Un gaz hilarant aux séquelles neurologiques irréversibles
Le protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant » est notamment utilisé dans des cartouches pour siphon à chantilly. Son inhalation à des fins récréatives prend de l'ampleur depuis 2018. Saisis par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les Centres antipoison (CAP) ont ainsi analysé 66 cas enregistrés entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019. Il s’agissait d’usagers jeunes consommant, dans un contexte majoritairement festif, de quelques cartouches à plusieurs centaines par jour parfois, depuis plusieurs mois. Les atteintes neurologiques et neuromusculaires étaient les plus fréquemment rapportées (paresthésies, tremblements des extrémités, douleurs musculaires). Quatre personnes rapportaient des symptômes évoquant une neuropathie périphérique suite à une inhalation chronique de protoxyde d’azote.
L’usage régulier et à fortes doses provoque une carence en vitamine B12 qui peut entraîner des troubles neurologiques graves, avec des atteintes du système nerveux et de la moelle épinière.
Les troubles suivants ont notamment été rapportés :
Une diminution des possibilités de contraction des muscles des quatre membres
Une paralysie des membres inférieurs
Une maladie du système nerveux
Une inflammation de la moelle épinière (myélite) à l’origine de troubles neurologiques tels que : des fourmillements ou engourdissements des doigts et des orteils, une difficulté à marcher due à une faiblesse des jambes et des troubles de l’équilibre, des sensations de décharges électriques dans la nuque.
Certains troubles neurologiques semblent irréversibles, malgré l’arrêt du protoxyde d’azote et le traitement par vitamine B12.
Ces troubles peuvent apparaître tardivement (jusqu’à 6 mois après l’arrêt de la consommation chronique).
Pour en savoir plus sur l’arrêté : http://www.alpes-aritimes.gouv.fr/content/download/35790/274777/file/Recueil %20special%20235.2020.pdf (p21 n°2020-711)