Canal de belletrud

Canal de belletrud

Point noir ? !!!

Dans le cadre du Plan Eau annoncé le 30 mars dernier par le Président de la République, la Régie des Eaux du Canal Belletrud (RECB) a été identifiée comme l'un des 4 points noirs du département.

La RECB souhaite apporter quelques précisions sur sa politique de gestion de l'eau !

Par la voix de son président, Pierre BORNET et du Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse (CAPG), Jérôme VIAUD.

La Régie des Eaux du Canal Belletrud, et le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes pour l’Eau et l’Assainissement (SICCEA) avant elle, gèrent l’eau et l’assainissement sur un secteur historique de 5 communes (Cabris, Peymeinade, Le Tignet, Spéracèdes et Saint-Cézaire-sur Siagne) depuis plus de 100 ans.

Sur ce secteur historique chaque année, près de 2,25 millions de m³ d’eau sont prélevés, traités  puis consommés par les 20 000 habitants du secteur après un trajet de 230 km dans les canalisations.

Après 100 ans d’investissements mutualisés, les résultats sont là : une très bonne qualité d’eau distribuée, des rendements de réseaux de 86 % et qui continuent de progresser et de nombreux projets d’innovation, avec une tarification de l’eau au plus juste.

En 2016, le secteur d’intervention s’élargit et les 3 500 habitants de la commune de Saint-Vallier de Thiey confient la gestion de l‘eau et de l’assainissement à la RECB.

En 2020, 12 nouvelles communes du haut pays grassois confient la gestion de leurs installations à la RECB.

En 2023, ce sont 2 nouvelles communes, Collongues et Les Mujouls qui rejoignent la RECB pour la gestion de l’eau potable.

Désormais rattachée à la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse (CAPG), la RECB exploite en gestion publique 28 sources d’eau, 330 km de réseaux d’eau potable sur 18

communes de la CAPG au service de 30 000 habitants. 2,3 millions d’euros ont été investis dans les réseaux et ouvrages en 2022 grâce notamment aux subventions du Département des Alpes-Maritimes et de l’Agence de l’Eau RMC pour un total de 700 000 euros en 2022.

Dans cette nouvelle configuration élargie, la RECB a identifié les points d’amélioration et les  priorités d’investissement pour les communes du Haut Pays Grassois dont elle a pris en charge la gestion de l’eau en 2020 :

– préserver les ressources en eau,

– sécuriser l’approvisionnement en eau potable malgré la réduction des ressources naturelles,

– améliorer la qualité de l’eau potable distribuée,

– réinvestir chaque euro d’excédent dans la modernisation des installations existantes (réseaux

réservoirs et usines) en mobilisant des subventions de l’Agence de l’Eau RMC ou du Département des Alpes-Maritimes.

Plusieurs points noirs sont identifiés dans le Plan EAU au regard des rendements des réseaux de distribution insuffisants : Gars, Amirat et Le Mas.

Ces 3 communes qui comptent au total environ 400 habitants, disposent de plusieurs hameaux et de linéaires de réseaux importants. Les réseaux d’eau sont vieillissants. Les petites sources exploitées se tarissent. Les factures d’eau sont payées au forfait et non comptabilisées au réel.

Un projet de renouvellement des réseaux, des branchements et la mise en place de compteurs pour les abonnés du village de Gars a été établi par la RECB. C’est au total 1 million d’euros qu’il faut investir pour que les 90 abonnés de cette commune retrouvent une situation satisfaisante.

Les investissements à réaliser sont donc énormes sur ces communes rurales.

La solidarité territoriale portée par les élus de la RECB est nécessaire mais insuffisante. Le recours à l’emprunt réduit la capacité d’investissement, les charges d’électricité pèsent sur le budget.

La RECB présente donc chaque année plusieurs dossiers de demandes de subvention afin de mener à bien ses projets.

Pour le seul 1er trimestre 2022, 2 millions d’euros ont été sollicités auprès du Département des Alpes-Maritimes dans le cadre de l’Appel à projets Gestion de la Ressource en Eau

Grâce au Contrat Horizon Green Deal signé entre Charles-Ange GINESY, Président du

Département des Alpes-Maritimes et Jérôme VIAUD, Président de la Communauté

d’Agglomération, la RECB va pouvoir bénéficier de 1 million d’euros de subventions pour des

projets à réaliser entre 2022 et 2023.

Enfin, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a accordé en 2022, près de 900 000 euros de subventions à la RECB.

Les annonces du gouvernement sont donc les bienvenues et la RECB est prête à déposer les dossiers de demande de financement.

Toutefois 180 millions d’euros pour aider ces types de projets dans 170 collectivités et 2000 communes en tension semblent bien peu au regard des enjeux. En lien avec le plan EAU et depuis de nombreuses années déjà la RECB a engagé de nombreuses actions et notamment :

Pour organiser la Sobriété des usages de l’eau pour tous les acteurs

Les 1ers objectifs du plan EAU visent à réduire de 10 % les volumes d’eau prélevée d’ici 2030.

Avec des périodes de sécheresse qui se renouvellent et s’intensifient ces dernières années, la RECB est bien évidemment consciente des enjeux liés au changement climatique depuis de nombreuses années et est investie auprès de tous les acteurs locaux (élus, CAPG, services communaux, entreprises, usagers, ARS, DDTM, RECB, communes voisines, EDF, …) pour le suivi et la gestion raisonnée de la ressource.

La consommation moyenne des usagers de la RECB est de l’ordre de 215 m³ par an par abonné, ce qui correspond quasiment au double de la moyenne nationale qui est de 120 m³.

Il y a donc encore des efforts à faire sur notre territoire composé principalement d’habitat résidentiel, de maisons avec jardin, voire piscine. A la RECB, nous pensons que « comprendre permet d’agir ». C’est pourquoi nous affinons les données de consommation de l’eau par type d’usagers (particulier, habitat collectif, industriel, équipements publics, agriculteur …) et ainsi mieux cibler nos actions de sensibilisation.

Afin d’aider les usagers à comprendre leur consommation et être ainsi plus vigilants, la RECB propose depuis 4 ans des abonnements « verts » permettant de différencier les consommations liées à l’habitation et à la vie courante, des consommations liées au jardin et aux loisirs. La France possède le 1er parc européen de piscine. A défaut de les interdire, la concertation pourrait également viser des actions indirectes comme généraliser ce type de comptage différencié directement au niveau de l’urbanisme afin d’éveiller les consciences sur la consommation d’eau que représente ces installations.

Par exemple, on sait qu’un remplissage complet d’une piscine représente entre 50 et 70 m³. Mais qui sait qu’en été, période la plus critique pour la ressource, une piscine perd environ 2 cm/jour à cause de l’évaporation, et que la mise à niveau représente ainsi une soixantaine de m³ d’eau sur les 3 mois d’été ? Ajoutez à cela les débordements et un remplissage, et une piscine classique consomme autant en un an qu’une famille française moyenne sur la même période.

Quant aux jardins, chacun de nous peut comprendre que le bassin méditerranéen ne peut pas ressembler à un green anglais.

Depuis des décennies, des principes économiques vertueux tels que « l’eau paie l’eau » ont mené à des aberrations où les services souhaitant mettre en avant un tarif peu élevé n’incitaient pas les usagers aux économies d’eau. Aujourd’hui il est évident que pour préserver la ressource, les consommations doivent diminuer. Toutefois les coûts de fonctionnement pour maintenir un service de qualité et répondre aux exigences réglementaires ne diminuent pas. La sobriété n’impliquera pas la baisse de la facture d’eau des usagers. Elle permettra de continuer à bénéficier de l’eau à la maison au quotidien.

La RECB agit concrètement depuis 100 ans sur son territoire, constitué historiquement de 5 communes du Moyen Pays Grassois en menant une politique adaptée et régulière de renouvellement de ses canalisations. Ainsi le rendement sur ce secteur est excellent avec un taux de 86 % et un âge moyen des réseaux de 35 ans. Les matériaux utilisés permettent également d’en assurer la qualité et la durabilité.

En 2016, la commune de Saint-Vallier-de-Thiey n’a pas souhaité renouveler son contrat dedélégation avec un opérateur privé et a rejoint la RECB. Un programme importantd’investissements a ainsi été mis en place faisant passer le rendement de la commune de 62 % à 75 % en 5 ans. Les investissements continuent en 2023 pour optimiser et sécuriser encore d’avantage la distribution.

Des projets plus ambitieux de recharge maîtrisée des aquifères, de partage et de sécurisation de la ressource sont également à l’étude.

Pour préserver la qualité de l’eau et restaurer des écosystèmes sains et fonctionnels via le Plan de Gestion et des Sécurité Sanitaire de l’Eau (PGSSE), les études de Schéma Directeur d’Eau et d’Assainissement, la RECB s’assure de préserver l’excellente qualité de ses ressources.

Les stations d’épurations sont de plus en plus performantes. Elles participent localement ausoutien d’étiage des cours d’eau dans lesquels sont rejetés les eaux traitées en sortie de cesstations. Contrairement aux usines du littoral, la Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) n’est donc pas pertinente ici.

Mettre en place les moyens d’atteindre ces ambitions

La RECB est partie prenante de nombreux projets en lien avec l’eau sur son territoire et y participe activement avec les différentes instance en place, tel que le SAGE de la Siagne signé en 2022 et le PGRE (Plan de gestion de la Ressource en Eau) qui en découle, le PCAET (Plan Eau Air Climat Territorialisé) avec la CAPG notamment, les Plans Locaux d’Urbanisme, etc…

La tarification progressive, citée par le Président de la République dans le Plan EAU, est déjà en place depuis 7 ans sur le territoire du Moyen Pays. Elle montre toutefois ses limites. C’est  pourquoi nous avons choisi à l’unanimité des membres du Conseil d’Administration de la compléter dès 2023 par de la tarification saisonnière. C’est-a-dire que l’eau consommée sera plus chère l’été que l’hiver avec un impact important pour les plus gros consommateurs.

L’objectif : redonner toute sa valeur à l’Eau.

Avec l’acquisition de loggers à poste fixes, la RECB améliorera encore ses rendements grâce au suivi en continu des mouvements de l’eau dans ses canalisations. Le temps de détection des fuites sur ses réseaux s’en verra grandement réduit et ce sont ainsi plusieurs milliers de m³ qui seront économisés sur le milieu naturel.

Enfin avec un renforcement significatif des moyens alloués ces derniers mois pour le renouvellement de son parc de compteurs, la RECB a également misé sur la technologie et l’innovation pour suivre régulièrement les consommations de ses abonnés et les informer au plus vite de toute anomalie sur leurs installations. Ainsi nous espérons également permettre à nos usagers d’économiser plus de 100 000 m³ d’eau perdus chaque année dans des fuites sur leurs canalisations privées. C’est un investissement conséquent pour la RECB mais un gain inestimable pour la ressource.

En conclusion beaucoup des actions listées dans le Plan EAU sont déjà engagées par la RECB et vont se poursuivre. De nombreux abonnés ont d’ores et déjà modifié leurs habitudes de consommation. C’est la somme de toutes ces actions qui collectivement, nous permettra de faire face.