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27 juillet 2024

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Alexis Saint Martin

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
demain

Lieu :
La minute de culture générale

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Alexis Saint Martin

L’homme qui avait de l’estomac…

Comme d’habitude, l’alcool coule à flot au poste de traite de Michilimackinac, plaque tournante du commerce des fourrures. Une dispute éclate, un coup de feu part et le jeune coureur des bois Alexis Saint Martin, 28 ans, reçoit une décharge de plomb dans l’estomac.

On est le 6 juin 1822. Seul un miracle pourrait le sauver. La balle a causé de graves dommages : des muscles déchirés, des côtes brisées et une plaie, grande comme la main, couvre le côté gauche du thorax. Le médecin local, William Beaumont, donne à Alexis 36 heures à vivre…

Alexis Saint Martin

L’homme qui avait de l’estomac…

Comme d’habitude, l’alcool coule à flot au poste de traite de Michilimackinac, plaque tournante du commerce des fourrures. Une dispute éclate, un coup de feu part et le jeune coureur des bois Alexis Saint Martin, 28 ans, reçoit une décharge de plomb dans l’estomac.

On est le 6 juin 1822. Seul un miracle pourrait le sauver. La balle a causé de graves dommages : des muscles déchirés, des côtes brisées et une plaie, grande comme la main, couvre le côté gauche du thorax. Le médecin local, William Beaumont, donne à Alexis 36 heures à vivre…

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Vrai ou intox ? une chose est sure le jeune Alexis reçoit bien une décharge de plomb…

Dès lors, William Beaumont, un chirurgien de guerre américain, tente de soigner Alexis Saint Martin mais sans parvenir à totalement suturer la blessure. Finalement, l’homme survit à son accident, mais non sans y laisser de sa personne. Car les bords de la plaie qu’il présente à l’estomac ont fusionné avec ceux du trou dans son ventre, formant ce qu’on appelle une « fistule ».

Après l’avoir soigné, William Beaumont voit en son patient une occasion unique d’observer le fonctionnent d’un estomac humain en temps réel. Il engage alors le trappeur miraculé en tant qu’assistant et cobaye personnel, menant sur lui plusieurs types d’expériences. Mais Alexis Saint Martin, lassé d’être considéré comme un sujet d’étude, s’enfuit plusieurs fois et dut être retrouvé, puis enrôlé dans l’armée avant d’être placé sous les ordres du médecin.

Vrai ou intox ? une chose est sure le jeune Alexis reçoit bien une décharge de plomb…

Dès lors, William Beaumont, un chirurgien de guerre américain, tente de soigner Alexis Saint Martin mais sans parvenir à totalement suturer la blessure. Finalement, l’homme survit à son accident, mais non sans y laisser de sa personne. Car les bords de la plaie qu’il présente à l’estomac ont fusionné avec ceux du trou dans son ventre, formant ce qu’on appelle une « fistule ».

Après l’avoir soigné, William Beaumont voit en son patient une occasion unique d’observer le fonctionnent d’un estomac humain en temps réel. Il engage alors le trappeur miraculé en tant qu’assistant et cobaye personnel, menant sur lui plusieurs types d’expériences. Mais Alexis Saint Martin, lassé d’être considéré comme un sujet d’étude, s’enfuit plusieurs fois et dut être retrouvé, puis enrôlé dans l’armée avant d’être placé sous les ordres du médecin.

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Finalement, le chirurgien publia ses conclusions sur ses nombreuses analyses scientifiques et démontra notamment que la digestion des aliments était un processus chimique, ou encore que l’estomac contenait de l’acide chlorhydrique. En 1837, un groupe pro-végétarien fait des démarches auprès d’Alexis pour prouver que les légumes sont plus faciles à digérer que la viande. En 1840, la Medical Society of London collecte 300-400 livres britanniques pour qu’Alexis vienne leur montrer son étrange estomac. Toutes ces démarches se soldent par un échec.

Pourtant, Alexis vit de sa fistule en l’exhibant à qui veut bien payer pour la voir. Tant que ce n’est pas pour la science… Après avoir passé presque six décennies avec une fenêtre sur son estomac, il décède à Saint-Thomas de Joliette le 24 juin 1880, à l’âge de 86 ans.

Finalement, le chirurgien publia ses conclusions sur ses nombreuses analyses scientifiques et démontra notamment que la digestion des aliments était un processus chimique, ou encore que l’estomac contenait de l’acide chlorhydrique. En 1837, un groupe pro-végétarien fait des démarches auprès d’Alexis pour prouver que les légumes sont plus faciles à digérer que la viande. En 1840, la Medical Society of London collecte 300-400 livres britanniques pour qu’Alexis vienne leur montrer son étrange estomac. Toutes ces démarches se soldent par un échec.

Pourtant, Alexis vit de sa fistule en l’exhibant à qui veut bien payer pour la voir. Tant que ce n’est pas pour la science… Après avoir passé presque six décennies avec une fenêtre sur son estomac, il décède à Saint-Thomas de Joliette le 24 juin 1880, à l’âge de 86 ans.

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Une fistule qui intéresse les scientifiques…

Lorsqu’il apprend la mort d’Alexis Saint Martin, le physiologiste montréalais William Osler, considéré comme le père de la médecine moderne, s’empresse de demander au médecin du village la permission de prélever l’organe pour l’offrir au Musée médical de l’armée américaine. Le corps d’Alexis serait une riche acquisition pour les scientifiques.

La réponse arrive par télégramme : «Don’t come for autopsy; will be killed». Le message ne peut être plus clair, l’estomac d’Alexis ne servira plus aux expériences scientifiques.

Pour bien s’assurer que nul ne tente de récupérer son estomac, les citoyens de Saint-Thomas laissent la dépouille pourrir pendant quatre jours, en plein été. Idée ingénieuse mais trop efficace. L’odeur nauséabonde les oblige à laisser le cercueil en dehors de l’église le jour des funérailles. Afin de couvrir la puanteur du corps, Alexis est enterré sous 8 pieds d’amas de pierre à un endroit non-identifié. Personne n’a jamais pu le retrouver.

Dans ce cimetière, la Canadian Physiological Society a fait poser en 1962 une plaque pour commémorer Alexis, et sa fistule.

Une fistule qui intéresse les scientifiques…

Lorsqu’il apprend la mort d’Alexis Saint Martin, le physiologiste montréalais William Osler, considéré comme le père de la médecine moderne, s’empresse de demander au médecin du village la permission de prélever l’organe pour l’offrir au Musée médical de l’armée américaine. Le corps d’Alexis serait une riche acquisition pour les scientifiques.

La réponse arrive par télégramme : «Don’t come for autopsy; will be killed». Le message ne peut être plus clair, l’estomac d’Alexis ne servira plus aux expériences scientifiques.

Pour bien s’assurer que nul ne tente de récupérer son estomac, les citoyens de Saint-Thomas laissent la dépouille pourrir pendant quatre jours, en plein été. Idée ingénieuse mais trop efficace. L’odeur nauséabonde les oblige à laisser le cercueil en dehors de l’église le jour des funérailles. Afin de couvrir la puanteur du corps, Alexis est enterré sous 8 pieds d’amas de pierre à un endroit non-identifié. Personne n’a jamais pu le retrouver.

Dans ce cimetière, la Canadian Physiological Society a fait poser en 1962 une plaque pour commémorer Alexis, et sa fistule.

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