En attendant « de la Saint-Jean à la Saint Michel »….
mai 22, 2023 | by Jean-Claude JUNIN
En attendant « de la Saint-Jean à la Saint Michel »….
Saint Vallier de Thiey ouvre la marche !
C’est une tradition plus que millénaire que veut faire revivre Bernard Bruno, éleveur d’ovins et de caprins sur la commune de Saint-Vallier
La transhumance*, serait l’une des plus anciennes traditions régionales !
C’est dans la région sud que des découvertes archéologiques tendent à prouver son existence depuis près de 4.000 ans ! et quid du « de la Saint-Jean à la Saint Michel ? » C’est en effet à ces dates symboliques que traditionnellement les éleveurs partaient en estive, départ et retours donnant l’occasion de grandes fêtes, rares sont celles qui ont survécu, dans le 06 citons celles de Saint-Étienne de Tinée ou encore de Guillaumes…
L’idée de Bernard Bruno a tout de suite séduit et élus comme présidents des associations de chasse où de pêche qui se sont rapidement mobilisés pour donner vie à cette nouvelle fête.
C’est donc ce dimanche 21 mai qu’ont été rassemblé dans le grand pré plus de 2.000 moutons, agneaux et chèvres, gardé comme ils se doit par de magnifiques chien patou (pastou en occitan du vieux français « pastre » qui signifie berger). Accompagné par quelques oies !
Et si la pluie a fait une timide apparition en début de matinée, elle n’a pas empêché un public nombreux, ravis de revoir les traditions revivre !
Au côté du traditionnel marché dominical, quelques stands de producteurs locaux ainsi que des étals de matériels d’élevage c’était posé le temps de la fête.
Bien sûr les animations n’ont pas manqué !
De l’atelier de tricotage, de confection de pompons, de tonte de moutons tout cela au son des flonflons de Meyli-Meylo ! Au hasard des stand nous avons même rencontré Monique Gimello, désormais célèbre auteure jeunesse de livres et comptines, dont l’incontournable : « La ferme de Marie » Quatre petites histoires vraies, qui se déroulent en pays Grassois, sur la commune de Plascassier, tous ces animaux existent vraiment et coulent une vie heureuse auprès de Marie…
*Qu’est-ce que la transhumance ?
L'étymologie du terme « transhumance » relève de « trans » (au-delà) et « humus » (le pays). Traduisez : un parcours qui conduit au-delà du territoire d'origine. Il s’agit d’un déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes. C’est la migration de troupeaux d’herbivores (moutons, vaches, chèvres…) vers les pâturages pour se nourrir. Il existe une « transhumance estivale » lorsque les bêtes gagnent les pâturages d’altitude sous la conduite de leur berger, et de « transhumance hivernale » lorsque les bêtes descendent dans les plaines pour profiter d’un climat moins rigoureux. Il s’agit simplement de l’utilisation des espaces naturels pour le pâturage des troupeaux. Une adaptation ancestrale aux contraintes climatiques. Car le climat méditerranéen sec et chaud des plaines limite la production de fourrage. Les parcours de transhumance et l’herbe des alpages garantissent l’alimentation estivale des troupeaux et permettent une précieuse économie de foin.
Un patrimoine peut-être bientôt reconnu au patrimoine immatériel de l’humanité de L’UNESCO !
Depuis décembre 2019, une candidature est en cours auprès de l’Unesco coordonnée par le Collectif des Races locales de Massif (CORAM). Mais depuis juin 2020, la transhumance pratiquée par les bergers et les éleveurs français est reconnue comme patrimoine culturel immatériel (PCI) en France. Cette reconnaissance est une première étape importante avant la reconnaissance de la transhumance comme Patrimoine culturel immatériel de l'humanité auprès de l’UNESCO qui devrait obtenir une réponse dans le courant de cette année 2023. Seraient alors reconnus les modes d’élevage et les pratiques pastorale en altitude, ainsi que la gestion collective des territoires pastoraux et les savoir-faire liés à l’artisanat et à l’élaboration de produits alimentaires.
Rappel de quelques consignes simples pour les randonneurs et promeneurs.
La modification des pratiques de protection du troupeau passe par quelques précautions à suivre par les randonneurs et les chasseurs, notamment avec la présence désormais systématique des chiens de protection « Patous » génère parfois quelques tensions. Le Patou fait son boulot en dissuadant tout étranger (éventuel prédateur…) de s’approcher du troupeau. Et le Patou est très zélé….
Pour éviter tout malentendu avec ce chien de garde, rien de plus simple, contourner le plus largement possible le troupeau. Si par inadvertance, vous vous trouviez face au Patou, soyez très humble, ne courrez pas et éloignez-vous doucement des moutons le plus calmement possible. Evitez tout contact avec le troupeau, contournez-les dès qu’ils sont en vue. Tenez vos enfants éloignés du chien et votre animal en laisse, le cas échéant, pas de caresses, ni de nourriture et oubliez le portable pour une story-Insta et surtout ne le regardez pas dans les yeux et éloignez-vous au plus vite mais sans courir.
Généralement tout se passe bien si l’on respecte les distances et les randonnées n’en sont que plus savoureuses. Ne perdez pas de vue que le pastoralisme œuvre pour vous et vos enfants et demeure un modèle d’équilibre entre l’homme, l’animal, le milieu naturel et le climat. Une vraie chance pour notre région !
Source GMI et maregionsud.fr – Crédit photo JCAJ.
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