Dans l’abime du temps de H.P Lovecraft
mai 24, 2021 | by Baptiste BEAUSSART
Dans l’abime du temps de H.P Lovecraft
Dans l’abime du temps ou dans son titre original The shadow out of time est une nouvelle horrifique écrite par un des grands maitres de l’horreur américain Howard Phillip Lovecraft. L’œuvre est d’abord parue en 1936 dans le magazine américain Astounding stories. L’œuvre a été adapté en manga par le mangaka Gou Tanabe en 2018.
Nathaniel Wingate Peaslee est professeur d’économie politique à l’université américaine Miskatonic (une université fictive récurrente dans les œuvres de Lovecraft), il s’évanouit en plein cours et reprend connaissance dans le salon de la maison familiale. Pressé de retourner enseigner à l’université, son médecin lui apprends que 5 ans se sont écoulés depuis qu’il s’est évanoui. 5 années où il n’était plus le même homme, parlant des langues qu’il n’a pourtant jamais apprises et même des langues inconnues. Il a aussi rempli des dizaines et des dizaines de cahiers avec des notes énigmatiques et lu des centaines de livres. Dans ses notes quelque chose revient souvent, la mention de « La grande race de Yith ». Bien qu’il soit sorti de son état de transe, le professeur parvient à trouver du sens dans les notes de l’homme qu’il a été sans le savoir. Mis à part son plus vieux fils, les proches de Nathaniel l’ont abandonné. Tout ce qu’il lui reste ce sont ses notes, ses connaissances et ces étranges cauchemars où d’immondes silhouettes se déplacent dans les ruines d’une cité engloutie par la banquise.
Dans cette œuvre, Howard Phillip Lovecraft est au sommet de son art. Dans ses visions cauchemardesques et traumatiques Nathaniel apercevra des créatures à l’apparence si improbable qu’il sera à la limite de perdre la raison en tentant de les décrire. L’errance de personnages dans une structure à la taille si démesurée et à la conception tellement ingénieuse et en avance sur son temps qu’elle ne peut être humaine. Et si jamais c’était le cas, cela rendrait surement le lieu encore plus mystérieux et terrifiant qu’il ne l’est déjà. Mais ce qui est le plus effrayant dans ce récit et ceux qui ont déjà lu des œuvres de l’auteur tel que La peur qui rôde, La maison maudite ou bien le culte L’appel de Cthulu. C’est la peur de la folie, la peur de poursuivre quelque chose qui n’existe probablement pas si ce n’est dans notre imagination. Les personnages sont tiraillés par un dilemme : Vouer sa vie à une quête probablement sans fin pour avoir enfin des réponses à des questions qui empêchent de dormir, ou abandonner pour vivre normalement mais avec la désagréable certitude de ne pas avoir de ne jamais avoir de réponses.
Lovecraft cet homme mystérieux hélas décédé dans l’anonymat était un passionné. Passionné par la connaissance, comme ses personnages, dans un bureau ou dans une bibliothèque. Il passait des heures à étudier les disciplines scientifiques et universitaires. Et vous aussi un jour alors que vous serez assis à votre bureau pour étudier, vous arriverez au même constat que le professeur Peaslee ou que l’auteur de l’état de Nouvelle-Angleterre : Il est parfois important pour un homme qu’il sache que certaines choses ne sont pas faites pour être découvertes.
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