploitant les richesses de l'Asie. Elle entretient une importante flotte et dispose de véritables pouvoirs régaliens dans les comptoirs qu'elle occupe militairement. Batavia (actuelle Jakarta, en Indonésie) en est le point névralgique pour le commerce des épices. Chaque année, la compagnie y envoie trois flottes : fin octobre, début décembre et fin avril.

Le Batavia est un trois-mâts construit en 1628, armé de 30 canons, une coque longue de 56 mètres et une capacité de 1 200 tonnes.

Article picture
Article picture

Le 28 octobre 1628, le Batavia quitte l'île de Texel aux Pays-Bas pour son voyage inaugural en direction des Indes néerlandaises avec une cargaison de pièces d'or et d'argent estimée à 250 000 florins, destinée au commerce des épices. Il est placé sous l'autorité de responsables commerciaux, le subrécargue (superintendant de la Compagnie) François Pelsaert, assisté d'un intendant adjoint Jeronimus Cornelisz, un ancien apothicaire ayant fait faillite. Le capitaine Ariaen Jacobsz en assume la navigation.

Le navire a embarqué quelque 320 personnes, dont les deux-tiers de marins et soldats. Le reste est composé des officiers et commis de la Compagnie, ainsi que de passagers souhaitant s'installer dans les colonies, dont une vingtaine de femmes.

Dans la nuit du 3 au 4 juin, le Batavia s'échoue sur une barrière de récifs sous un fort vent arrière. Un sondage indique qu'il y a 4 mètres de fond à la proue et 6 mètres au maximum à la poupe alors que le tirant d'eau moyen du navire est de 5,5 mètres.

Le lendemain 5 juin, Pelsaert et Jacobsz décident le transfert des 180 passagers sauvés sur un autre îlot, celui-ci situé à 2 kilomètres du navire. C'est une zone plate de 350 mètres de long pour une largeur moyenne de 50 mètres. Ils sont rejoints par une cinquantaine de passagers grâce à une nouvelle navette entre l'épave et l'île avant que le gros temps n'interrompe le va-et-vient. Pelsaert, Jacobsz et une quarantaine de marins se réfugient sur le premier îlot alors que 70 hommes sous la direction de Cornelisz restent à bord.

Le 28 octobre 1628, le Batavia quitte l'île de Texel aux Pays-Bas pour son voyage inaugural en direction des Indes néerlandaises avec une cargaison de pièces d'or et d'argent estimée à 250 000 florins, destinée au commerce des épices. Il est placé sous l'autorité de responsables commerciaux, le subrécargue (superintendant de la Compagnie) François Pelsaert, assisté d'un intendant adjoint Jeronimus Cornelisz, un ancien apothicaire ayant fait faillite. Le capitaine Ariaen Jacobsz en assume la navigation.

Le navire a embarqué quelque 320 personnes, dont les deux-tiers de marins et soldats. Le reste est composé des officiers et commis de la Compagnie, ainsi que de passagers souhaitant s'installer dans les colonies, dont une vingtaine de femmes.

Dans la nuit du 3 au 4 juin, le Batavia s'échoue sur une barrière de récifs sous un fort vent arrière. Un sondage indique qu'il y a 4 mètres de fond à la proue et 6 mètres au maximum à la poupe alors que le tirant d'eau moyen du navire est de 5,5 mètres.

Le lendemain 5 juin, Pelsaert et Jacobsz décident le transfert des 180 passagers sauvés sur un autre îlot, celui-ci situé à 2 kilomètres du navire. C'est une zone plate de 350 mètres de long pour une largeur moyenne de 50 mètres. Ils sont rejoints par une cinquantaine de passagers grâce à une nouvelle navette entre l'épave et l'île avant que le gros temps n'interrompe le va-et-vient. Pelsaert, Jacobsz et une quarantaine de marins se réfugient sur le premier îlot alors que 70 hommes sous la direction de Cornelisz restent à bord.

Article picture
Article picture

La rupture de la carène n'a pas permis de récupérer toutes les réserves d'eau et de nourriture. Le 6 et 7 juin, Pelsaert et Jacobsz parcourent tout l'archipel et les deux plus grandes îles situées à une dizaine de kilomètres au nord-ouest sans trouver de source d'eau potable. Devant l'absence de ressources, ils décident de se diriger le lendemain 8 juin vers la côte australienne distante d'environ 80 kilomètres : 48 personnes dont deux femmes et un nourrisson prennent place dans la chaloupe et la yole est prise en remorque. Les principaux officiers navigateurs sont du voyage, ceci afin de mettre toutes les chances de leur côté.

Le 12 juin l'épave du Batavia se disloque et une vingtaine de personnes sur les 70 prisonniers du bateau parviennent à rejoindre l'île à la nage ou sur des radeaux de fortune. Cornelisz est de ceux-ci. Il y a désormais 208 rescapés réfugiés sur l'îlot baptisé « Cimetière du Batavia » (aujourd'hui Beacon Island). Ils y installent des campements de fortune et commencent à se consacrer à la construction d'embarcations avec le bois récupéré de l'épave.  

La rupture de la carène n'a pas permis de récupérer toutes les réserves d'eau et de nourriture. Le 6 et 7 juin, Pelsaert et Jacobsz parcourent tout l'archipel et les deux plus grandes îles situées à une dizaine de kilomètres au nord-ouest sans trouver de source d'eau potable. Devant l'absence de ressources, ils décident de se diriger le lendemain 8 juin vers la côte australienne distante d'environ 80 kilomètres : 48 personnes dont deux femmes et un nourrisson prennent place dans la chaloupe et la yole est prise en remorque. Les principaux officiers navigateurs sont du voyage, ceci afin de mettre toutes les chances de leur côté.

Le 12 juin l'épave du Batavia se disloque et une vingtaine de personnes sur les 70 prisonniers du bateau parviennent à rejoindre l'île à la nage ou sur des radeaux de fortune. Cornelisz est de ceux-ci. Il y a désormais 208 rescapés réfugiés sur l'îlot baptisé « Cimetière du Batavia » (aujourd'hui Beacon Island). Ils y installent des campements de fortune et commencent à se consacrer à la construction d'embarcations avec le bois récupéré de l'épave.  

Article picture
Article picture

Selon le règlement de la compagnie, un conseil est instauré sous la direction de Cornelisz qui exerce une certaine fascination sur les naufragés. Craignant un épuisement rapide des ressources, celui-ci envisage froidement de réduire la population de l'île, d'autant plus qu'il redoute de connaître des difficultés si son projet de mutinerie était dévoilé. Il s'arrange afin d'écarter du Conseil les personnes estimées fidèles à la compagnie pour les remplacer par quelques dizaines d'hommes impliqués dans le complot.

Dès le début de juillet, Cornelisz fait exécuter les personnes qu'il juge peu sûres. D'abord sous des prétextes quelconques et avec la bénédiction du Conseil, puis traîtreusement en faisant noyer par ses acolytes des personnes qu'il a convaincues d'embarquer pour l'île Haute.

Selon les archives de la compagnie, les victimes de Cornelisz furent au nombre de 115 (96 hommes et adolescents, 12 femmes et 7 enfants). En rajoutant les morts accidentelles (noyades), par maladie et les exécutions des coupables, seul un tiers des passagers et hommes d'équipage survécut à ce drame.

Selon le règlement de la compagnie, un conseil est instauré sous la direction de Cornelisz qui exerce une certaine fascination sur les naufragés. Craignant un épuisement rapide des ressources, celui-ci envisage froidement de réduire la population de l'île, d'autant plus qu'il redoute de connaître des difficultés si son projet de mutinerie était dévoilé. Il s'arrange afin d'écarter du Conseil les personnes estimées fidèles à la compagnie pour les remplacer par quelques dizaines d'hommes impliqués dans le complot.

Dès le début de juillet, Cornelisz fait exécuter les personnes qu'il juge peu sûres. D'abord sous des prétextes quelconques et avec la bénédiction du Conseil, puis traîtreusement en faisant noyer par ses acolytes des personnes qu'il a convaincues d'embarquer pour l'île Haute.

Selon les archives de la compagnie, les victimes de Cornelisz furent au nombre de 115 (96 hommes et adolescents, 12 femmes et 7 enfants). En rajoutant les morts accidentelles (noyades), par maladie et les exécutions des coupables, seul un tiers des passagers et hommes d'équipage survécut à ce drame.

Article picture
Article picture

Votre soutien nous est plus que jamais indispensable :

2€, 5€, ou plus :  soutenez GrasseMat’.Info votre journal de proximité.

Votre soutien nous est plus que jamais indispensable :

2€, 5€, ou plus :  soutenez GrasseMat’.Info votre journal de proximité.

Article picture

Tags :

Célébration

Navire

Histoire

← Article précédent Article suivant →

SUR LE MÊME THÈME...

ou

  Voir un article aléatoire "Un jour dans l'Histoire"

RECHERCHER UN ARTICLE "Un jour dans l'Histoire"

Chargement...

Aucun autre article n'a été trouvé.

Aucun article n'a été trouvé.

Ce site web est hébergé par Grape Hosting