La voie Balte
août 23, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
La voie Balte
La chaine humaine qui fit plier l’URSS
Le 23 août 1989, «la Voie balte », une chaîne humaine de 687 km, rassembla près de deux millions de personnes à travers l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, de Vilnius à Tallin, en passant par Riga.…
Ce 23 août 1989 n’était pas tout à fait un jour comme les autres, pour les populations des trois États baltes – alors partie intégrante de l’URSS et républiques soviétiques. Cette journée marquait le cinquantième anniversaire du Pacte «Molotov-Ribbentrop» (du nom des Ministres des affaires étrangères soviétique et de l’Allemagne nazie en 1939). Mémoire douloureuse pour les Lituaniens, Lettons et Estoniens puisque les protocoles secrets du Pacte figeaient les sphères d’influence des deux puissances dans les pays situés entre leurs frontières. Conséquence de cette entente, les premières troupes soviétiques entrèrent en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, fin octobre et début novembre 1939 – mettant fin de facto à leur indépendance, acquise après la Première Guerre mondiale.
En ce 23 août 1989 donc, le Front populaire d’Estonie, le Front populaire de Lettonie et le mouvement réformateur de Lituanie appelèrent, de façon coordonnée, à un rassemblement massif pour mettre la pression sur le Kremlin. Vers 19h, de la capitale lituanienne vers la capitale estonienne en passant par Riga et les rives de la Daugava, des petites bourgades de campagne aux principales villes des trois pays, près de deux millions de citoyens (selon l’Agence Reuters, 700 000 personnes en Estonie, 500 000 en Lettonie et un million en Lituanie, soit un quart de la population totale) se joignirent, sans heurts et en chansons, dans une chaîne humaine de 600km de long, le temps d’une quinzaine de minutes.
Quinze minutes qui changèrent l’Histoire. Car le mouvement fit tache d’huile : des rassemblements de soutien se déroulèrent tant à Berlin qu’à Leningrad, Moscou, Melbourne, Tbilissi, Toronto, et ailleurs dans le monde encore – attirant l’attention de l’opinion internationale sur les aspirations démocratiques aux confins baltiques de l’Europe.
Puis tout s’accéléra. En novembre 1989, le Mur de Berlin tombait. Et, à la veille de Noël 1989, après l’effondrement des régimes communistes en Europe centrale, le Congrès des députés du peuple d’URSS reconnaissait que la signature des protocoles secrets au Pacte Molotov-Ribbentrop était «nulle et non avenue», sans fondement juridique, et qu’elle avait transgressé la souveraineté et l’indépendance de nombreux États.
Source :Wikipedia – Lucas Buthion
Crédit photo : CC Wikimedia Commons
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