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la bataille de Lissa.

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
20 juillet 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

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20 juillet 1866, la bataille de Lissa.

La bataille navale de Lissa met aux prises, le 20 juillet 1866, les Italiens aux Autrichiens, dans l'Adriatique, au large de l'île de Lissa ou Vis aujourd'hui en Croatie. Même si elle n'a pas eu beaucoup d'effet sur l'issue du conflit dans lequel elle s'inscrit, elle fait date comme étant la première bataille de l'histoire mettant aux prises deux escadres de cuirassés, et a donc une grande influence sur l'évolution de la pensée navale mondiale.

En 1866, l'Autriche est en guerre contre la Prusse, dont l'Italie est l'alliée, Bismarck lui ayant promis en échange la Vénétie, alors autrichienne, mais les Italiens ambitionnaient aussi d'autres annexions. Les Italiens sont battus à Custoza le 24 juin 1866, mais les Prussiens écrasent les Autrichiens à Sadowa le 4 juillet suivant, ce qui contraint les Autrichiens, sans espoir de victoire, à négocier. Pour se présenter en position de force lors des négociations, l'Italie cherche alors à prendre une revanche sur mer, en s'emparant grâce à sa flotte de l'île autrichienne de Lissa, sur les côtes de Dalmatie. L'île de Lissa avait été choisie parce qu'elle était assez éloignée de la côte, presque toute sa population connaissait l'italien et une partie considérable parlait seulement cette langue. Les Italiens s'attendaient donc à un bon accueil de la population de l'île après le débarquement et l'occupation.

20 juillet 1866, la bataille de Lissa.

La bataille navale de Lissa met aux prises, le 20 juillet 1866, les Italiens aux Autrichiens, dans l'Adriatique, au large de l'île de Lissa ou Vis aujourd'hui en Croatie. Même si elle n'a pas eu beaucoup d'effet sur l'issue du conflit dans lequel elle s'inscrit, elle fait date comme étant la première bataille de l'histoire mettant aux prises deux escadres de cuirassés, et a donc une grande influence sur l'évolution de la pensée navale mondiale.

En 1866, l'Autriche est en guerre contre la Prusse, dont l'Italie est l'alliée, Bismarck lui ayant promis en échange la Vénétie, alors autrichienne, mais les Italiens ambitionnaient aussi d'autres annexions. Les Italiens sont battus à Custoza le 24 juin 1866, mais les Prussiens écrasent les Autrichiens à Sadowa le 4 juillet suivant, ce qui contraint les Autrichiens, sans espoir de victoire, à négocier. Pour se présenter en position de force lors des négociations, l'Italie cherche alors à prendre une revanche sur mer, en s'emparant grâce à sa flotte de l'île autrichienne de Lissa, sur les côtes de Dalmatie. L'île de Lissa avait été choisie parce qu'elle était assez éloignée de la côte, presque toute sa population connaissait l'italien et une partie considérable parlait seulement cette langue. Les Italiens s'attendaient donc à un bon accueil de la population de l'île après le débarquement et l'occupation.

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En 1866, la marine à vapeur et en fer est une révolution entamée à peine dix ans plus tôt. La quasi-totalité des navires de guerre en construction portent encore mâts et voiles. L’hélice, voire les roues à aubes, sont encore considérées comme forces d'appoint. Depuis le lancement de la frégate française La Gloire, un certain nombre de navires bénéficient d'une cuirasse en fer doublant tout ou partie de leur coque en bois. Quelques navires commencent à être entièrement construits en fer, l'emploi commençant dans la marine de guerre, avec le vaisseau britannique Warrior.

L'artillerie des navires est alors également en pleine mutation : l'apparition des obus Paixhans, avec une fusée de contact, a donné aux munitions un pouvoir de destruction inconnu jusqu'alors, particulièrement contre les navires en bois, comme l'a prouvé la bataille de Sinope entre les Russes et les Turcs. L'application des blindages en fer puis en acier intervient en réponse à cette nouvelle arme, et se révèle efficace à tel point que, lors du combat de Hampton Roads, aucun des deux adversaires n'est endommagé sérieusement, malgré une canonnade de plusieurs heures. Pour percer les cuirasses il faut de nouveaux canons, plus puissants, donc plus encombrants. Leur nombre par conséquent doit diminuer, et on doit les placer de façon à leur procurer le champ de tir le plus large. De ce besoin découle l'invention de la tourelle, de la barbette, et du réduit central. Autre innovation importante, qui commence à apparaître sur les pièces d'artillerie de l'époque, le chargement par la culasse, ce qui permet de réapprovisionner l'arme de façon plus rapide et en restant à l'abri du blindage. Le chargement par l'arrière permet aussi d'utiliser des tubes rayés, plus précis et de plus grande portée, avec des munitions cylindro-ogivales, plus lourdes et donc plus perforantes, pour le même calibre. Mais en 1866, ce type de pièces n'est pas sûr et on en trouve très peu d'installées. Le tir par bordées est toujours la règle, c'est-à-dire que tous les canons d'un même côté tirent en même temps, généralement sur la même cible. Cela ralentit la cadence de tir possible mais est censé être plus efficace. Les Autrichiens appliquent la « bordée convergente », c'est-à-dire que tous les canons visent le même endroit de l'adversaire.

En 1866, la marine à vapeur et en fer est une révolution entamée à peine dix ans plus tôt. La quasi-totalité des navires de guerre en construction portent encore mâts et voiles. L’hélice, voire les roues à aubes, sont encore considérées comme forces d'appoint. Depuis le lancement de la frégate française La Gloire, un certain nombre de navires bénéficient d'une cuirasse en fer doublant tout ou partie de leur coque en bois. Quelques navires commencent à être entièrement construits en fer, l'emploi commençant dans la marine de guerre, avec le vaisseau britannique Warrior.

L'artillerie des navires est alors également en pleine mutation : l'apparition des obus Paixhans, avec une fusée de contact, a donné aux munitions un pouvoir de destruction inconnu jusqu'alors, particulièrement contre les navires en bois, comme l'a prouvé la bataille de Sinope entre les Russes et les Turcs. L'application des blindages en fer puis en acier intervient en réponse à cette nouvelle arme, et se révèle efficace à tel point que, lors du combat de Hampton Roads, aucun des deux adversaires n'est endommagé sérieusement, malgré une canonnade de plusieurs heures. Pour percer les cuirasses il faut de nouveaux canons, plus puissants, donc plus encombrants. Leur nombre par conséquent doit diminuer, et on doit les placer de façon à leur procurer le champ de tir le plus large. De ce besoin découle l'invention de la tourelle, de la barbette, et du réduit central. Autre innovation importante, qui commence à apparaître sur les pièces d'artillerie de l'époque, le chargement par la culasse, ce qui permet de réapprovisionner l'arme de façon plus rapide et en restant à l'abri du blindage. Le chargement par l'arrière permet aussi d'utiliser des tubes rayés, plus précis et de plus grande portée, avec des munitions cylindro-ogivales, plus lourdes et donc plus perforantes, pour le même calibre. Mais en 1866, ce type de pièces n'est pas sûr et on en trouve très peu d'installées. Le tir par bordées est toujours la règle, c'est-à-dire que tous les canons d'un même côté tirent en même temps, généralement sur la même cible. Cela ralentit la cadence de tir possible mais est censé être plus efficace. Les Autrichiens appliquent la « bordée convergente », c'est-à-dire que tous les canons visent le même endroit de l'adversaire.

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La bataille de Lissa intervient alors que toutes ces transformations sont en cours, les navires de plus d'une dizaine d'années paraissant déjà obsolètes. Ainsi, du côté autrichien, on trouve le Kaiser, navire de ligne tout à fait classique avec ses deux ponts alignant quatre-vingt-douze canons se chargeant par la gueule, et d'un calibre de 40 et de 30 livres, sans aucune protection autre que ses épaisses bordées de chêne et équipé d'une voilure carrée complète sur trois mâts, tandis que l'Italie met en ligne l'Affondatore, avec une artillerie limitée à deux pièces de gros calibre, en tourelle. Outre l'avantage numérique, le camp italien dispose d'une supériorité évidente en artillerie, embarquant un grand nombre de pièces modernes, rayées, à chargement par la culasse, en particulier des 165 mm français. Toute la gamme des gradations dans la modernité peut être trouvée dans les navires engagés à Lissa, on trouve ainsi des cuirassés à réduit central, comme les Maria Pia ou Ferdinand Max, à deux réduits, comme les Palestro, à tourelle comme l'Affondatore, à côté de bâtiments classiques à voiles dotés d'une propulsion d'appoint à vapeur, par hélice, ou bien roue à aubes. Malgré l'avance technique de la flotte italienne, l'issue de la bataille sera en faveur des Austro-Hongrois, comme quoi en matière militaire la technologie n'a d'influence qu'à condition de trouver les hommes capables de l'exploiter.

La bataille de Lissa intervient alors que toutes ces transformations sont en cours, les navires de plus d'une dizaine d'années paraissant déjà obsolètes. Ainsi, du côté autrichien, on trouve le Kaiser, navire de ligne tout à fait classique avec ses deux ponts alignant quatre-vingt-douze canons se chargeant par la gueule, et d'un calibre de 40 et de 30 livres, sans aucune protection autre que ses épaisses bordées de chêne et équipé d'une voilure carrée complète sur trois mâts, tandis que l'Italie met en ligne l'Affondatore, avec une artillerie limitée à deux pièces de gros calibre, en tourelle. Outre l'avantage numérique, le camp italien dispose d'une supériorité évidente en artillerie, embarquant un grand nombre de pièces modernes, rayées, à chargement par la culasse, en particulier des 165 mm français. Toute la gamme des gradations dans la modernité peut être trouvée dans les navires engagés à Lissa, on trouve ainsi des cuirassés à réduit central, comme les Maria Pia ou Ferdinand Max, à deux réduits, comme les Palestro, à tourelle comme l'Affondatore, à côté de bâtiments classiques à voiles dotés d'une propulsion d'appoint à vapeur, par hélice, ou bien roue à aubes. Malgré l'avance technique de la flotte italienne, l'issue de la bataille sera en faveur des Austro-Hongrois, comme quoi en matière militaire la technologie n'a d'influence qu'à condition de trouver les hommes capables de l'exploiter.

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