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L’oreille de Jenkins

septembre 8, 2024 | by Jean-Claude JUNIN

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L’oreille de Jenkins


Aboutit à un retour au statu quo ante bellum…


En 1731, un navire contrebandier britannique, le Rebecca, est arraisonné dans les eaux espagnoles. Le capitaine espagnol, nommé Julio Leon Fandino, saisit au collet le capitaine britannique, Robert Jenkins, lui tranche une oreille, et lui dit : « Porte-la à ton roi, et dis-lui que je lui ferai la même chose si je le vois par ici ! » Jenkins fait rapport au parlement britannique de ce qui lui est arrivé. Cette agression physique contre un sujet britannique est perçue comme dégradante en Grande-Bretagne.

L’oreille de Jenkins

En 1739, huit ans après l’incident de la Rebecca, le parti belliciste et les parlementaires tories ourdissent une manœuvre : ils appellent Jenkins à comparaître devant la Chambre des communes. Jenkins raconte son histoire, demande justice et montre le bocal contenant son oreille. Les parlementaires unanimes poussent un cri d’indignation, invoquent le casus belli, rappellent que l’armada espagnole avait été défaite par la Royal Navy en 1718 au Cap Passaro, exigent que l’honneur britannique soit lavé de l’insupportable affront. Le premier ministre Walpole, qui est partisan de la paix, est forcé de déclarer la guerre à l’Espagne, le 30 octobre 1739…

L’oreille de Jenkins

Cependant, la flotte britannique, avec les deux amiraux présents, sera vaincue lors de la bataille du cap Sicié (février 1744), le retour au statu quo ante bellum est entériné par le Traité d'Aix-la-Chapelle (1748), qui marque la fin de la guerre de Succession d'Autriche.


Cette guerre « de l'oreille de Jenkins », lancée sur un prétexte dérisoire par le lobby britannique impérialiste et mercantile, débute sur fond de traite des Noirs et contrebande, entraîne d'énormes pertes matérielles et humaines (29 000 morts au moins) et se solde par un retour au statu quo ante bellum. Seul le spectaculaire périple de Anson est un léger succès nautique. Si l'on cherche les bénéficiaires de cette guerre, on ne voit guère que les fabricants de médailles et la jeune presse britannique. Ses caricaturistes, graveurs, écrivains, libellistes et pamphlétaires trouvent là l'occasion d'exalter le nationalisme britannique, mais jettent aussi les fondations d'un puissant contre-pouvoir démocratique. Finalement, c'est la gouaille populaire qui a le dernier mot : si les Français peuvent dire qu'ils se sont battus « pour le roi de Prusse », les Britanniques, en surnommant par dérision ce conflit « guerre de l'oreille de Jenkins » sous-entendent qu'ils n'ont pas plus gagné dans cette affaire qu'un petit bout de cartilage.


Source : Cet article est issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « War of Jenkins' Ear »

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