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27 décembre 1974, un bruit sourd retentit…

décembre 27, 2024 | by Jean-Claude JUNIN

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27 décembre 1974, un bruit sourd retentit…

Il est 6h19 ce vendredi 27 décembre 1974 quand un bruit sourd retentit au fond d’une galerie de la fosse 3 dite Saint-Amé du Siège 19 des mines de Lens à Liévin. 90 mineurs viennent de prendre leur poste, après quelques jours de trêve de Noël. 42 d’entre eux ne reverrons jamais le jour.

     Les mineurs employés sur les tailles voisines sont mobilisés pour les secours mais leur aide demeure limitée. Ils sont assaillis par les épouses et les proches des mineurs absents : on donne un nom, on demande des détails, on espère encore que le père, le mari, le fils en a réchappé…
La catastrophe minière la plus meurtrière de l’après-guerre

     Même s’il est loin des 1099 victimes de la catastrophe de Courrières en mars 1906, le bilan de celle de Liévin est lourd. Avec ses 42 morts, c’est le plus meurtrier des coups de grisou de l’après-guerre.
Et ce n’est pas la première fois que le grisou frappe Liévin. À la fosse 3 il y avait eu 9 morts en 1945, puis 10 dans un coup de grisou en 1957, et encore 21 à la fosse 7 en 1965.

27 décembre 1974, un bruit sourd retentit...
L’appel à la grève de la CGT en hommage aux victimes de Liévin
      Le lendemain du drame, la CGT lance un appel à la grève, par la voix d’Achille Blondeau, le secrétaire général de la fédération du sous-sol. Ce mouvement social de 24 heures, en hommage aux victimes sera suivi dans toutes les Houillères de France. Les grévistes réclament un renforcement des conditions d’hygiène et de sécurité. La CGT et FO se porteront partie civile au procès qui se déroulera sept ans après le drame, en 1981.
Dès le 31 décembre, lors de la cérémonie officielle des funérailles des victimes, le Premier ministre Jacques Chirac promet aux mineurs que « toute la lumière sera faite sur cette catastrophe, toutes les conséquences en seront tirées ».

27 décembre 1974, un bruit sourd retentit...

Les houillères condamnées pour la première fois
     Le 23 janvier 1981, le Tribunal de Béthune rend son jugement, 7 ans après la catastrophe qui a coûté la vie aux 42 mineurs de la fosse 3-3 bis de Liévin. Il prononce la « faute inexcusable de l’employeur ». La Société des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais est déclarée civilement responsable du drame.
C’est une première. Mais la société fera appel, et le jugement définitif qui surviendra en 1984 n’établira finalement pas « la faute inexcusable des Houillères », au grand dam des familles de victimes.
Le seul à payer restera l’ingénieur responsable de la fosse de Liévin est lui condamné à 10 000 francs d’amende pour « négligence en hommes et en matériel pour détecter la présence de grisou dans ce puits. »

     « Pour la première fois en France, une catastrophe minière n’est pas due à la fatalité », commente en tout cas le journaliste en préambule de ce reportage, diffusé le jour du premier jugement en janvier 1981.

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