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proclamation du Royaume de Corse.

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
15 avril 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

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15 avril 1736, proclamation du Royaume de Corse.

Le royaume indépendant de Corse est une monarchie constitutionnelle proclamée par l'assemblée d'Alesani du dimanche 15 avril 1736 dans le cadre de la révolution corse contre la république de Gênes de 1729-1769.

Le régime proprement dit prend fin en décembre 1740 à l'issue d'une campagne militaire ordonnée par la monarchie française pour rétablir la domination génoise. La légitimité du roi élu en 1736 sous le nom de Théodore Ier est cependant défendue par ses partisans et fait l'objet de divers projets politiques de la part de l'Empire et de l'Angleterre et du royaume de Piémont-Sardaigne au cours de la guerre de Succession d'Autriche.

Si la forme monarchique est abandonnée par régimes insurrectionnels qui se succèdent jusqu'en 1769, le principe d'indépendance et de souveraineté demeurent dans la mémoire populaire et seront repris sous le généralat de Pascal Paoli, qui parviendra à mettre en œuvre nombre de projets ébauchés par le gouvernement de 1736, tels qu'armée permanente, marine, monnaie, université, etc.

Le dernier Royaume de Corse est celui établi à l'initiative de Pascal Paoli en association avec l’Angleterre de 1794 à 1796 sous le nom de royaume anglo-corse.

Théodore de Neuhoff est élu roi des Corses le 15 avril 1736, à Alesani. Son pouvoir est défini par une constitution rédigée par l'avocat Sebastiano Costa, approuvée par les principaux « patriciens » du royaume du Delà et du Deçà des Monts : descendants de branches seigneuriales du Sud comme Luc d'Ornano, de grandes familles caporali du Nord comme Saverio Matra, et de chefs de clan dont la notabilité s'était affermie au cours du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle.

La constitution d'Alesani est l'un des premiers exemples de constitution monarchique. Reconnue comme tel par les historiens constitutionnalistes en Italie, elle n'est pas sans évoquer la monarchie de Juillet :

15 avril 1736, proclamation du Royaume de Corse.

Le royaume indépendant de Corse est une monarchie constitutionnelle proclamée par l'assemblée d'Alesani du dimanche 15 avril 1736 dans le cadre de la révolution corse contre la république de Gênes de 1729-1769.

Le régime proprement dit prend fin en décembre 1740 à l'issue d'une campagne militaire ordonnée par la monarchie française pour rétablir la domination génoise. La légitimité du roi élu en 1736 sous le nom de Théodore Ier est cependant défendue par ses partisans et fait l'objet de divers projets politiques de la part de l'Empire et de l'Angleterre et du royaume de Piémont-Sardaigne au cours de la guerre de Succession d'Autriche.

Si la forme monarchique est abandonnée par régimes insurrectionnels qui se succèdent jusqu'en 1769, le principe d'indépendance et de souveraineté demeurent dans la mémoire populaire et seront repris sous le généralat de Pascal Paoli, qui parviendra à mettre en œuvre nombre de projets ébauchés par le gouvernement de 1736, tels qu'armée permanente, marine, monnaie, université, etc.

Le dernier Royaume de Corse est celui établi à l'initiative de Pascal Paoli en association avec l’Angleterre de 1794 à 1796 sous le nom de royaume anglo-corse.

Théodore de Neuhoff est élu roi des Corses le 15 avril 1736, à Alesani. Son pouvoir est défini par une constitution rédigée par l'avocat Sebastiano Costa, approuvée par les principaux « patriciens » du royaume du Delà et du Deçà des Monts : descendants de branches seigneuriales du Sud comme Luc d'Ornano, de grandes familles caporali du Nord comme Saverio Matra, et de chefs de clan dont la notabilité s'était affermie au cours du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle.

La constitution d'Alesani est l'un des premiers exemples de constitution monarchique. Reconnue comme tel par les historiens constitutionnalistes en Italie, elle n'est pas sans évoquer la monarchie de Juillet :

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« Au nom et à la gloire de la Très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de la Vierge Immaculée, protectrice de ce Royaume et de Sainte Dévote son avocate. Aujourd'hui dimanche 15 avril de l'année 1736. Le Royaume de Corse s'étant réuni en une Assemblée générale, légitimement ordonnée par son Excellence le général Paoli et Don Luigi Giafferi dans la localité d'Alesani

Après une longue et mûre discussion fait avec les principaux patriciens du Royaume, toutes les populations ont délibérément décidé, de même qu'elles décident délibérément de se choisir un Roi et de vivre sous son autorité, de proclamer et d'accepter, le sieur Théodore Baron Libre de Neuhoff aux pouvoirs des conventions et conditions suivantes, lesquelles devront être acceptées par le dit sieur Baron qui ne sera ni ne pourra prétendre être Roi tant qu'il n'a accepté les dites conventions et conditions et juré de les respecter en signant de sa propre main et authentifiant de son propre sceau le présent écrit qui les stipule sous forme de contrat afin qu'il ait en tout sa pleine et opportune stabilité et exécution. »

« Au nom et à la gloire de la Très Sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de la Vierge Immaculée, protectrice de ce Royaume et de Sainte Dévote son avocate. Aujourd'hui dimanche 15 avril de l'année 1736. Le Royaume de Corse s'étant réuni en une Assemblée générale, légitimement ordonnée par son Excellence le général Paoli et Don Luigi Giafferi dans la localité d'Alesani

Après une longue et mûre discussion fait avec les principaux patriciens du Royaume, toutes les populations ont délibérément décidé, de même qu'elles décident délibérément de se choisir un Roi et de vivre sous son autorité, de proclamer et d'accepter, le sieur Théodore Baron Libre de Neuhoff aux pouvoirs des conventions et conditions suivantes, lesquelles devront être acceptées par le dit sieur Baron qui ne sera ni ne pourra prétendre être Roi tant qu'il n'a accepté les dites conventions et conditions et juré de les respecter en signant de sa propre main et authentifiant de son propre sceau le présent écrit qui les stipule sous forme de contrat afin qu'il ait en tout sa pleine et opportune stabilité et exécution. »

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La création de l'ordre de noblesse insulaire, revendiqué depuis 1730, concerne moins de monde que l'on l'affirme généralement et sa légitimité est somme toute moins discutable que celle de la « reconnaissance de noblesse » de la monarchie française établie à partir de 1769. Elle concerne en effet des personnalités déjà nobles, comme Luca d'Ornano, des caporali comme Saverio Matra, depuis longtemps considérés comme de ceto nobile, des notables « vivant noblement » plus ou moins apparentés aux précédents, ainsi que des personnalités de plus « basse extraction » mais qui s'étaient distinguées dans la lutte contre Gênes. De façon plus originale pour l'époque, le titre de chevalier est par ailleurs volontiers délivré, dans la plus pure tradition chevaleresque, à ceux qui s'étaient distingués dans les combats.

Le régime bat monnaie, constitue une armée et se déclare souverain à la face du monde. Il prévoit le retour à un impôt modeste étroitement contrôlé par la diète, une université et l'accession des Corses à tous les emplois publics qui leur étaient interdits dans l'administration génoise et des distinctions comme l’ordre de la Délivrande.

Théodore règne en personne durant moins de 6 mois avant de partir à la recherche de soutiens financiers et politiques, laissant la régence à Luigi Giafferi, Giacinto Paoli et Luca d'Ornano. Malgré ses efforts et les importants secours qu'il parvient à rassembler, le débarquement de troupes françaises entraîne la défection d'une partie des notables clefs du régime et provoque l'échec de son retour en 1738. Le régime garde cependant ses partisans dont les derniers ne sont réduits à merci qu'à la fin de 1740.

La brièveté du royaume indépendant de Corse n'en fait pas plus un événement politique mineur qu'elle ne fait par exemple des deux mois d'existence de la Commune de Paris de 1871, un épiphénomène sans conséquences. Elle établit au contraire une rupture symbolique du Regno di Corsica avec la république de Gênes et constitue un exemple précoce de la revendication des peuples à disposer d'eux-mêmes.

La création de l'ordre de noblesse insulaire, revendiqué depuis 1730, concerne moins de monde que l'on l'affirme généralement et sa légitimité est somme toute moins discutable que celle de la « reconnaissance de noblesse » de la monarchie française établie à partir de 1769. Elle concerne en effet des personnalités déjà nobles, comme Luca d'Ornano, des caporali comme Saverio Matra, depuis longtemps considérés comme de ceto nobile, des notables « vivant noblement » plus ou moins apparentés aux précédents, ainsi que des personnalités de plus « basse extraction » mais qui s'étaient distinguées dans la lutte contre Gênes. De façon plus originale pour l'époque, le titre de chevalier est par ailleurs volontiers délivré, dans la plus pure tradition chevaleresque, à ceux qui s'étaient distingués dans les combats.

Le régime bat monnaie, constitue une armée et se déclare souverain à la face du monde. Il prévoit le retour à un impôt modeste étroitement contrôlé par la diète, une université et l'accession des Corses à tous les emplois publics qui leur étaient interdits dans l'administration génoise et des distinctions comme l’ordre de la Délivrande.

Théodore règne en personne durant moins de 6 mois avant de partir à la recherche de soutiens financiers et politiques, laissant la régence à Luigi Giafferi, Giacinto Paoli et Luca d'Ornano. Malgré ses efforts et les importants secours qu'il parvient à rassembler, le débarquement de troupes françaises entraîne la défection d'une partie des notables clefs du régime et provoque l'échec de son retour en 1738. Le régime garde cependant ses partisans dont les derniers ne sont réduits à merci qu'à la fin de 1740.

La brièveté du royaume indépendant de Corse n'en fait pas plus un événement politique mineur qu'elle ne fait par exemple des deux mois d'existence de la Commune de Paris de 1871, un épiphénomène sans conséquences. Elle établit au contraire une rupture symbolique du Regno di Corsica avec la république de Gênes et constitue un exemple précoce de la revendication des peuples à disposer d'eux-mêmes.

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