Place extrêmement stratégique due à sa position mais aussi à ses nombreuses sources d’eau, Spéracèdes a toujours été un emplacement important de la région. Aujourd’hui et même à l’époque, tout le monde est déjà passé par Spéracèdes. Lorsqu’on remonte avant notre ère, les premières traces d’habitation sont observées il y a plus de 2500 ans. Le découpage communal est alors régi par de nombreuses « enceintes » faites de gros blocs de pierre superposées. Une pratique répandue à l’époque. Également très présent dans cette région il y a 2 millénaires, les Romains auraient habité les lieux. De nombreuses fouilles initiées dans les années 1900 attestent de leur présence. Notamment dans la petite grotte « Ardisson » ou on a recueilli de nombreux débris de poterie et pièce datant du début de notre ère. L'exposition des coteaux de Spéracèdes convenait parfaitement à l'implantation d'habitations romaines. Il n'est donc pas surprenant de trouver leurs traces ici.
Spéracèdes et les "Cabriencs"
Fortement liés dans le passé, que ce soit géographiquement ou institutionnellement, Spéracèdes et Cabris partagent un destin commun. Comme bon nombre de communes voisines, à l’époque, le seigneur de Cabris était le maître des lieux. Arrivés vers le XI siècle, les seigneurs prennent possession des lieux afin de surplomber les plaines et collines alentours. Indispensables pour prévenir les attaques adverses. Seul problème, l’arrivée d’eau. Par chance, au hameau de Spéracèdes se trouvent trois points d’eaux importants. Soumis aux exigences de la seigneurie, les habitants du hameau sont obligés de subvenir aux besoins de Cabris. C’est à la même époque qu’une première trace du nom de Spéracèdes apparaît : « La Perasceda ». Tiré du latin du début du Moyen-Age, cela signifie littéralement "s'approcher à travers". "La Perasceda" est donc un lieu par où l'on doit passer. Nom particulièrement bien choisi puisque Spéracèdes a toujours constitué un nœud routier, même à l’époque.
S’émanciper à tout prix !
Seulement, les habitants de « La Perasceda » s’opposent sur la main mise exercée par la seigneurie de Cabris sur leurs terres. Dès le XIe siècle jusqu’à la révolution, et même après, les Spéracèdois veulent une séparation. La première trace écrite parle « d’une demande inattendue » qui intervient en 1866, lors de la séparation de Peymeinade et Cabris. Cela donne des idées et de la force à la commune. Mais avant d'obtenir à leur tour, la séparation, les Spéracèdois firent pendant vingt ans la grève du vote aux élections municipales de Cabris. Et quand, enfin, après des siècles d'existence en tant que hameau, ils obtinrent la création de la commune, la fête ne fut que plus belle. À cette époque, on estime que 341 personnes vivent à Spéracèdes. En 2018, selon l’INSEE, les spéracèdois sont plus de 1 200. En 100 ans, la population a été multipliée par quatre.
Crédit photo : office de tourisme du pays grassois
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