Cabris le village des grands écrivains.

A la découverte de Cabris

Un de ces merveilleux villages perchés dont la Côte d'Azur a le secret.

Cabris, son nom vient du latin capra, "chèvre"…

L'histoire de Cabris commence au V^e siècle après J.C. A cette époque, les moines de Lérins viennent s'y installer et y construisent des exploitations agricoles. Au XIV^e siècle, les premières grandes épidémies touchent la région et tuent une grande partie de la population. Les moines vendent alors leurs terres au seigneur des lieux, ce qui cause l'exode des habitants de Cabris. Le village est déclaré inhabité en 1400. Du beau château médiéval qui surmontait le village, il ne reste que quelques ruines et les vestiges du mur d'enceinte, mais de l'esplanade du château, vous serez plus que récompensé par l'extraordinaire vue sur la Méditerranée, depuis le golfe de La Napoule, les îles de Lérins, les contreforts du Tanneron et le lac de Saint-Cassien !

Pendant la seconde moitié du XV^e siècle, les seigneurs, désireux de repeupler la région, attirent des familles de Vintimille avec des " Actes d'habitation". Cabris reprit vie.

Au XVIII^e siècle, un vicaire est nommé au Hameau de Peymeinade, on y construit alors une église et un presbytère. A la fin du siècle, les habitants de Peymeinade demandèrent leur indépendance au maire de Cabris, ce n'est qu'en 1868 que cette volonté leur fut accordée. Plusieurs fois ravagé par les guerres, de l'époque de la Reine Jeanne au 15ème siècle puis sous la Révolution, le village garde cependant un charme intact.

Dans les années 1920, le village comptait quelques hectares de vignes, et de grandes variétés d’arbres fruitiers, (figuiers, cerisiers, amandiers, pêchers, pommiers, poiriers et abricotiers). Enfin, s’y ajoute la culture des plantes à parfum destinées à la parfumerie grassoise : lauriers-cerises, genêts, violettes, jonquilles, et de petites fleurs jaunes appelées communément fleurs de Saint-Jean, et un peu de jasmin à partir de 1941. Quant à la commune, elle mettait en adjudication ses fleurs de lavande aspic des terrains communaux destinées aussi à la parfumerie afin disait-elle : « de ne pas priver la commune de cette ressource. »

Cabris le village des grands écrivains.

Alors qu'Antoine de Saint-Exupéry venait y passer ses vacances étant enfant, Albert Camus vint y passer plusieurs séjours dans les années 50 et André Gide s'y installa suite à son voyage en Egypte, en 1940. C'est sans doute pour cette raison que Cabris accueille également la fondation Vienot qui se consacre au travail des écrivains.

La Messuguière, fondation Vienot

Construite en 1938 par Aline Mayrisch, épouse d’un industriel luxembourgeois, elle se voua à de nombreuses œuvres sociales et philanthropiques et se consacra aussi beaucoup à la littérature, c’est ainsi que « la Messuguière » se trouva dotée d’une immense bibliothèque.

André Gide, au début de la Seconde Guerre mondiale, fut le premier à s’y installer, Il produisit durant ses séjours à Cabris de nombreux articles profitant de la riche bibliothèque de madame Mayrisch et composa une partie de son «Journal». Parmi les nombreux écrivains qui firent un séjour à «la Messuguière» citons : Paul Valéry, Paul Claudel, André Malraux, Gaston Gallimard, Roger Martin du Gard, Henri Michaux, poète et peintre français d’origine belge, Bernard Franck, Jean Schlumberger, Henri de Montherlant, Jean-Paul Sartre, Albert Camus…

Une grande partie d’entre eux ont profité du calme du site comme d’un lieu privilégié de créativité pour reprendre leur plume et écrire quelques passages de leurs œuvres.

Après la guerre, Andrée Mayrisch Viénot, en hommage à sa mère, fit de « la Messuguière », une maison de repos pour travailleurs intellectuels, et continua à accueillir de nombreux écrivains, savants et enseignants. « La Messuguière » reçut encore pendant vingt ans de nombreux hôtes d’une nouvelle génération.

Plus récemment, bien d’autres personnalités ont été attirées à Cabris, Jules Moch, qui fut ministre de l’intérieur, le professeur Robert Debré, les philosophes Herbert Marcuse et Georges Friedmann, mais aussi le comédien Jean Marais avant de se retirer à Vallauris. Alors qu'Antoine de Saint-Exupéry venait y passer ses vacances étant enfant…

Le canal Belletrud* :

Les travaux du canal débutèrent en mars 1929, et représente 40 kilomètres de conduite traversant montagnes et vallons. Le 19 juillet 1931 eut lieu l’inauguration officielle du canal, sous la présidence du député Ossola, et en présence de très nombreuses personnalités, qui par leurs discours saluèrent la persévérance du docteur Belletrud, et la grandeur de cette réalisation qui fournit l'eau courante au village de Cabris.

*Il porte le nom du Docteur Belletrud, maire de Cabris et premier président du Syndicat des cinq communes, qui avait porté avec acharnement le projet du canal, pendant plusieurs années.