Le premier pygargue à queue blanche
juin 27, 2022 | by Jean-Claude JUNIN
Le premier pygargue à queue blanche
Réintroduit dans les Alpes
Cela faisait près de 130 ans qu’il avait disparu de France. Ce grand rapace (jusqu’à 90 cm de long et 2,6 mètres d’envergure) se reconnaît à l’âge adulte par sa queue blanche, à sa tête beige, à son corps brun plus ou moins sombre et à son bec jaune, tandis que le juvénile est plus sombre avec le bec noirâtre.
En France, la dernière nidification remontait aux années 1950 en Corse, mais le Pygargue à queue blanche se reproduit à nouveau depuis 2011 sur l’étang du Lindre en Moselle. Ce retour spontané est à mettre en relation avec la bonne santé de la population allemande, qui est passée de 160 couples en 1990 à 570 en 2007 et à 700 en 2010, et qui continue sa croissance.
Quatre couples nichaient au XIXe siècle sur les rives du lac Léman : Jacques-Olivier Travers, directeur du parc Les Aigles du Léman, a décidé il y a une quinzaine d’années de réintroduire l’espèce dans le bassin lémanique. "c’est en 1892 que les deux derniers pygargues à queue blanche de France occidentale ont été abattus", explique Jacques-Olivier Travers. C’est pourquoi cet amoureux des pygargues a décidé de créer un programme de réintroduction.
Récompense de son long travail, mardi 21 juin le premier pygargue à queue blanche s’est envolé. Il est le premier d’une portée de quatre aiglons (deux mâles et deux femelles) à prendre son envol. Les autres devraient quitter le nid cette semaine.
Mais inquiétude aussi car si pour prendre leur envol des volières ont été spécialement conçues, appelées "double nid", " « elles permettent aux petits de se retrouver presque à l'air libre. Au bout de 60 jours, un léger grillage les sépare de leurs parents, avec d’un côté une ouverture pour qu’ils puissent s’envoler quand ils seront prêts », explique le fauconnier. Par la suite, il doit également apprendre à revenir vers ses parents pour se nourrir car le jeune pygargue à queue blanche est incapable de se nourrir sans l’aide de ses parents pendant un mois après sa sortie. Inquiétude pendant quatre jours pour le fauconnier Jacques-Olivier Travers : « Je suis ravi mais stressé. C’est comme si vous aviez votre fille qui partait pour la première fois en boîte de nuit et que vous attendez son retour. Et bien là, c’est la même chose, j’attends son retour avec impatience car ça fait déjà trois jours qu’il est parti ».
Et Soulagement ! Malgré des orages violent et des milans peu accueillant le premier aiglon commence sa vie dans les forêts bordant le parc. Les trois autres sont toujours avec leurs parents et jouent un peu les "tanguy"!.
Après cette première année d’observation, 80 autres pygargues seront à leur tour réintroduits dans la nature.
Vous pouvez suivre leur évolution sur la page Facebook « Les Aigles du Léman » et sur http://www.lesaiglesduleman.com/
Crédit photo : travail personnel – CC BY-SA 3.0 – CC BY 4.0
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