18 mai 1302, les matines de Bruges. May 18, 1302, Matins of Bruges.
mai 18, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Les « matines de Bruges » est un terme désignant le massacre survenu dans la nuit du 18 mai 1302 dans leur chambre à coucher d'un millier de partisans du roi de France, dont la garnison française logée chez l'habitant, et de bourgeois par les membres des milices communales flamandes. La dénomination « matines » a été donnée par analogie avec les Vêpres siciliennes. Cette révolte mena à une autre bataille célèbre, la bataille des Éperons d'or, qui opposera les milices flamandes aux troupes françaises le 11 juillet de la même année.
Le roi de France Philippe le Bel qui vient de conquérir la Flandre en s'emparant de son comte Gui de Dampierre vient à Bruges en 1301 faire sa Joyeuse Entrée. Après son départ, comble de provocation, le peuple de Bruges apprend qu'il devra en payer les frais. Pierre de Coninck proteste de cette décision, mais le bailli royal le jette en prison avec vingt-cinq autres personnalités brugeoises. L'émeute populaire qui s'ensuit l'en délivre au mois de juillet 1301.
The "Matins of Bruges" is a term for the massacre that occurred on the night of May 18, 1302 in their bedroom of a thousand supporters of the King of France, including the French garrison lodged in private homes, and of bourgeois by members of the Flemish communal militias. The denomination "matines" was given by analogy with the Sicilian Vespers. This revolt led to another famous battle, the Battle of the Golden Spurs, which opposed the Flemish militias to the French troops on July 11 of the same year. The King of France Philippe le Bel who had just conquered Flanders by seizing his count Gui de Dampierre came to Bruges in 1301 to make his Joyful Entry. After his departure, the height of provocation, the people of Bruges learn that they will have to pay the costs. Pierre de Coninck protested this decision, but the royal bailiff threw him in prison with twenty-five other personalities from Bruges. The ensuing popular riot freed him in July 1301.
Le gouverneur français Jacques de Saint-Pol investit alors la ville et bannit Pieter de Coninck, figure symbolique de la résistance flamande. Le tisserand reçoit alors l'appui des fils encore libres du comte Jean de Namur, Gui, et leur neveu Guillaume de Juliers. Cet appui, le changement de camp des bourgeois de Bruges, privés de leur liberté traditionnelle par l'entrée dans le domaine royal et les nouveaux impôts levés par Jacques de Châtillon permettent facilement à Pieter de Coninck de rentrer à Bruges en décembre. Son seul prestige lui permet de faire arrêter le travail des ouvriers chargés du démantèlement des murailles de la ville ordonné par Philippe le Bel.
Début mai 1302, pendant que Jan Breydel (doyen des bouchers de Bruges) s'empare du château de Male avec sept cents Brugeois, il négocie avec le magistrat de la ville l'évacuation des habitants de Bruges et la sauvegarde des bâtiments et maisons. Il allume le feu à des tas de paille pour faire croire aux Français qu'ils ont vaincu la ville et qu'elle est à feu et à sang. Pendant ce même temps il réunit les comtes flamands encore libres pour préparer une bataille qui deviendra célèbre sous le nom de bataille des Éperons d'or. Il échoue à rallier à sa cause Gand où l'oligarchie marchande a repris le pouvoir. Jacques de Châtillon marche à nouveau sur Bruges : les Brugeois doivent se soumettre ou partir. Pieter, Jan Breydel et plusieurs milliers de Brugeois quittent la ville, laissant entrer le gouverneur français (17 mai 1302). Jacques de Châtillon pénètre dans la ville avec ses soldats, contrairement à l'accord qu'il vient de prendre. Inquiets de leur sort, les Brugeois restés en ville rappellent les exilés. Leur apparition au petit matin du 18 mai devant les murs de la ville (Pieter apparaît lui-même à la porte Sainte-Croix en ralliant ses compatriotes au cri de « Vlaenderen den Leeuw ! » – « Flandre le Lion ! ») déclenche le massacre des Français et des léliaerts (partisans des Français). Jacques de Saint Pol échappe d'extrême justesse au carnage.
The French governor Jacques de Saint-Pol then invests the city and banishes Pieter de Coninck, symbolic figure of the Flemish resistance. The weaver then receives the support of the still free sons of Count Jean de Namur, Gui, and their nephew Guillaume de Juliers. This support, the change of camp of the bourgeois of Bruges, deprived of their traditional freedom by entering the royal domain, and the new taxes levied by Jacques de Châtillon easily enabled Pieter de Coninck to return to Bruges in December. His prestige alone allows him to stop the work of the workers in charge of dismantling the city walls ordered by Philippe le Bel. At the beginning of May 1302, while Jan Breydel (dean of the butchers of Bruges) seized the castle of Male with seven hundred people from Bruges, he negotiated with the magistrate of the city the evacuation of the inhabitants of Bruges and the safeguarding of buildings and houses. He lights piles of straw on fire to make the French believe that they have conquered the city and that it is on fire and bloodshed. During this same time he brought together the still free Flemish counts to prepare a battle which would become famous under the name of the Battle of the Golden Spurs. He fails to rally to his cause Ghent where the merchant oligarchy has regained power. Jacques de Châtillon marches on Bruges again: the people of Bruges must submit or leave. Pieter, Jan Breydel and several thousand people from Bruges leave the city, letting the French governor enter (May 17, 1302). Jacques de Châtillon enters the city with his soldiers, contrary to the agreement he has just made. Worried about their fate, the people of Bruges who remained in town called back the exiles. Their appearance in the early morning of May 18 in front of the city walls (Pieter himself appears at the Porte Sainte-Croix, rallying his compatriots to the cry of "Vlaenderen den Leeuw!" – "Flandre the Lion!") triggers the massacre of the French and the léliaerts (supporters of the French). Jacques de Saint Pol narrowly escapes the carnage.
Des insurgés en armes, avec Pieter de Coninck à leur tête, pénètrent pendant la nuit dans les maisons. Selon la tradition, pour distinguer les partisans du roi de France, ils auraient abordé les occupants des chambres en leur demandant « Des gilden vriend ? » (« Ami des guildes ? ») (Les guildes regroupaient le petit peuple qui se révoltait). Si la réponse était négative ils passaient les occupants par le fil de l'épée. Selon certains historiens belges, le mot de passe aurait été : « Schild en vriend », ce qui signifie en français « bouclier et ami » et dont la prononciation en dialecte flamand était très différente d'une lecture francophone de base « child an vrian », ce qui permettait de se rendre compte sans aucune équivoque de l'origine linguistique de la personne interpellée.
Armed insurgents, led by Pieter de Coninck, entered homes during the night. According to tradition, to distinguish the supporters of the king of France, they would have approached the occupants of the rooms by asking them "Des gilden vriend?" ("Friend of the Guilds?") (Guilds brought together the common people who revolted). If the answer was negative they passed the occupants by the edge of the sword. According to some Belgian historians, the password would have been: "Schild en vriend", which in French means "shield and friend" and whose pronunciation in Flemish dialect was very different from a basic French reading "child an vrian". , which made it possible to ascertain unequivocally the linguistic origin of the person arrested.
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